Sur invitation du gouvernement du Burkina Faso et conformément aux dispositions de l’accord tripartite sur le rapatriement volontaire des réfugiés maliens vivant au Burkina Faso, la 6e réunion de la Commission tripartite s’est tenue à Ouagadougou, le 26 octobre 2017. Les trois délégations représentant les parties à l’accord étaient conduites respectivement par Samba Alhamdou Baby, secrétaire général du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire du Mali, Dieudonné W. Désiré Sougouri, ambassadeur, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Burkinabé de l’extérieur du Burkina, Mme Gogo Hukportie, représentante de l’UNHCR au Burkina. La Commission a évalué le plan de travail et l’état de mise en œuvre des recommandations issues de la 5e rencontre tenue à Bamako en avril 2017 à l’effet d’élaborer un nouveau plan de travail.
C’est conformément aux dispositions de l’accord signé entre les trois parties le 9 janvier 2015 sur le rapatriement volontaire des réfugiés maliens vivant au Burkina que s’est tenue cette 6e rencontre. Elle avait pour objectif d’analyser l’évolution de la situation, de convenir des mesures à prendre ensemble et des actions à mener afin de préserver les droits des citoyens maliens réfugiés au Burkina.
En exil au Burkina Faso depuis 2012, certains réfugiés trouvent que les conditions ne sont pas réunies pour retourner au Mali. D’autres pensent le contraire à cause du contexte sécuritaire marqué par des attaques terroristes au Burkina Faso. Entre septembre et octobre 2017, deux attaques ont ciblé les postes de police dans le camp de réfugiés de Mentao.
Pour Mme Gogo Hukportie, représentante résidente du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) au Burkina : “Le retour des réfugiés dans leurs zones d’origine est l’une des conditions nécessaires au développement véritable des régions du Nord du Mali”.
Dans cette même lancée, le secrétaire général du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire, chef de la délégation malienne, rappelle que : “Le retour effectif de l’administration dans les régions du Nord du Mali et une grande partie des régions de Ségou et de Mopti est au centre des préoccupations des autorités maliennes”.
Il souligne que dans cette perspective, des dispositions ont été prises pour rendre effectives les autorités intérimaires dans ces régions. Et à cet effet, les efforts qui se poursuivent sont porteurs de beaucoup d’espoir pour la sécurité et la paix, a-t-il laissé entendre.
Toutefois, la collaboration entre les trois acteurs de la Commission tripartite a permis d’organiser des retours volontaires continuels pour tous les réfugiés qui expriment le désir de rentrer au Mali. Et les autorités maliennes en collaboration avec le HCR ont déjà renforcé en dotant de personnel 28 points d’enregistrement à forte concentration de personnes rapatriées.
Toujours selon le chef de la délégation malienne, à la date du 30 septembre 2017, 61 089 personnes ont été volontairement rapatriées, dont 17 463 du Niger, 21 074 du Burkina Faso, 14 997 de la République islamique de Mauritanie et 7559 d’autres pays. A cela, s’ajoutent les déplacés internes qui sont au nombre de 498 170 personnes.
Après examen du niveau de mise en œuvre des activités prévues dans le plan de travail adopté lors de la 5e réunion de la commission tripartite tenue le 13 avril 2017 à Bamako, les Parties ont recommandé de : poursuivre le partage d’informations d’ordre sécuritaire, administratif et humanitaire entre les trois parties ; poursuivre la facilitation du rapatriement volontaire des réfugiés pleinement informés ; renforcer les efforts de sécurisation et de réintégration des rapatriés maliens dans leurs zones de retour ; poursuivre les sondages sur les intentions de retour des réfugiés maliens vivant au Burkina Faso ; faciliter l’établissement des actes d’état-civil au profit des réfugiés et rapatriés ; poursuivre l’accompagnement par l’UNHCR, les gouvernements burkinabé et malien pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens et la réinsertion effective des rapatriés dans les zones de retour, dans le respect des droits de l’Homme.
Les délégations se sont félicitées de la bonne ambiance qui a prévalu durant les travaux, preuve de la bonne coopération entre les parties dans la recherche de solutions durables aux problèmes des réfugiés maliens vivant au Burkina Faso.
La prochaine réunion de la Commission tripartite Mali-Burkina Faso-UNHCR est prévue le 26 janvier 2018 à Bamako au Mali. Elle sera précédée de la réunion du Groupe de travail technique.
Source CC/MSAH