Refugiés maliens a Bobo-Dioulasso : Entre amertume et désespoir

3

La crise au Mali a entrainé un flux migratoire de la population vers le Burkina Faso. Dans la ville de Bobo-Dioulasso, on dénombre à la date du 15 mai 2012, 1580 réfugiés dont 62 logés au Stade Wobi. Ces derniers se plaignent surtout de leurs conditions de vie, qu’ils jugent précaires.

De l’avis du haut-commissaire de la province du Houet, Nandy Somé, par ailleurs présidente du Comité provincial de secours d’urgence, un certain nombre de mesures ont été prises dès l’arrivée des premiers déplacés maliens à Bobo-Dioulasso.
Un site d’accueil a ainsi été créé le 3 février 2012 avec une équipe pluridisciplinaire de permanence. Elle est composée d’agents de sécurité, de l’action sociale et de santé. “Les débuts n’ont pas été faciles dans la mesure où nous n’avions pas de moyens à notre disposition pour les soutenir.
Cependant, grâce aux bonnes volontés et aux ONG au niveau local, nous avons pu leur offrir des conditions de vie décentes “, a-t-elle indiqué.
Cependant, selon la chargée du volet recherche de financement de la commission des réfugiés de Bobo-Dioulasso, Mety Aminata Walat Bayes, les conditions de vie sur le site du stade Wobi laissent à désirer.
” Le 21 avril 2012, le Programme alimentaire mondial (PAM) nous a donné par personne un kilogramme de haricot, un demi litre d’huile et huit kilogrammes de farine de maïs, pour une consommation d’un mois “, a-t-elle expliqué.
Elle a souligné que même si la dotation du PAM est la bienvenue, elle ne fait pas partie des habitudes alimentaires des réfugiés. Face à cette préoccupation, une deuxième distribution du PAM composée de riz et de haricot a eu lieu les 19 et 20 mai 2012.
Outre le PAM, la direction provinciale de l’Action sociale et de la solidarité nationale du Houet leur apporte des vivres tels que le riz, le mil, mais aussi des nattes, des vêtements et des ustensiles de cuisine. “Nous avons aussi lancé un SOS à des bonnes volontés, parce que des familles sur le site ont fait des journées sans manger.
C’est ainsi que la représentation de l’Agence musulmane d’Afrique à Bobo-Dioulasso nous a donné 10 sacs de 50 kg de riz, 2 sacs de sucre de 50 kg, 1 sac de lait en poudre de 50 kg, 5 bidons d’huile de 20 litres et 2 cartons de tomates de 48 boîtes chacune “, a déclaré Mety Aminata Walat Bayes. Par ailleurs, l’un de leurs compatriotes de passage à Sya a fait parler son cœur, en leur offrant d’abord la somme de 50 000 FCFA et, quelques jours plus tard, 235 000 F CFA.
Le chargé du volet santé de la commission, Mohamed Alwata Ould, a révélé, pour sa part, que beaucoup de réfugiés sont partis, à cause des dures conditions de vie.
“Lorsqu’il pleut, nous avons des difficultés pour nous abriter, parce que les tentes ne sont pas étanches. Du coup, tout le monde se retrouve sous les deux grandes tentes.
Pire, une partie du site devient impraticable”, a-t-il regretté. Si les réfugiés n’apprécient pas les conditions alimentaires, celles au plan sanitaire sont par contre acceptables. En effet, 36 réfugiés ont été formés sur le secourisme par l’Ordre de Malte. A entendre la présidente du comité provincial du secours d’urgence du Houet, les réfugiés ont été vaccinés contre la poliomyélite, la rougeole et la méningite pendant les différentes campagnes.
Ensuite, le HCR/Credo prend en charge les réfugiés pour les consultations, les examens spécialisés et les achats de médicaments. En cas de maladie, ils reçoivent des bons afin de se rendent dans le CSPS le plus proche, ou au CHUSS pour des soins. Pour l’achat des médicaments, deux pharmacies ont été choisies pour l’acquisition des produits sur présentation d’un bon.
En ce qui concerne les élèves et étudiants réfugiés, 566 ont été recensés dans la ville de Bobo-Dioulasso dont 11 du primaire sur le site du stade Wobi, à la date du 15 mai 2012.
“Depuis le 2 février dernier, nous avons approché les autorités burkinabè afin qu’elles puissent permettre à nos enfants de pouvoir participer aux différents examens de fin d’année”, a indiqué Mety Aminata Walat Bayes.
Cette doléance a été acceptée, car 41 élèves réfugiés ont subi les épreuves du BEPC en 2012 et 19 autres prendront part au Bac dans le Houet.
Auparavant, 11 élèves du primaire, dès leur arrivée, ont bénéficié de la prise en charge socio-éducative par une bonne volonté sur le site pendant deux semaines.
“A la suite de cette initiative, nous avons demandé au directeur provincial de l’enseignement de base du Houet de permettre à ces élèves de fréquenter l’école la plus proche du site. Depuis lors, ils vont régulièrement à l’école de Farakan”, a conclu le haut-commissaire, Nandy Somé.
Avec SIDWAYA

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Un peuple qui n’a pas honte.Comment vous êtes en paix dans votre pays et vous partez ailleurs comme mendiants.Comme vous n’avez pas honte de mendier.

Comments are closed.