Réforme territoriale au Mali: la Plateforme bloque la salle de négociation à Gao

3
Une vue aérienne de Gao, dans le nord du Mali
Une vue aérienne de Gao, dans le nord du Mali. (image d'archives) © Pascal Guyot / AFP

Les concertations sur la réforme territoriale n’ont toujours pas démarré à Gao, dans le nord du pays. Lancées hier dans l’ensemble du pays, ces discussions doivent permettre au gouvernement de consulter la population sur le nouveau découpage des régions maliennes. Prévue dans l’accord de paix d’Alger qui a mis fin au conflit dans le nord du Mali, cette réforme territoriale fait débat depuis plusieurs semaines. Le projet du ministère de l’Administration avait fui dans la presse. A Gao, depuis ce matin, les groupes armés de la Plateforme, coalition signataire de l’accord de paix, et une partie de la société civile, empêchent la tenue des débats.

Devant les portes de la salle de conférence du gouvernorat se sont postés depuis ce matin des hommes armés de la Plateforme.

« Nous sommes mécontents, explique Nouhou Abderhamane, président de la société civile de Gao. Nous ne sommes même pas invités à la concertation ».

Une allégation que réfute Sidiki Samaké, le gouverneur de Gao, qui assure que plus de 50 sièges ont été réservés à la société civile pour ces discussions. Notabilités, dignitaires religieux, membres des groupes armés, fonctionnaires de la ville et experts de Bamako, devraient composer le reste de l’assemblée.

La pomme de discorde porte sur le projet de réforme territoriale échafaudé par le ministère de l’Administration qui avait fuité dans la presse il y a plus d’un mois. Les hommes de la Plateforme estiment qu’il est défavorable aux populations sédentaires de la région.

Document de la société civile

Ils veulent donc que le document de base de travail pour la réunion d’aujourd’hui ne soit pas le projet du gouvernement, mais un autre, élaboré par la société civile de Gao, qui avait été envoyé fin octobre aux autorités.

« Ce document de base qui va être utilisé aujourd’hui pour les concertations ne nous concerne pas, déclare Djibril Diallo, chef d’état-major de la Plateforme à Gao. Cela ne nous favorise pas ni ne favorise l’intérêt de nos populations. Nous ne sommes pas d’accord. Il faut prendre l’avis des populations à la page. Il faut le prendre cercle par cercle et demander exactement : qu’est-ce que vous voulez ? Ce document ne reflète pas l’avis des populations. Nous, nous sommes avec nos populations et nous allons mourir avec elles. Tout ce que nos populations demandent aujourd’hui, nous sommes prêts à le faire ». « Dans une ville aussi instable que Gao, il risque de mettre le feu aux poudres » conclut-il.

Des remarques que le gouverneur se dit prêt à entendre, mais encore faut-il que la concertation démarre.

Chaque partie affirme que les discussions pourront se tenir à Gao. Les hommes de la Plateforme sont prêts à s’asseoir autour de la table, une fois leur requête entendue.

Le gouverneur quant à lui, leur demande de faire part de leurs propositions lors de la réunion, mais encore faut-il que l’accès à la salle de conférence soit permis pour cela. Sidiki Samaké doit s’entretenir au téléphone avec les chefs de la Plateforme à Bamako pour trouver une solution.

Par RFI Publié le 14-11-2018

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Mais arrêtez de mentir au peuple.” … Prévue dans l’accord de paix d’Alger qui a mis fin au conflit dans le nord du Mali, cette réforme territoriale fait débat depuis plusieurs semaines… ”
    Les leader valables de la PLATE FORME sont dans les secrets des DIEUX. Ils savent pertinemment que cette fallacieuse concertation est pliée d’avance.
    Le pouvoir par ce théâtre tient le meilleur moyen de noyer les sédentaires dan la petite source. On ne se noie pas dans une source aussi peu profonde.
    Cela dit soyons justes. La population a préparé un document émanant directement d’elle. Le document du gouvernement est biaisé, elles disent ne pas se reconnaitre dedans, alors à cesar ce qui est à lui.
    Il y a bel et bien une mauvaise foi des gouvernants, autrement dit si vraiment c’est l’accord qui demanderait un redécoupage, dans ce cas ne parlons plus de concertation nationale.
    Le monde entier sait que l’accord est clair, net et précis sur ce plan: ça parle du nord, ça parle exactement du territoire occupé en 2012, pas plus.
    Alors dès lors il y a subterfuge! Ainsi les gouvernants ont préféré brouillé les cartes en englobant le problème et du coup donné matières aux populations du sud afin qu’elles ne se rendent pas compte de la duperie donc elles ne seront d’aucun appui aux populations sédentaires du nord qui se voient du jour au lendemain expropriées de leur terroir.
    Et le pire, c’est que l’accord est un instrument juridique,
    JE DEMANDE EN MA QUALITÉ DE CITOYEN RÉPUBLICAIN ET DIGNE RECONNAISSANT ET TENANT A L’UNITE DU GRAND MALI: A L’ONU, A LA CEDEAO, A L’ UA, AU GOUVERNEMENT DU MALI AUX CADRES POLITIQUES, AUX CADRES DE LA SOCIETE CIVILE AUX CADRES DE LA CMA, AUX CADRES DE LA PLATE FORME DE M’EXPLIQUE CE TERME CONTENU DANS L’ACCORD:
    “P O P U L A T I O N D U N O R D”
    ce terme s’adresse à qui en réalité ?

    SI VOUS ETES DIGNES VOUS SAVEZ QUE LES POPULATIONS SEDENTAIRES DU NORD SAVENT CE QUI EST ENTRAIN D’ETRE OURDI SUR LEURS DOS ET SOUTENUS PAR LE GOUVERNEMENT

    GAO LAMA BOREY, IR-GANDA, BREF TOUTE LA SOCIETE CIVILE DE L’EMPIRE SONGHOY (GAO VERSION 1960) WO TOUNE KA KEY, KANI BEN. WA SALAM!

    • LOL!
      Trop d’hypocrisies et de partis pris continueront à faire sombrer le Mali. Il faut appeller le chat par son nom. Le coeur pouvoir actuel au Mali est detenu par les “ressortissants du nord” : AG ERLAF, SBM, LA PREMIERE DAME etc. ” S’il y a expropriation de territoires des “sedentaires”, ils en seront les principaux auteurs.
      Comme pour la crise de 2012 par laquelle le Mali a commencé sa descente aux enfers, sans compter les nombreux ministres, sur quatres PM, trois sont originaires des regions du nord (AG AMANI, PINOCHET, MODIBO SIDIBE, MARIAM KAIDAMA.)
      Il faut arrêter l’hypocrisie et la partition mentale du pays. Il n’y a pas de problemes “sedentaires” versus “nomades” ou ” nordistes ” versus “sudistes” il y a tout simplement un probleme “gouvernants” versus “gouvernés” independamment de l’origine ethnique ou geographique des dirigeants.

  2. ” … Prévue dans l’accord de paix d’Alger qui a mis fin au conflit dans le nord du Mali, cette réforme territoriale fait débat depuis plusieurs semaines… ” … /// …
    :
    Ah bon, le conflit a pris fin dans le Nord du Mali… ?

Comments are closed.