Récurrence des rébellions au Mali : Kidal, la bête noire de Bamako

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L’entrée de la ville de Kidal

Une évidence : le Mali a toujours connu des rébellions sous tous les régimes. Une constance : toutes ces rébellions partent de la même et unique région de Kidal. 

 

Au début de l’opération Serval, en janvier 2013, l’actuel député de Tessalit Aïcha Belco Maïga  disait ceci : «Vous savez, libérer le Nord, sinon notre pays, suppose qu’il faut tuer le mal à la racine. Et la racine du Mali aujourd’hui se trouve à Kidal. C’est de là que sont parties toutes les rébellions… Donc, pour qu’une nouvelle rébellion ne se déclenche pas en 2020, il faut non seulement que cesse l’impunité à l’égard des fautifs, mais aussi détruire les repaires des terroristes».

 

Kidal, comme Kati du temps du capitaine Sanogo, fait peur à Bamako. De ce fait, si Kidal n’est pas nettoyée, c’est grave. Les terroristes, jihadistes et leurs alliés du Hcua, du Mnla et Maa sont dans toutes les localités de la région de Kidal, au nez et à la barbe des forces onusiennes et françaises. Kidal est actuellement administrée par des séparatistes, qui ont installé une police, une administration fiscale, une gendarmerie et bien d’autres structures. Ils ont même mis en circulation la carte d’identité de l’Azawad, présentée aux populations. Kidal fait donc peur à Bamako. Les coupeurs de mains et de pieds sont de retour. Ils essayent de chasser les forces des Nations unies à travers des attentats.

 

En moins d’un mois, le Tchad a perdu plus de 10 soldats. Maintenant, c’est la décapitation qui fait son chemin. C’est un jeune touareg, fidèle à la République et à la Nation malienne, qui a été décapité par des terroristes dans la région de Tombouctou, plus précisément à Essakane. Dire qu’IBK et son gouvernement n’ont fait aucun communiqué pour compatir à la douleur de la famille  de ce jeune, qui est aussi celle d’un ancien militaire malien qu’Aqmi a exécuté pour avoir donné des renseignements aux Fama, à l’ex-Serval et à la Minusma.

 

L’insécurité règne toujours dans le Nord du Mali. Le ministre Mahamane Baby a ainsi échappé à un enlèvement, grâce au gouverneur de Tombouctou qui lui avait recommandé de rester à Goundam. Les bandits qui le guettaient, sont partis avec la voiture des reporters de l’Ortm Tombouctou. Selon une source sûre et bien informée, un véhicule appartenant à un mécanicien a été enlevé le jeudi 25 septembre 2014  aux environs de 16 heures, dans la zone d’Echelle (Tonka), cercle de Goundam,  par un groupe de bandits armés. Le véhicule transportait du bétail et se rendait à Goundam. C’est dire que le chemin est encore long à parcourir. C’est dans cette même région de Tombouctou que les bandits armés ont adopté cette méthode de rapt. Et ils tirent sur tout ce qui bouge. Ce sont les mêmes qui, selon nos sources, ont exécuté  sauvagement le jeune touareg, avant de suspendre sa tête au pilier d’un hangar au marché d’Echelle. Alors, quand est-ce que Kidal ne fera plus peur à Bamako? La question reste posée.

Kassim TRAORE 

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