Pour parer à la recrudescence d’actes de banditisme, les populations s’organisent. La création d’une brigade de libération semble avoir une adhésion massive.
Les enlèvements de véhicules et les prises d’otage ont fini par exacerber les populations locales qui ne savent plus à quel saint se vouer. C’est pourquoi des concertations sont en cours pour sécuriser la zone et surtout dénoncer les complices d’Al-Qaïda et autres bandits qui opèrent en toute impunité dans le nord du Mali. Après les derniers enlèvements revendiqués par Aqmi, l’heure est à la mobilisation à Tombouctou, Gao, Bamako, mais aussi au Niger et au Ghana où est installée une grande communauté du nord composée essentiellement de sédentaires.
Le but est de parer à l’insécurité et surtout sécuriser les populations et leurs biens. Car depuis un certain temps, un climat de peur règne dans la zone. Et le retour dans le maquis d’anciens rebelles touaregs vient ajouter à la confusion. Il s’agit de faire réveiller l’ancien Ganda Koye, un mouvement d’autodéfense créé par les sédentaires pendant les années de rébellion. La nouvelle formule, à en croire une source, pourrait s’appeler brigade de libération, qui s’investirait à dénoncer les complices des terroristes. En outre, ce mouvement se dresserait aussi contre les apprentis-sorciers du nébuleux mouvement de libération de l’Azaouad, qui revendique un territoire. Même si rien n’a filtré de leurs différentes rencontres, la préoccupation fondamentale est d’abord avoir la caution des populations locales. Pour ce faire, des numéros verts seront mis à disposition des populations pour alerter la brigade. Déjà, des volontaires ont décidé de soutenir la démarche en dotant les jeunes en matériel pour mener à bien le travail. Dans le même sens, des personnes de bonne volonté se disent prêtes à financer des séances de formation en arts martiaux pour les jeunes volontaires. La brigade s’investirait également à mener des patrouilles avec l’armée pour traquer des terroristes ou supposés.
À ce stade, de nombreuses personnes surtout des jeunes ont adhéré à la démarche, car, soutiennent-ils, c’est l’arme la plus sérieuse pour mettre fin au désordre et à l’insécurité au nord. Reste à savoir si ce mouvement aura l’onction du pouvoir, qui ne veut pas du tout entendre parler de milice. Les éléments de la récente milice d’autodéfense dénommée «Ganda Izo», en savent quelque chose. Eux qui ont tenté l’expérience sans avoir le soutien du pouvoir en place. En plus le leader du mouvement a été arrêté et mis en résidence surveillée pendant un bon moment.
Mahamane Cissé