Les évènements se suivent mais ne se ressemblent pas dans la région de Gao, après la très contestée Flamme de la paix de Fafa, qui au lieu de rasséréner la zone, attise le feu, avec son corollaire de banditisme, de vols et d’assassinats gratuits.
En effet, les Peulhs d’Ansongo, notamment de Fafa, n’ont pas été associés à la Flamme de la paix, alors que ce sont bien eux qui constituent la branche armée du Mouvement d’autodéfense «Gandaïso», dirigée par le Sergent chef Amadou Diallo. Depuis que des détrousseurs se sont emparés du processus de paix dans cette partie du Mali, le calme apparent a été perturbé par les mêmes Peulhs, qui dénoncent de façon récurrente les vols multiples de leurs troupeaux par des Tamasheqs noirs. Résultat: ils se sont réorganisés pour tenter de récupérer leurs animaux et d’assurer la sécurité de leur communauté, l’Etat étant laxiste et incompétent en la matière. C’est dans cette optique que les Peulhs de Fafa se sont dirigés vers leurs frères de Gossi pour demander leur soutien et leur ralliement à leur cause. Ceux-ci leur ont opposé un niet catégorique. Au cours des altercations, il nous est revenu que les hôtes des Peulhs de Gossi, mécontents de l’accueil qui leur avait été réservé, ont assassiné Imad Meytou, chef de la communauté, réputé être très riche. Dans la même foulée, ils auraient également tué Assaleh Ag Indaïdaï, chef des Ikorchanes (une fraction bellah).
Auparavant, il avait été attribué beaucoup d’exactions aux mêmes Peulhs guerriers de Fafa, soutenus, semble t-il, par des Peulhs nigériens.
Au nombre de celles-ci, on cite des enlèvements de femmes mariées, des viols, des cars immobilisés sur la route, avec à la clé le rançonnement des passagers, le ligotage de Bellahs, tabassés et dépossédés de leurs sous. Le mardi 24 août, il y a un accrochage entre ces bandits armés peulhs et les unités méharistes de Gossi, notamment à Indaki. Les militaires maliens ont, nous a-t-on dit, appréhendé une personne avec des armes et des tenues militaires. La recherche des autres éléments continue, nous a-t-on rassuré.
Aux dernières nouvelles, la panique a atteint les coins les plus reculés et les villageois sont en train de fuir leurs localités, au profit des centres urbains, dans les zone de Fafa, Tessit, Intelit et Gossi. Affaire absolument à suivre.
Chahana Takiou