Finalement, la reprise timide du dialogue entre les autorités maliennes et les groupes armés n’a apporté rien de nouveau pour dénouer la crise qui sévit dans la région de Kidal. En effet, malgré le déplacement de l’ancien premier ministre Modibo Kéïta, récemment désigné haut représentant du Chef de l’Etat pour le dialogue inter-Maliens à Ouagadougou, les groupes armés ont inventé un énième subterfuge pour torpiller l’espoir il est vrai ténu d’un retour de la paix au Mali. C’est ainsi qu’ils ont contesté la légitimité du mandat du facilitateur malien dans la crise.
La reprise timide des discussions entre les autorités maliennes et les groupes armés à Ouagadougou avait quand même suscité quelque espoir de parvenir à la conclusion d’un accord de paix définitif. Ces pourparlers interviennent peu de temps après le récent revers subi par l’armée malienne à Kidal. Rappelons que la mission du haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inter-Maliens consistait à ramener à la table des négociations les groupes armés et les autorités du Mali.
Bien que la rencontre se soit déroulée dans un climat plutôt serein, les représentants des groupes armés à savoir le MNLA, le HCUA et le MAA, revigorés par les récents succès remportés à Kidal, ont décidé de faire monter les enchères en contestant la légitimité du mandat de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita.
En effet, les représentants des groupes armés lui ont ainsi rappelé qu’il ne peut être facilitateur dans la crise du nord du pays alors qu’il représente l’Etat malien. C’est ainsi qu’ils ont réitéré leurs revendications relatives au fait que la médiation se déroule hors du Mali dans un pays neutre sous l’égide d’un médiateur international. Il y a lieu de rappeler que parmi les dispositions de l’accord de cessez-le-feu signé récemment à Kidal pour stopper l’offensive des séparatistes et leurs alliés narco-jihadistes l’une concernait la reprise du dialogue dans les 30 jours suivant sa signature du document
Visiblement, les protagonistes n’ont même pas attendu l’écoulement de ce délai pour reprendre les discussions. Un fait encourageant même si c’est un dialogue de sourds qui en a découlé.
De sources bien informées, le facilitateur se rendra aujourd’hui à Nouakchott pour y rencontrer le Chef de l’Etat mauritanien et éventuellement les représentants des groupes. Il pourrait aussi se rendre en Algérie qui doit accueillir les mouvements armés maliens, le 5 juin prochain, pour le parachèvement de la plateforme des négociations. Une situation qui fait dire à certains que le bout du tunnel est encore loin.
Massiré DIOP