Une délégation de la Plateforme des cadres et leaders Kel Tamasheq conduite par l’ancien Premier ministre Mohamed Ahmed Ag Hamani, son président d’honneur, a rencontré avant-hier lundi les cadres, la société civile et les responsables politiques de Koulikoro dans la salle de conférence du gouvernorat sous la présidence du directeur de cabinet Ouenegué Diarra.
Par cette rencontre, la plateforme entendait contribuer à la réconciliation nationale et apporter un démenti cinglant à une certaine presse qui fait état de la marginalisation des touareg dans notre pays. “Les motivations de la plateforme se fondent sur un contexte de matraquage médiatique orchestré aussi bien au plan international que national ayant contribué à favoriser la thèse selon laquelle les groupes armés qui animent les rebellions de 1963 à nos jours seraient les représentants légitimes du peuple touareg. Mais à l’analyse il s’est révélé au cours de cette campagne médiatique qui a prévalu que la mauvaise information et surtout le sensationnel ont pris le pas sur l’information objective et honnête qu’exige la déontologie et l’éthique de la profession du journalisme”, a expliqué l’ancien chef du gouvernement.
Cette désinformation a malheureusement fini d’une part par brouiller la lecture et la compréhension des Maliens surtout ceux du sud, et d’autre part de constituer le terreau sur lequel se sont développés des attitudes et des comportements de rejet de l’autre dont les manifestations ont porté sur des amalgames et les stigmatisations qui nourrissent la violence sous différentes formes regrettables et parfois tragiques, a développé Mohamed Ahmed Ag Hamani.
La Plateforme des cadres et leaders Kel Tamasheq pour l’unité nationale a donc été créée dans le but d’en faire un cadre de concertation, de réflexion, d’information, de sensibilisation et d’action. Elle est chargée de porter un message de paix dans le cadre du dialogue et du rassemblement des différentes communautés de notre pays.
Son objectif principal est de contribuer à une meilleure compréhension du problème du Nord Mali et la question dite des Kel Tamasheq pour une plus grande adhésion des populations aux idéaux de paix et d’unité nationale. Pour Ag Hamani, le vivre ensemble des différentes communautés a forgé le socle de la nation malienne.
A sa suite, les autres responsables de la plateforme qui se sont exprimés, ont tous rejeté l’idée que les Touareg sont marginalisés ou que la rébellion les représente tous. Les uns et les autres ont appelé de leurs vœux des actions pour le développement des régions du Nord, le retour effectif de l’administration dans toutes ses composantes et l’aménagement du territoire à travers des routes et les services sociaux de base.
Les échanges avec l’assistance ont porté essentiellement sur l’argument du sous-développement mis en avant par la rébellion, les rapports entre les groupes armés et la plateforme, les rapports des groupes armés avec la Commission Dialogue et Réconciliation. Comment développer des régions en perpétuel conflit ? Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour créer une telle structure qui porte la contradiction aux thèses des irrédentistes ? Voilà entre autres questions posées par certains intervenants.
Le directeur de cabinet du gouverneur a encouragé la plateforme dans son action et a espéré que son implication à la réconciliation sera un facteur déterminant dans la résolution de la crise. La rencontre a pris fin par la désignation du président du Coren de Koulikoro Ibrahim Oumar Touré comme point focal de la plateforme.
Rappelons que la plateforme des cadres et leaders Kel Tamasheq a été lancée en avril 2013. Elle tiendra son assemblée générale en novembre prochain, a annoncé Ag Hamani qui en a rappelé les principes généraux : sacralité de l’intégralité du territoire, de l’indivisibilité du Mali, de la laïcité et du caractère républicain de l’Etat malien, le respect et l’attachement aux institutions de la République du Mali, l’adhésion aux principes des droits de l’homme.
Source: Amap