Si le rapport du Centre a noté la réalisation des principaux engagements, il a, par ailleurs fait remarquer qu’aucun des quatre volets thématiques essentiels de l’accord n’est réalisé à plus de la moitié
Le Centre Carter, l’observateur indépendant de la mise œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger était devant la presse le vendredi dernier pour présenter son troisième rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’accord en 2018.
C’est l’hôtel Sheraton de Bamako qui a servi de cadre à la présentation du troisième rapport du centre Carter sur l’évolution du processus de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. D’entrée de jeu, l’ambassadrice de l’observateur indépendant, la conseillère Dirssa Williams, principale conférencière, a salué les autorités maliennes pour leur engagement à retrouver la paix.
S’appuyant sur des réunions qui se sont déroulées avec des diverses parties prenantes à Bamako et à dans l’intérieur du pays précisément dans les villes clés du Nord et du Centre du pays, la cessation des hostilités entre les signataires, l’observateur se félicite des efforts accomplis dans la mise en œuvre l’accord. Elle a noté aussi la réalisation des principaux engagements.
Le Centre Carter a constaté qu’un quart de l’accord est complet selon l’ambassadrice Dirssa Williams toujours. Elle a, par ailleurs fait remarquer qu’aucun des quatre volets thématiques essentiels de l’accord n’est réalisé à plus de la moitié. Le Centre note également la nécessité de transformer, avec urgence, les mesures préparatoires en dividendes de paix tangibles pour le peuple malien.
L’observateur indépendant se réjouit de l’instauration d’un climat de confiance entre les acteurs et les encourage dans ce sens. Il a, en outre évoqué la situation des ex-combattants, au nombre de 32008 prêts à intégrer l’armée régulière.” La réalisation des objectifs fondamentaux nécessitera l’accélération du volet du développement socio-économique et culturel dans le Nord du Mali” a déclaré la conférencière.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. En effet l’observateur indépendant se préoccupe de la faiblesse constatée jusqu’à présent quant à la réconciliation nationale, même s’il a reconnu les efforts déployés par le gouvernement dans ce domaine.
Le rapport salue également que le lancement récent de l’opération “Désarmement, Démobilisation, Réintégration-Intégration” qui représente un premier pas vers la reconstruction des forces de sécurité et de défense.
L’observateur indépendant recommande un certain nombre de mesures pour faire progresser la mise en œuvre de l’accord de paix.
Face à la frustration croissante de la communauté internationale et de la population malienne, en raison du faible rythme de mise en œuvre de l’accord, le rapport encourage les dirigeants politiques à faire des gestes publics et symboliques d’un engagement fort et soutenu.
Le centre Carter souligne dans son rapport que la question clé pour la mise en œuvre en 2019 est de savoir à quel rythme les 75 % restants de l’accord pourraient être conduits à leur terme.
A titre de rappel, le centre Carter a été désigné comme observateur indépendant à la fin de 2017. Selon l’article 63 de l’accord de paix de 2015, le travail de l’observateur indépendant consiste à identifier de manière impartiale les blocages dans le processus de mise en œuvre de l’accord et à recommander des mesures pour son amélioration. Les journalistes ont posé des questions de compréhensions auxquelles l’ambassadrice Dirssa Williams a donné des réponses satisfaisantes.
Outre les hommes de la presse, on notait dans la salle la présence des hommes politiques, de la Société civiles et d’autres organisations intervenants dans le processus de paix au Mali.
Seydou Diamoutene