Rébellions au nord : un livre interroge et analyse ses origines

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La Maison de la presse a abrité, le 28 juin, la cérémonie de lancement-dédicace de l’ouvrage dirigé par l’ancien ministre Choguel Kokalla Maïga et le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, intitulé : «Les rébellions au nord du Mali, des origines à nos jours». La cérémonie était présidée par les deux auteurs en présence de plusieurs personnalités politiques de notre pays.

Cet ouvrage de 500 pages est séquencé en plusieurs étapes et retrace les grandes lignes de la situation du nord avant la colonisation et les rapports politiques pendant la période coloniale, pendant la période de la loi cadre de l’autonomie interne et la période de l’indépendance de 1960 jusqu’à 1991. Il questionne aussi des aspects importants : quand et où est-ce que les germes de la division d’aujourd’hui ont été semés ? Quel a été le rôle de la communauté internationale dans la perpétuation de la rébellion ? Quelles sont les responsabilités des Maliens eux-mêmes ?

Selon le Professeur Issiaka Ahmadou Singaré, «il ne s’agit pas d’un traité du soir, mais d’une réflexion nourrie par les données de l’histoire. Nous avons travaillé en liant deux hypothèses. Le Soudan français, devenu par la suite la République du Mali, contrairement à ce qu’on essaye de faire croire, n’est pas une concession artificielle, il est la reconstitution pré partielle du reste d’une entité politique qui a eu à exister par le passé. Et de 1960 à ce jour, il n’y a pas eu de rébellion touareg, mais de rébellion de quelques éléments appartenant à une tribu touareg férocement attachés à des intérêts féodaux.»  Le Professeur Singaré estime que la France a fait un parti pris en faveur d’une minorité de la population du nord.

Aux dires de Choguel Kokalla Maïga, l’idée d’écrire cet ouvrage, «nous est venue dans le courant du premier semestre mars 2012 à la suite de l’effondrement de l’Etat malien. Nous nous sommes posé la question bientôt une cinquantaine d’années des rébellions éclatent dans notre pays. Des accords sont signés quand ce ne sont pas des pactes ou des ententes, malgré tout les rébellions ne se terminent pas.

Pourquoi toutes les rébellions au Mali ont comme épicentre Kidal ? Quels sont les intérêts qui se cachent derrière ces rébellions ? Quels sont les arguments mis en avant par les promoteurs, les soutiens et les acteurs de la rébellion ? Quels sont les connections étrangères et les intérêts étrangers qui se cachent derrière le caractère récurrent des rébellions ? Telles sont, entre autres, des questions que les deux auteurs se sont posées. Nous nous sommes dit qu’aussi longtemps qu’un diagnostic objectif ne sera pas fait, on n’aura pas de solution parce que c’est comme si nous traitons un malade dont le diagnostic de la maladie n’a pas été fait au préalable.»

Dr. Choguel Kokalla Maïga a par ailleurs développé la conviction que la récurrence des rébellions a comme fondement le soutien d’autres mouvements rebelles de l’extérieur. «Ce soutien existait aussi bien sous la première que la deuxième République. Pourquoi ils ont contenu la rébellion ? Pourquoi les autres n’ont pas pu contenir la rébellion ? C’est là, la part de responsabilité des Maliens et les dirigeants maliens dans la perpétuation de la rébellion», a-t-il déclaré.

Notons que ce livre vient à point nommé et un chapitre est consacré à chacun des présidents qui se sont succédé. Les auteurs ont donné leurs analyses et leurs compréhensions du pourquoi ils n’arrivent pas ou arrivent-ils à juguler la rébellion. Le livre est vendu au prix de 10 000Fcfa.

Korotoumou KARABENTA/Stagiaire

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