Rébellion touaregue au Mali : Nara devenue une ville forteresse

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Les rebelles qui ont attaqué Nampala le 20 décembre 2008 sont venus de la Mauritanie. Après leur forfait, ils se sont repliés là d’où ils sont venus. Cela est formel. C’est pourquoi les forces armées et de sécurité du Mali ont dépêché des renforts vers Nara, ville frontalière avec la Mauritanie.

 

            En l’espace d’une semaine, la petite ville de Nara habitée par les Soninké, les Peulhs et les Maures est devenue une forteresse. Joint par nos soins hier après-midi, le secrétaire général de la mairie de Nara, M. Lassana Keïta nous a affirmé que les rebelles ont été identifiés à bord de 12 véhicules 4X4 dans le village de Guiré à une quarantaine de kilomètres de Nara à 160 kilomètres de la Mauritanie. Sur le terrain, c’est l’accalmie au front, pas de coup de feu. Mais des militaires de l’armée malienne lourdement armés sont dans la ville de Nara et environs où ils patrouillent nuit et jour.

 

LA MAIRIE DE NARA FAIT OEUVRE UTILE

            Située dans la région de Koulikoro à 300 kilomètres environ de Bamako, Nara présente aujourd’hui l’image d’une ville forteresse du fait de la présence massive des forces armées et de sécurité de l’armée malienne. Cette nouvelle donne créa la panique au sein de la population, surtout parmi les femmes et les enfants.

 

            Face à cette situation, la mairie de Nara a lancé des messages de sensibilisation à l’endroit de la population. Selon le secrétaire général, l’équipe municipale a demandé aux habitants d’être vigilants, calmes et d’informer les autorités de tout comportement suspect et de tout mouvement des étrangers.

             Bien entendu que les éléments des forces armées et de sécurité ne font pas partie des étrangers, puisqu’ils sont identifiables à travers leurs tenues militaires. C’est ce qu’on appelle l’oeuvre utile de la mairie de Nara.

 

LA GARDE NATIONALE EN ETAT D’ALERTE

            La Garde Nationale du Mali, à l’image d’autres corps tels que la Gendarmerie ou l’Armée est en état d’alerte. D’ailleurs, parmi les renforts déjà sur place à Nara, il y a plusieurs éléments de la Garde Nationale. Depuis le jeudi passé (25 décembre 2008), les habitants de N’Tomikorobougou, du Badialan, Koulouba ou encore Darsalam dans une moindre mesure constatent des tirs nourrits rétentissant à partir du Camp des Gardes de N’Tomikorobougou situé au flanc des collines.

           

Justement, les abords de ces collines sont les champs de tirs des corps habillés. D’après nos informations, ils s’agit des tirs d’entraînement de routine et de révision avant l’envoi des éléments sur les champs de bataille. Dans l’enceinte même du camp, des éléments se préparent avec sac au dos, armes de guerre et autres minutions à embarquer au front.

 

            Il y a un adage de chez nous qui dit que “Ni yé dunun golobalen yé, ni a frato tè, a bla to do”. Traduction : A un certain stade de l’animation, si le tam-tam ne se déchire pas, c’est que la danse prendra fin bientôt. Vivement donc que cette sale guerre des rebelles touarègue prenne fin !

Daba Balla KEITA

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