REBELLION TOUAREG A KIDAL: Non pas la bataille, Att gagne la guerre

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Elle a eu lieu, la bataille de Kidal. Et le Président Att a lamentablement perdu cette manche sur le double plan de la communication et du combat sur le terrain. Cependant, le médiateur attitré et homme de paix gagne de plus en plus la guerre contre les insurgés. Pour ainsi reconnaître que le compte serait finalement bon, du côté de Koulouba. Récit d’un conflit qui a connu plusieurs soubresauts.
 
La bataille de Kidal
 
            En ce jour du 23 mai 2006, les Maliens se réveillent dans la douleur. Des éléments de l’armée malienne ont déserté avec nos armes, après avoir attaqué les deux camps de Kidal. Ils seront aussitôt suivis par quelques éléments de Ménaka dont le commandant du camp. Ces insurgés, après les pillages et les vols au niveau des camps, se retranchent à Téghargharet sur une colline, pour s’adonner à une véritable campagne médiatique. Au finish, ils parviennent à faire signer par le gouvernement malien, par l’intermédiaire du facilitateur algérien, un Accord à Alger. Depuis, la discorde s’est installée entre le pouvoir en place et des pans entiers de la population malienne. Une polémique effrénée s’en suivra entre les adeptes de la signature et ceux qui avaient des réserves plus ou moins fortes. Ces derniers ne comprenant pas pourquoi des déserteurs de l’armée, des assaillants de surcroît, bénéficient de l’impunité et ont même droit à des honneurs. C’est dire que l’insurrection a porté beaucoup de ses fruits car désormais plusieurs ambitions des assaillants seront satisfaites. En tout cas, ces incorrigibles bandits, tous touaregs, seront comme installés installés dans leur fauteuil royal pour dicter leur loi à la contrée de Kidal où cohabitent plusieurs ethnies. Plus que jamais, leur présence se fera sentir, en tant que maîtres des lieux, la véritable autorité à écouter et les principaux citoyens avec qui il faut compter. Même les Niaré, pour ne citer que ce cas, n’ont pas ce privilège à Bamako. Il va falloir leur créer un conseil consultatif du District de Bamako, si l’on sait qu’il y a mille fois plus de problèmes de gestion à Bamako qu’à Kidal. Et ce ne serait que justice. C’est dire tout simplement que le pouvoir a perdu la bataille de Kidal. Rien à faire.
 
La guerre contre les insurgés
 
            C’est pourtant là l’essentiel du combat qui vient d’opposer notre pays à ses fils tantôt égarés. Malgré les voies idoines, les insurgés ont choisi la voie des armes pour se faire entendre. Sur leur chemin, ils ont noyé la création du Consulat de Libye au Nord. Ils ont créé des dissensions au sein de la population. Pourtant le pouvoir a tenu. D’abord en balayant d’un revers de main les velléités des rebelles à asseoir une autonomie, voire créer une République, plus exactement celle de l’Azaouad. Le pouvoir a refusé l’effusion de sang et surtout de donner argument à l’opinion internationale comme quoi, au Mali, il y a la chasse aux « yeux bleus ». Toute la manigance médiatique des insurgés répondait à ce besoin ignoble. Malheureusement pour eux, la sagesse a prévalu du côté des autorités qui n’ont ordonné aucun crépitement de balles. L’armée a tenu son rôle primordial de protection des populations, un point, un trait.
            Aujourd’hui même, 11 septembre, l’installation officielle du groupe technique de sécurité sera effective à Kidal. Le 15 septembre, deux détenus civils ayant perpétré des exactions le 23 mai seront libérés. Le 25 septembre, le Conseil régional de coordination et de suivi de Kidal, organe consultatif, sera mis en place pour appuyer l’Assemblée régionale qu’il ne peut guère remplacer.
            En définitive, il faut admettre que le retour de la paix est fortement annoncé. Suite au cantonnement, les insurgés rendront les armements, les munitions et les matériels enlevés et seront mis à la disposition de la garde nationale pour les unités spéciales sous la tutelle du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales. Ils seront bien sûrs formés en vue de leur redéploiement. Et peu à peu l’armée malienne se retirera, après avoir pourvu en hommes, matériels et munitions les postes militaires. Car l’insurrection du 23 mai a laissé un vide à combler.
            De ce qui précède, pas de doute, le Mali reste un et indivisible, la paix s’installe pour permettre à l’Etat de mener toute stratégie de développement et de contrôle. Comme pour dire que le Général Président gagne enfin la guerre, en désarmant les assaillants pour faire face au développement du pays.

Mamadou DABO

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