Depuis le 17 janvier 2012 date à laquelle le Mouvement national de libération de l’Azawad(MNLA) a attaqué le Mali, la population vivant dans la partie septentrionale ne cesse de se plaindre des exactions du fait des bandits armés. Ces exactions ont pour noms viols, vols, enlèvements, pillages et assassinats. A ces maux s’ajoutent le non- respect des libertés fondamentales et le manque criard des vivres. Les villes comme Gao, Tombouctou et Kidal ne sont pas les seules localités à subir les dures réalités de la rébellion et des hommes sans foi ni loi.
A Tenenkou également les hommes et les animaux en souffrent à la fois. C’est à cette séance d’explication que s’est livrée l’Association pour le développement du cercle de Tenenkou (ADCT) au cours d’une conférence de presse. C’était le dimanche 17 juin2012 devant un parterre de journaleux à la maison de la presse. Ladite rencontre avec la presse avait pour thème : ” rébellion, exactions et transhumances dans le cercle de Tenekou “. Occasion pour le président de l’ADCT et non moins élu du cercle à l’hémicycle Dr. Témoré Tioulenta et l’ancien ministre des mines Amadou Cissé de tirer la sonnette d’alarme sur le cas précis de Tenenkou dans cette période de crise qui n’est pas sans conséquence sur les animaux.
Attaqué le 2 mars 2012, le cercle de Tenenkou a vu ses grands chantiers de développement arrêter au grand dam des habitants de la localité. Ce qui fera dire le président que les premiers soubresauts de la rébellion sont intervenus à la veille de l’annonce de la construction de la route Macina-Tenenkou, au moment où l’administration du cercle venait d’identifier la parcelle devant abriter la maison des jeunes. Ecœuré de ne pouvoir inaugurer le lycée et le centre de santé de référence, le dépité dit à qui veut l’entendre que n’eut été la rébellion l’Etat aurait pu donner de l’espoir au cercle. A en croire l’élu, des sous colossaux ont été investis dans ce sens.
Selon lui, sur l’axe Niono- Léré, les habitants ont toujours cohabité en parfaite symbiose jusqu’ à cette date encore récente où une partie de cette population décide de prendre des armes pour briser cet élan. A cause de l’insécurité grandissante, les neuf groupements d’éleveurs sont privés des lieux favorables pour la transhumance. Il s’agit de Sonkali, Kareri, Mema et Sahel. Aux dires de Tioulenta, les éleveurs ont pris des dispositions pour sécuriser le parcours de la transhumance à travers l’instauration d’un cordon sécuritaire, la sensibilisation et l’information des éleveurs sur les zones à moindre risque et les visites sanitaires périodiques du cheptel.
” Il s’agit de faire en sorte que les animaux partent là où, ils ont l’habitude d’aller ” a-t-il plaidé tout en ayant en souvenir des morts d’homme, des blessés et des déplacés de la rébellion des années 90-94. Et le ministre Cissé d’enchainer qu’au-delà de l’économie que c’est toute l’activité qui est en lambeau à Tenenkou. Dans son exposé, il a évoqué les atouts dudit cercle en termes d’élevage et d’agriculture. Il ressort de ses propos que le cercle regorge 168.500 bovins ,56.500 ovins, 22.000 caprins, 20.000 ânes et plus de 80 hectares cultivables.
En tous cas, la rébellion risque de réduire à néant cette richesse si rien n’est fait par les autorités. A ce triste sort des animaux se greffent l’éphémère situation des hommes. A ADCT on reste convaincu que pour éviter l’irréparable, il s’avère impérieux et urgent d’y apporter des réponses appropriées par une aide alimentaire substantielle pour les hommes et les animaux. Par ailleurs, l’association entend se mobiliser pour la cause des élèves candidats au DEF.
Namory KOUYATÉ