Rappelons-nous, en juin/juillet 1990, les rebelles touaregs reprenaient les armes pour réclamer leur supposée autonomie au nom de la République imaginaire de l’AZAWAD. Les premiers soulèvements des années fin 1950 et début 1960 ont été matés par le régime Modibo KEITA. Ce qui amena une stabilité dans les régions nord du Mali pendant près de trois décennies.
Avec l’assaut contre le poste de garde de Ménaka ayant fait une dizaine de militaires maliens tués et des blessés en 1990, nombreux étaient les observateurs de la scène internationale qui voyaient la main invisible de la France derrière les insurgés réunis, en divers mouvements indépendantistes de l’AZAWAD : Front Unie de l’AZAWAD, Mouvement pour l’Indépendance de l’AZAWAD entres autres. Les ONG françaises de l’époque, n’ont pas raté l’occasion pour décrier à tord les autorités maliennes et le Général Moussa TRAORE, au motif qu’ils étaient entrain de massacrer les minorités maliennes. Notre Mali était devenu la cible principale des médias français. Une véritable campagne d’intoxication fut orchestrée et enclenchée avec la complicité, de certains touaregs maliens et nigériens vivant en France au Mali et au Niger, dont le tristement célèbre Mano DAYAK pour ne citer que cela.
Les accords de 1991 de Bamako, de tous les péchés
A la chute du Général en 1991, avec l’implication ardente du Lieutenant Colonel Amadou Toumani TOURE, les douloureux accords furent signés en 1991 à Bamako. Des accords faisaient la part belle aux ‘’rebelles’’ (bandits armés). Plusieurs gradés et hauts gradés de notre vaillante armée avaient critiqué lesdits accords. Dans la mesure où, ils savaient que ces accords allaient être le début d’une situation de désordre, d’insubordination de touaregs délinquants. Les faits ont donné raison aujourd’hui à tous ceux qui avaient dénoncé les accords de 1991. La boîte de Pandore a été ouverte.
Cependant, durant les dix années du Président Alpha Oumar KONARE, il n’est un secret pour personne, des chefs rebelles ont joui d’un privilège jamais accordé à un malien. Ils étaient reçus sans aucun respect protocolaire au Palais de Koulouba. Pour apaiser leur humeur, caprice, des mallettes d’argent étaient mises à leur disposition. Ce procédé aurait continué jusqu’à l’ère ATT.
Les pressions françaises sur les autorités maliennes
Le choix était très difficile pour les gouvernants maliens de l’époque. La France toujours malintentionnée et de mauvaise foi au gré de leurs intérêts faisait le faux gendarme et médiateur, sans se préoccuper des arrières pensées véritables des supposés rebelles. Aujourd’hui l’histoire rattrape la France, lorsque ces mêmes touaregs s’en prennent aux ressortissants du pays de Sarkozy, principal artisan de la chute de l’assassinat de Colonel Kadhafi en Octobre dernier.
Le dilemme imposé par la France en 1990-1991 aux autorités maliennes, se présentait comme suit : ou bien se mettre à dos la communauté internationale sous l’instigation française, et au risque de voir les subventions des bailleurs de fonds coupées, ou, réprimer efficacement les bandits armés pour endiguer en grande partie le problème. Un pays pauvre comme le nôtre n’avait d’autre choix que de se plier à la volonté des néo colonialistes français.
L’option militaire de 1990- 1992 avait commencé à porter fruit
La situation sécuritaire au nord/Mali de 1990 à 1992 était meilleure que celle d’aujourd’hui. Les paisibles citoyens maliens vivant dans cette partie de notre pays éprouvaient un minimum de sécurité de Kidal à Douentza. L’Armée malienne était parvenue à maintenir un climat de quiétude malgré quelques attaques sporadiques ça et là, et enlèvements de véhicules d’ONGS internationales et de l’Etat. Les réponses des militaires aux agissements indélicats des frères égarés (appellation des rebelles par les autorités maliennes) de l’époque étaient proportionnelles. Le mal était circonscrit jusqu’à une certaine limite sur le territoire national. Il était impensable que des villes comme Hombori puissent subir les attaques de preneurs d’otages. Une prise d’otages devenue monnaie courante avec l’évolution des actions de terrorisme dans le monde en général, et au Sahara (Mali) en particulier.
Les français, cibles principales des terroristes touaregs d’AQMI
Pourquoi les terroristes aiment enlever les français généralement ? La réponse est toute simple et se trouve dans les secrets de polichinelle de négociateurs. Selon, de sources bien informées, l’otage français rapporte beaucoup plus que l’américain, l’anglais, l’allemand ou le russe. Les gouvernants de ces pays ne négocient pas avec les preneurs d’otages, terroristes. Des rançons sont toujours versées quant il s’agit du prisonnier français fait par Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) soit par les otages eux-mêmes, soit, par des moyens détournés par le gouvernement français. Quitte après, aux otages de régler la note une fois libérées.
Au regard de tout ce qui précède, et pacifiquement parlant, il est plus que jamais temps pour les autorités maliennes, si les preneurs d’otages, bandits et déserteurs de l’Armée tuant les maliens, et enlevant les véhicules au nord/Mali sont réellement des maliens, les appliquer, comme tout malfrat malien de Bamako, Sikasso, Ségou ou …les règles de droit commun. Et de traiter les communautés habitant dans le septentrion, et les rapatriés de la Lybie avec tout le respect et admiration qu’on les doit. Car, ceux-ci sont dans une logique paix sociale et développement économique de la localité. Toute pression venant de l’intérieur et de l’extérieur du Mali ne doit pas détourner le Président de la République de la logique de paix qu’il s’est toujours fixé.
Bany ZAN