Rébellion au nord du Mali : La psychose des populations

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Le nord de notre pays s’est rarement embrasé aussi férocement, qu’aujourd’hui. Si hier la rébellion usait des techniques procédant de la guérilla, porter des coups et disparaitre, aujourd’hui ceux se réclamant du MNLA attaquent frontalement l’armée nationale. Leur objectif premier est d’implanter sur le passage le drapeau, insigne de souveraineté, dont ils se sont dotés, comme pour marquer le territoire revendiqué et parfois au delà comme ce fut le cas il y a cinq jours de Léré.  Partout, dans les villes dont les camps militaires  ont été attaqués, comme Ménaka, Tessalit, Aguelhok, Léré, Anderamboukane, le souci premier des touaregs semble être de tracer les contours d’une virtuelle République de l’Azawad.

Dans cette entreprise, les rebelles sont prêts à tout, s’attaquer aux symboles de l’Etat, investir les camps et s’installer à demeure avant que les forces régulières les en délogent. Qu’ils (les irrédentistes) aient pu tenter le coup ne peut s’expliquer que par le déséquilibre des rapports de forces.

La possession par les insurgés d’armement lourd dont ne disposerait pas, probablement, notre armée dont les vaillants soldats n’ont jamais manqué d’audace est sans doute la plus plausible des explications. Toute chose qu’il faudra corriger sur le terrain, tout comme la gestion des logistiques dans tous les compartiments, pour éviter que ne se répète l’attaque du camp d’Aguelhok et ce qu’on  a pu y déplorer. Les envahisseurs disposaient de matériels de pointe et une puissance de feu dont il faudra doter les forces républicaines partout où des objectifs militaires ou non pourraient être pris pour cibles.

A Aguelhok, nombreux sont les habitants qui ont quitté la ville pour se mettre à l’abri, et beaucoup d’entre eux ont pris la direction de Kidal. Parfois interceptés par des hommes  du MNLA,  ils ont été  fouillés puis se sont entendus dire : « nous savons que vous partez à Kidal, sachez que nous vous y retrouverons … ». A Aguelhok, à Kidal,  comme à Léré, les populations sont sous le coup de la panique. Selon des sources contactées à Léré, la population qui avait eu un début de cohabitation pacifique avec les rebelles, le 27 janvier, parce que ceux-ci ne touchaient pas à la population civile, a fini par s’en méfier car ce samedi, le constat était amer.

Les nouveaux occupants ont tout simplement suspendu la fourniture d’eau courante comme pour obliger les populations à partir de la cité, à créer un vent de panique.  A  moins qu’il ne s’agisse d’une manœuvre pour faire à la fois diversion ou se camoufler à la faveur de la débandade que la peur va provoquer. Selon un fonctionnaire, deux destinations sont prises d’assaut par les habitants de Léré : Niafunké et Niono à quelques 280 km.

Les populations sont donc désemparées et la seule vue du drapeau malien les rassurerait.

La Rédaction

 

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