Rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU : Le Mali dénonce certaines ‘’exagérations’’ et met la communauté internationale face à ses responsabilités

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Ban Ki-Moon

Les autorités maliennes, par la voix du représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, n’ont pas manqué d’émettre des réserves sur certains passages du rapport du Secrétaire de l’ONU, Ban Ki-Moon. Surtout lorsque ce dernier accuse les forces de défense et de sécurité maliennes d’avoir recouru à la force de façon excessive au cours des opérations de lutte anti-terroriste.

Le jeudi 6 octobre 2016, le rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation du Mali était soumis à l’examen du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce fut l’occasion pour la délégation malienne, par la voix de Issa Konfourou, représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, de faire son appréciation sur ce document de 24 pages. Ainsi, M. Konfourou s’est félicité dudit rapport en ce qu’il rappelle ‘’les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord et reconnaît les efforts déployés par le Gouvernement du Mali’’.

Sur le plan sécuritaire, les représentants du Mali ont exprimé leur préoccupation face aux  tensions inter et intra-communautaires dans les régions du Nord, notamment à Kidal. Ils ont ensuite adhéré à l’analyse du Secrétaire général des Nations Unies, relative à la persistance des attaques asymétriques des terroristes contre les forces de défense et de sécurité maliennes et les forces internationales dans le Nord et le Centre du pays. Ces facteurs, rappelle Issa Konfourou, entravent la mise en œuvre diligente de la mise en œuvre de l’Accord de paix. Si la délégation du Mali reste préoccupée par la situation des droits de l’homme au même titre que Ban Ki-Moon, elle ne souffle toutefois pas dans la même trompète que ce dernier au sujet de la lutte contre le terroriste, menée par les forces maliennes.

«Le recours excessif à la force imputé aux forces de défense et de sécurité du Mali, dans la lutte contre le terrorisme nous paraît exagéré», regrette M. Konfourou.

Cette appréciation est d’autant plus biaisée qu’elle «ne prend pas en compte les efforts du Gouvernement du Mali en matière de promotion et de protection des droits de l’homme et ce, dans un contexte difficile, marqué par l’absence du contrôle de l’Etat sur certaines parties du territoire national», a-t-il poursuivi, avant de souligner les nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement, sous le leadership du président Ibrahim Boubacar Keïta, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Lesquelles initiatives ont trait notamment aux volets politique et institutionnel ainsi qu’à celui du développement.

Le gouvernement loin  des tensions et des rivalités locales

Quand on sait que certaines voix, non des moindres, ont récemment accusé l’Etat malien d’avoir des connexions avec le Gatia, l’un des mouvements armés dans le Nord du pays, la délégation malienne a tenu à donner la position du gouvernement dans les affrontements qui opposent différents groupes armés. «Je tiens à souligner que le Gouvernement du Mali n’est ni de près ni de loin lié à ces tensions et à ces rivalités locales. Mieux, le Gouvernement de la République du Mali n’a aucun intérêt à soutenir un camp contre l’autre», a précisé le représentant permanent du Mali auprès des Nations unies.            Lui qui veut pour preuve de la neutralité de l’Etat malien l’organisation, par le Haut représentant du Président de la République pour le suivi de la mise en œuvre de l’Accord, d’une série de rencontres à Bamako entre différents mouvements signataires. Ce, avec la participation d’autres membres du Comité de suivi de l’Accord. «Le Président de la République continuera de s’investir auprès des leaders des mouvements et des chefs coutumiers de la région, en vue de l’apaisement, indispensable au retour de la confiance entre les parties», a assuré Issa Konfourou.

Les pays amis et organisations partenaires appelés à concrétiser leurs engagements

La délégation malienne a par ailleurs fait remarquer au Conseil de sécurité de l’ONU que le gouvernement du Mali a pour seul souci le bien-être des populations. Mais, a-t-elle confessé, il n’y arrivera pas seul. Partant, M. Konfourou a lancé un appel pressant en direction des autres parties maliennes, afin qu’elles jouent pleinement leur partition, en rompant notamment «tout lien avec les mouvements terroristes et de crime organisé…». Mieux, l’orateur a mis un accent particulier sur la responsabilité de la communauté internationale en sa qualité de garante de la mise en œuvre de l’Accord.

«C’est le lieu de renouveler l’appel aux pays amis et aux organisations partenaires de concrétiser les engagements pris lors des conférences successives sur le développement du Mali, de manière à nous aider à assurer cette mise en œuvre effective et diligente de l’Accord. Il est également de la responsabilité du Conseil de sécurité, conformément à la résolution 2295 (2016), dont nous saluons l’adoption, d’aider le Gouvernement du Mali à rétablir progressivement l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, condition sine qua non pour mettre un terme aux abus et à la situation de non droit dans nombre de localités maliennes», a lancé Konfourou. Lui qui, pour conclure, a réaffirmé toute la gratitude du gouvernement et du peule maliens à l’endroit du Secrétaire général de l’ONU, son représentant au Mali et l’ensemble des pays contributeurs de troupes pour les sacrifices consentis, en vue du règlement définitif de la crise malienne.

Bakary SOGODOGO

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5 COMMENTAIRES

  1. Une fausse accusation car les forces onusiennes sont là où ne sont pas les Famas notamment à Kidal et environs. Elle savent mieux qui fait quoi la-bas. Le Mali est plongé dans une guerre asymétrique ou c’est lui seul qui respecte les conventions de Génève. Ne nions pas l’évidence car les terroristes et autres narcotrafiquants font fi à ses exigences humanitaires.

  2. Cette accusation de recours excessif à la force est non seulement pas fondée mais elle est aussi ridicule injuste et inappropriée .

    Le secrétaire général de l’ONU n’est pas sans savoir que le FAMA ont été plusieurs fois été victimes d’attaques terroristes sans aucune implication des forces étrangères à leurs côtés .
    Le secrétaire général de l’ONU n’est pas non plus sans savoir que les FAMA ont enregistré beaucoup de pertes en vies humaines ces derniers temps à cause des attaques terroristes .
    Des attaques terroristes qui ont fait plusieurs dizaines de morts , de blessés et de disparus dans les rangs des forces armées maliennes . Toutes ces attaques se sont déroulées sans qu’aucun terroriste ne soit ni arrêté ni tué .

    Malgré tout cela le secrétaire général de l’ONU ne se gêne pas d’affirmer que les FAMA ont fait un usage excessif de la force . Cette affirmation ressemble surtout à une ironie pour les maliens . Cette une farce et une plaisanterie mal placée que de faire une telle affirmation .

  3. LES QUESTIONS que les Maliens se posent aujourd’hui le Mali a t il fait appel à la Munisma POUR AIDER le Mali ou l’ Onu a exigé au Mali de venir au mali pour se pavaner et acuser permanement le Mali.? Aujourd’hui l’on a veritablement un probleme de leadercheap. IBK passe tout son temps a flatter l’Onu mais l n’est jamais fichu de dire à tous ces malfrats que les maliens souffrent et que tout le probleme est entretenu par eux memes qui ne sont pas capables de defendre le peuple malien et qui tous les jours la munisma voit les soldats maliens mourrir comme des animaux personne ne bronche. Nous sommes dans pays ou l etat est inexistant et les ministres sont soit pd ou malades alors le pied est sur la tete les pieds en haut. fRANCHEMEN il faut que notre se rende compte qu ils doivent d’eux memes lberer notre pays de tout ce joug colonial. y a en marre Ibk, Modibo keita Malade moribon voleur et suceur de sang,y a en marre du Ministre diop il est inerte dans tous les secteurs c est le statiquo, dieu sauve le Mali avec la generation de Ras Bath et nous autre si non le pays est dans l’abime.
    viva

  4. La MINUSMA doit chercher à avoir les moyens de sa politique de couverture des populations de Kidal et alentours. Force est de reconnaitre que cette mission onusienne ne possède aucun moyen adapté à la dimension de la crise. Devant une grande crise comme celle-là il faut un système de réponse adaptative, mais les responsables de la mission onusienne semblent minimiser l’ampleur de leur tâche face à cette crise.

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