Rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Mali : Le bémol du ministre Abdoulaye Diop

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Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif
Le ministre Diop avec les responsables de la MINUSMA

Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, a animé, jeudi dernier, une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté le rapport du Secrétaire général des Nations unies sur la situation dans notre pays, avec en toile de fond, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. C’était en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.

D’entrée de jeu, Mahamat Saleh Annadif précisera que ce rapport couvre la période de mi-juin à mi-septembre. Il a affirmé que le débat sur le projet de révision constitutionnelle et les affrontements armés entre la Plateforme et la CMA sont des faits majeurs qui ont marqué cette période sur le plan politique et sécuritaire.
Depuis le 19 septembre, le gouverneur de Kidal a pris fonction, symbolisant ainsi le retour de l’État, a déclaré le chef de la MINUSMA, avant d’ajouter que ce nouvel élan doit être capitalisé pour que ce retour ne soit pas uniquement symbolique.

Cependant, le diplomate onusien a rappelé que la situation des droits de l’homme demeure préoccupante dans notre pays. «La montée en puissance de l’extrémisme violent par des éléments armés entravant notamment les droits et libertés fondamentales dans les régions du centre, devient plus qu’inquiétante», a-t-il déploré.

Concernant la lutte contre l’impunité, il a noté avec satisfaction des avancées majeures concernant le traitement des dossiers en lien avec la crise de 2012. Mahamat Saleh Annadif a affirmé que l’ouverture du procès d’Aliou Mahamane Touré et sa condamnation à 10 ans de réclusion criminelle ont suscité un brin d’espoir pour les nombreuses victimes.

Par ailleurs, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU a assuré que la MINUSMA continuera d’apporter son assistance aux institutions étatiques, avec lesquelles le dialogue est régulier sur les cas de violations et d’abus des droits de l’homme constatés à travers le pays afin de permettre que des actions judiciaires appropriées puissent être prises.

Au nombre des problèmes auxquels est confrontée la MINUSMA, il a cité la perte quasi quotidienne des soldats, causée par des engins explosifs improvisés ou des mines sur les principaux axes d’approvisionnement de la Mission. Il a évoqué le décès de 3 soldats de la paix ainsi que la blessure de 4 autres et d’un contractuel civil à Gao le 24 septembre.

En outre, Mahamat Saleh Annadif a fait savoir qu’il est grand temps que le bataillon d’escorte de convois et la force de réaction rapide régionale soient entièrement déployés, pour donner à la mission la liberté d’action nécessaire.

Il a aussi indiqué que les besoins en financement sont croissants, car ill faut assurer la protection contre les attaques indirectes et l’amélioration des systèmes de surveillance. Selon lui, la mise en place de la Force conjointe du G5 Sahel est une opportunité pouvant concourir à la création d’un climat propice à la bonne exécution du mandat de la MINUSMA.

Quant au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, il dit avoir pris acte du rapport du secrétaire général de l’ONU sur la situation dans notre pays. Concernant l’affirmation du secrétaire général au paragraphe 77 du rapport, selon laquelle :« …presque qu’aucun progrès n’a été fait dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation», Abdoulaye Diop a mis le bémol à ce propos en soulignant que grand fut l’étonnement du gouvernement face à cette affirmation qui, à première vue, donnait l’impression d’un immobilisme généralisé dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, malgré les efforts du gouvernement et de la communauté internationale.

«L’Etat reconnait, certes, les difficultés qui ont jalonné le processus de paix, mais estime que des progrès remarquables ont été enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Les satisfécits exprimés par le secrétaire général dans ses précédents rapports dans lesquels il salue les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord et l’engagement du gouvernement sous l’autorité du président Ibrahim Boubacar Keita de poursuivre les efforts pour la mise en œuvre de l’Accord, montrent à suffisance que le processus de paix est bien en marche», a indiqué le ministre Diop.

Pour la mise en œuvre de l’Accord, le chef de la diplomatie malienne a souligné que le gouvernement reste déterminé à diligenter l’application de cet Accord. Il a saisi l’occasion pour remercier la MINUMA, les pays contributeurs de contingents, les membres du comité de suivi de l’Accord et tous les autres pays et institutions partenaires pour l’appui constant et multiforme au processus de paix et de stabilisation dans notre pays.

Mamadou SY

 

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