Dans le micro-trottoir ci-dessous, certains citoyens de la capitale donnent leurs points de vue sur la gestion des problèmes de Kidal par les autorités. La majorité d’entre eux, estiment que le « MNLA » est assisté par la France.
Marikô Sissoko, juriste : « soutenons nos autorités… »
« je pense que la situation qui prévaut à Kidal est malheureuse, mais l’heure n’est pas de faire des critiques ou de faire porter le chapeau à quelqu’un. On doit tous soutenir l’armée et faire confiance à nos dirigeants. Je dirai que la France est impliquée diplomatiquement, parce que si on se souvient, lors de la première intervention de la force Serval le président français a eu à dire qu’il salue la collaboration du « MNLA » pour les avoir aidé à combattre les islamistes. Mais militairement, je ne pense pas que la France ose aider ces bandits armés. »
Fatoumata Maiga, étudiante à la FSJP : «le dialogue en position de force »
« Après les sauvageries perpétrées par le « MNLA » la semaine passée au Nord de notre pays, notamment à Kidal, je pense que la France doit rompre le pacte qui la lie à ces bandits de grand chemin. Ces genres de groupes ne méritent plus de séjourner dans le pays, ils ont causé beaucoup de torts au peuple malien. Il est temps que le président et son gouvernement prennent ses responsabilités et les populations cessent de semer les polémiques à Bamako, le plus difficile c’est Kidal. Je suis pour le dialogue, s’ils reconnaissent que le Mali, est un et indivisible. »
Hamadoune Cissé, enseignant : « la France est là pour son intérêt »
« je pense que l’Etat malien a pris trop de temps dans cette histoire du Nord, tantôt il préconise le dialogue, tantôt le contraire. Pour moi, la France est là uniquement pour son propre intérêt, car l’affrontement qui a eu lieu le mercredi dernier entre l’armée et le « MNLA » et ses alliés est la résultante de la position floue de la France. Si le MNLA perd maintenant Kidal ,la France n’aura plus l’ accord de défense qui leur permettra d’avoir la main mise sur les ressources minières qui se trouvent à Kidal. Le problème de Kidal est très complexe, il va au-delà de la compréhension des Maliens, mais je pense que l’autorité malienne devrait revoir sa façon de coopération avec la France et mettre tout en place pour pouvoir prendre ces propres décisions.»
Bamousa Korouma, fonctionnaire : « les responsabilités sont partagées »
« je dirai que la complicité de la France est passive. On peut dire que l’Etat malien aussi n’a pas respecté sa part de l’accord de Ouagadougou, qui était de reprendre le dialogue 60 jours après l’investiture du président. Il faut signaler que le peuple malien en a assez des dysfonctionnements chroniques de l’Etat. Et il est grand temps que le gouvernement cherche des solutions durables et efficaces pour mettre fin à ce problème. Il vaut mieux avoir de l’unité avec la paix plutôt qu’avec la violence. »
Fily Sissoko