Quatre civils tués au Mali, où l’armée impose des limitations de circuler

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Un véhicule de l’armée malienne dans les rues de Gao, dans le nord du Mali. © RFI/David Baché

Au moins quatre civils ont été tués vendredi et samedi dans le nord du Mali, où l’armée a décidé d’interdire, de même que dans le centre du pays, la circulation des motos et des pick-up dans certaines localités pour renforcer la lutte contre les jihadistes.

“De présumés jihadistes ont tué (vendredi) au moins quatre civils vers la localité de Talataye”, située dans la région de Gao, a déclaré à l’AFP un élu de la région, qui a également fait état de la mort d’un nombre indéterminé de “combattants d’un groupe armé”.

Des jihadistes s’en prennent régulièrement dans cette région à l’une des branches du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), issue de l’ex-rébellion, lui reprochant sa proximité avec un groupe armé pro-gouvernemental, a expliqué un autre élu local.

Les civils considérés comme des proches de cette branche du MSA font également l’objet d’attaques, a-t-il ajouté.

Selon une source sécuritaire malienne, les assaillants ont pris des otages lors de l’attaque de vendredi, dont “au moins un” a été tué samedi.

Dimanche matin, “la tension reste vive dans le secteur de Talataye, où des coups de feu ont été entendus”, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire étrangère.

Face à la multiplication des attaques jihadistes, l’armée malienne a décidé d’interdire cette semaine la circulation des motos et des pick-up, véhicules généralement utilisés par les islamistes, dans plusieurs localités du centre et du nord.

Sont concernés une douzaine de “cercles” dans les régions de Ségou et Mopti (centre) et Tombouctou (nord-ouest), selon un communiqué de l’état-major.

La mesure inclut le cercle de Nianfunké (Tombouctou), dont une localité, Soumpi, a subi fin janvier une attaque ayant fait 14 morts et 18 blessés dans les rangs de l’armée.

“Les convois humanitaires ou tous autres convois spécifiques doivent requérir l’autorisation du commandement militaire du secteur pour bénéficier d’une escorte”, a ajouté l’armée, en précisant que tout contrevenant “sera traité comme cible militaire”.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

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