Tous les Maliens ou presque sont unanimes à reconnaitre que IBK 1er a tenu un discours presque parfait en ce sens qu’il a prononcé ce que les Maliens pensaient et attendaient. Si les termes ONU ou de son représentant Hervé Ladsous, ont été les plus prononcés dans son discours, ceux de la France et de sa représentante y ont été ignorés. Ce jour-là, IBK qui dit avoir parlé avec son cœur, n’a fait, à aucun moment, allusion à la France ou à sa représentante, Annick Girardin. L’a-t-il fait sciemment ou était-ce une simple omission ? La question taraude les esprits, mais les uns et les autres spéculent.
Annoncée par la médiation internationale conduite par l’Algérie, l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali a été signé, en grande pompe, le 15 mai à Bamako. En plus des représentants de la médiation internationale, des organisations régionales et africaines, de l’ONU et de la Minusma, une dizaine de chefs d’Etats africains étaient au Rendez-vous de Bamako. La France qui occupe une place de choix dans cette crise y était très attendue. Mais contre toute attente, la France a été le pays le moins représenté. Aucun ministre Français digne de ce nom, ni de «personnalité importante française» n’a fait le déplacement de Bamako. Du coup, le doute se confirme sur la sincérité de la France dans le processus de paix et de réconciliation au Mali. Est-ce ce qui a poussé IBK à parler moins du rôle joué par la France dans la stabilisation du Mali ? Rien n’est moins sûr.
Mais ce qui est sûr, est que la France, en se comportant de la sorte, a semé le doute dans le cœur de nombre de Maliens quant à sa sincérité dans le processus de stabilisation et de réconciliation du Mali.
On peut se tromper, mais depuis le début de la crise malienne en 2012, le seul point positif de la France a été la chasse des djihadistes qui occupaient les deux tiers du Mali. La suite, on la connait : la France n’hésite pas à mettre en selle les alliés de ces mêmes djihadistes (le MNLA), lesquels continuent de semer la terreur dans les régions du nord.
Pour masquer sa complicité avec les groupes armés séparatistes, la France a toujours souhaité un accord de paix, mais sur le bout des lèvres.
Ce ne sont pas les preuves de l’impartialité de la France dans la gestion de la crise malienne qui manquent.
D’abord, l’accord de paix issu des pourparlers d’Alger a été paraphé le 1er mars dernier par le gouvernement, la médiation internationale et par les groupes armés de la plate-forme. Seul le MNLA et ses alliés sous protectorat français ont pris le temps de jouer leur cirque avant de parapher l’accord, cela deux mois après. Aucune pression, ni sanction n’a été prise contre le MNLA. Alors même que la France, à travers son ministre de la Défense, avait affirmé devant Dieu et les hommes que ceux qui refuseront de parapher s’exposeront à des sanctions.
Comme si cela ne suffisait pas, le MNLA et consorts ont préféré les hostilités à la signature de l’accord de paix, le 15 mai. Au moment où le gouvernement et la médiation internationale apposaient leur signature sur l’accord, les éléments de la nébuleuse MNLA attaquaient les positions de l’armée malienne à Ménaka. Cela, sous le silence assourdissant de la France et de la communauté internationale.
Autre reproche fait à la France : sa sous représentation à la cérémonie de signature de l’accord de paix. Tous les observateurs sont unanimes à reconnaître, aujourd’hui, que la France, en se faisant représenter par la secrétaire d’Etat chargée de la Francophonie et du développement n’a accordé aucune importance à la cérémonie de signature de l’accord de paix et la réconciliation nationale au Mali. Les Maliens attendaient plus de la France à cette cérémonie historique pour le Mali.
Abou Berthé