Les discussions entre les groupes armés et l’Etat malien ont débuté à Alger le 1er Septembre. Dieu seul sait si l’intention de ces hommes vise l’unité nationale. Rien n’est sûr pour l’heure, car l’Etat malien sait pertinemment que le MNLA, le HCUA, le MAA et consorts ne sont pas seuls dans les négociations. Il existe une main invisible derrière ces mouvements. Comment le Mali pourrait s’accorder avec ces groupes qui misent gros au détriment de la majorité des maliens
Il faut s’attendre à des échauffourées durant ces pourparlers inclusifs qui ne promettent pas forcément le retour définitif à la paix.
En effet, certains faits ne doivent pas être ignorés eu égard aux nombreuses équations à résoudre pendant ces discussions. Il faut notamment la préservation de la totalité du territoire Malien, l’unité nationale, le désarmement, la réinsertion des ex-combattants, entre autres.
La France ou l’amie de mon ennemi !
Rappelons que le MNLA qui a occasionné cette crise est adossé à la France. Or du point de vue de certains patriotes, il est évident que la France cherche à tout prix à fragiliser tous ses Etats colonisés afin qu’ils restent dépendants d’elle. Sinon comment comprendre que la fameuse opération Serval n’a pas permis de libérer Kidal ? Qui contrôle cette 8ème région administrative du Mali en dehors de la France ? Le jour où les français n’auront plus envie de voir les bandits armés à Kidal, ce sera la fin des hostilités. La preuve, à Gao comme à Tombouctou, les djihadistes ont été déroutés puis chassés à coups de canon.
Et les sédentaires ?
Certaines populations du nord, notamment des communes urbaines et rurales de Gao et Kidal travaillent vaillamment pour subvenir à leurs besoins. Doit-on les exclure des pourparlers ? Les groupes des bandits peuvent représenter toutes ces populations dont les plus grands soucis demeurent l’autosuffisance alimentaire, le développement communautaire entre autres. Ils ne réclament point l’autonomie ni indépendance, mais la prospérité et le bien-être.
Par ailleurs, il faut dire que ces pourparlers interviennent au pire moment de l’histoire de notre pays. A titre d’exemple, les doléances de l’UNTM sont sur la table du gouvernement avec des revendications pertinentes. Or, le régime est en train de souffrir du manque de ressources financières. Et Dieu sait si le Mali peut faire face aux nombreuses demandes des groupes armés. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les discussions doivent viser impérativement l’unité et l’intégrité territoriale bien qu’il y ait des mains invisibles. Car si la France soutient le MNLA, d’autres groupes auraient des soutiens qu’on ignore plus ou moins. Ce qui est sûr, c’est que la majorité des citoyens maliens voient en ces rebelles de vrais diablotins qui ne voient même pas les multiples efforts de l’Etat malien. Ce qu’il faut surtout éviter, c’est engager l’Etat sur un cul-de-sac.
Pour l’heure, il y a lieu de se froncer les sourcils en attendant qu’il y ait un accord d’Alger bis.
A suivre donc !
Dado Camara
Alfousseyni Houka Houka
3 Réactions à Le Mali s’engage sur le chemin d’un accord de paix
Taba
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4 août 2014 – à 13:37
1 )D’abord, le principe de l’integrite territoriale .
La resolution 1514 ( 15) adoptee le 14 Decembre 1960 par l’Assemblee Generale des Nations Unies dispose que toute tentative visant a detruire partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes des Nations Unies.
La resolution 2625 (XXV) adoptee par l’Assemblee Generale de l’ONU le 24 Octobre 1970 indique que le droit des peuples a disposer d’eux-memes ne peut etre interprete « comme autorisant ou encourageant une action quelle qu’elle soit ,qui demembrerait ou menacerait totalement ou partiellement l’integrite territoriale ou l’unite politique de tout Etat souverain et independant. »
2 )Le second principe est le principe de non-ingerence.
Les Nations Unies ne peuvent intervenir dans les tentatives de secession que dans trois cas :
-Menace contre la Paix
_Non-respect des droits humains
-Urgences humanitaires
Par consequent, pour un peuple voulant acceder a l’independance, en dehors de ces trois cas, toute intervention exterieure des Nations Unies est exclue.
3) Le critere de peuple et de territoire.
Le peuple ne se confond pas avec les minorites ethniques , religieuses ou linguistiques dont l’existence legale et les droits et libertes fondamentales sont reconnus a l’Article 27 du Pacte relatif aux droits civils et politiques. Du point de vue juridique,le peuple est l’ensemble de citoyens que representent les institutions et les assemblees democratiques elues d’un pays. Par exemple, l’ensemble des citoyens Maliens est un peuple. Il n’y a qu’un peuple Malien dans une Republique une ,indivisible, laique ,democratique et sociale,assurant l’egalite devant la loi de tous les citoyens quelle que soit leur origine ,leur couleur, leur sexe, etc,,,Les Touaregues font partie integrante du peuple Malien. Nous avons des elements communs quant a l’histoire, a la langue ou un nombre restreint de langues, la culture sahelienne, l’existence commune (la complementarite),la religion .
La Reclamation d’autodetermination des rebelles du MNLA
Les Touaregues sont un peuple sans territoire avec des frontieres qui ne sont pas bien definies. Ces populations nomades ont trouve que ces territoires avaient ete occupes par les grands Empires negro-africains.
Les Touaregues ne sont donc pas les premiers habitants de ces territoires.
Ces peuples nomades eparpilles sur un territoire tres vaste qui part du Tchad jusqu’a la Mauritanie ,constituent des minorites au Tchad, au Niger, au Bourkina-Faso, au Mali,en Algerie et en Mauritanie . Ils sont concernes par la question de protection des droits des minorites. Pour eux, la protection de la culture est essentielle : le mode de vie d’un peuple nomade. Les droits territoriaux sont partages avec les peuples indigenes sedentaires de ces regions :droit de paturage, acces a l’eau ,etc. Les Touaregues peuvent utiliser les ressources et les territoires qu’ils n’occupent pas exclusivement mais auxquels ils ont acces traditionnement pour exercer leurs activites economiques et qui sont indispensables pour assurer leur subsistance. Les Touaregues ne disposent pas d’un titre de propriete collective sur la grande majorite de ces terres.Dans le cadre de la decentralisation administrative,les touaregues disposent d’institutions de decision independantes ainsi qu’un pouvoir de decision autonome pour les questions qui concernent les aspects traditionnels de leur vie de nomade. Mais le respect des droits humains ne doit etre mis en cause en aucun moment.L’autodetermination dans le cadre des peuples nomades doit etre interpretee dans un sens exclusivement interne, du fait que les nomades partagent avec les minorites sedentaires les territoires et les ressources essentielles a leur subsistance . Cette autodetermination doit etre axee sur un certain nombre de domaines prioritaires : le respect de leur culture ,de leur religion, et des modes d’education de leurs enfants ; une politique efficace de sante, de logement, de l’emploi, de la protection sociale ,de la gestion des terres de paturage,de l’acces a l’eau et aux autres ressources indispensables et de l’environnement.
L’Etat Malien possede toutes les richesses et les ressources du sol Malien dont benefient toutes les regions du pays et tous les citoyens Maliens.
Taba
241 commentaires
17 nov 2012 – à 21:46
autodetermination selon l’Assemblee Generale et la crise Malienne
La resolution 1541(XV) adoptee par l’Assemblee Generale des Nations Unies le 15 Decembre 1960 se prononce sur le droit des Peuples a disposer d’eux-memes.Le 16 Decembre 1966 ,l’Assemblee Generale declare qu’en vertu de ce droit ,les peuples determinent librement leur statut politique et assurent librement leur developpement economique , social et culturel.Ils disposent librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles qui constituent leurs moyens de subsistance.L’autodetermination comprend deux composantes principales : L’autodetermination interne qui est le droit d’acquerir le statut de son choix a l’interieur de son pays ; et l’autodetermination externe qui est le droit a l’independance politique et qui se reduit quelquefois au droit a la secession.
En tenant compte des interets des Etats qui abritent des nationalites ou ethnicites ,les Etats-membres des Nations Unies ont vite pris conscience de la necessite d’imposer des limites au droit des peuples a l’autodetermination. Les nationalites sont invitees a renoncer a l’independance et a se contenter d’un minimun de droits auxquels toute nationalite peut pretendre: le droit inviolable de l’existence, le droit du culte et le droit du developpement economique, social et culturel. En effet, le droit des peuples a l’autodetermination externe va a l’encontre de l’ interet fondamental de l’Etat. Il menace son droit a l’unite et a la cohesion interne en l’exposant au demembrement et devient la source de conflits. C ‘est pourquoi le principe de l’unite de l’Etat s’est impose en fin de compte. Le Secretaire General des Nations-Unies, U Thant a declare : « L’ONU ne peut accepter et n’acceptera jamais une secession dans l’un de ses membres » Ce droit a l’autodetermination externe est surtout reserve au cas de decolonisation Dans les autres cas, l’Etat ou se trouvait la nationalite devrait donner son consentement expres. L’Eritre a ete independant avec le consentement de l’Ethiopie (Meles Zenawi ) .Le Sud Soudan a ete independant a cause des violation des droits humains par le Nord Sudan.
Les Nations Unies ont cherche a concilier le droit des Etats a l’unite et a la continuite dans leur forme spatiale avec le droit des peuples a la libre disposition en privilegiant leur droit a l’unite.La Chartre des Nations Unies stipule que les membres des organisations reclamant l’independance s’abstiennent de l’utilisation de la menace ou de l’emploi de la force contre l’integrite territoriale ou la preservation de l’independance de l’Etat ou ils se trouvent. De meme, les Etats doivent renoncer a recourir a la menace ou a l’emploi de la force contre un peuple revendiquant l’exercice de son droit a
Suite 1
disposer de lui-meme. Cependant , lorsqu’il n’y a pas d’oppression ou de comportement raciste caracterises, les situations conflictuelles peuvent etre resolues par une forme de federalisme.
Neanmoins il apparait clairement que le concept de l’autodetermination va a l’encontre du concept de l’integrite territoriale. Aussi , du point de vue juridique, un certain nombre de principes limite-t-il la mise en oeuvre du droit des peuples a disposer d’eux-memes ?
1 )D’abord, le principe de l’integrite territoriale .
La resolution 1514 ( 15) adoptee le 14 Decembre 1960 par l’Assemblee Generale des Nations Unies dispose que toute tentative visant a detruire partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale
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