Propos insolites d’IBK à Dakar et sur Rfi à propos de la libération de quatre criminels en échange de celle de Serge Lazarévic : Nous allons “poursuivre ces hommes-là, où qu’ils se trouvent”

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Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République malienne
Ibrahim Boubacar Keïta.
REUTERS/Louafi Larbi

Tels sont les propos insolites tenus par le président IBK, comme si ce n’est pas lui qui a ordonné la libération des quatre terroristes. Sont-ils des propos en l’air? Ou des propos de fermeté? Ou des propos tenus pour faire croire qu’il a agi sous la contrainte de la France? Chaque malien a le choix de son interprétation. 

On se rappelle que le vendredi dernier, le Ministre de la Justice, Mohamed Ali Bathily, a finalement reconnu que “quatre prisonniers ont été libérés des prisons maliennes pour que Serge Lazarevic recouvre la liberté”. En effet, le président IBK a ordonné en début de mois la libération deux jihadistes touareg, dont l’organisateur présumé de l’enlèvement, Mohamed Aly Ag Wadoussène, ainsi que de deux autres, originaires de Tunisie et du Sahara occidental, en échange de la libération le 9 décembre de Serge Lazarevic, le dernier otage français au Mali.

Ces libérations ont suscité l’incompréhension au sein de l’opinion publique nationale, ces quatre hommes se revendiquant du jihadisme ou étant notoirement proches des groupes combattus par les forces françaises et celles de la Minusma dans le septentrion de nôtre pays. Le cas de Mohamed Aly Ag Wadoussène, qui était l’auteur de l’enlèvement de Srge Lazerévic et qui a tué un surveillant de prison (l’Adjudant Kola Sofara) au cours d’une tentative d’évasion en juin 2014, a soulevé moult protestations de la part des organisations des droits de l’homme et des Ong de défense des victimes des violations des droits humains. Aussi plusieurs partis d’opposition ont-ils dénoncé “une promotion de l’impunité qui ne crédibilise pas la lutte contre le terrorisme”, accusant le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta de faire “peu de cas de la justice, des victimes et de leurs familles”.

Hier mardi 16 décembre 2014, lors de la clôture du premier Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, le président IBK est revenu sur le sujet. Pour sa défense. C’était en présence de de ses homologues du Sénégal, Macky Sall, de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, et du Tchad, Idriss Deby Itno.

Dans des propos insolites, comme si ce n’est pas lui qui a ordonné la libération des quatre terroristes, le président IBK a déclaré, faisant allusion à Mohamed Aly Ag Wadoussène, que “celui-là qui a osé enlever un paisible citoyen français dans notre pays ne pourrait jamais, jamais, être absous de ce fait, et à sa place j’eusse préféré mille fois qu’on me gardât en prison”. Aussi a t-il ajouté que “nous savons ce que nous faisons et saurons quoi faire”.

Le président IBK a récusé d’avoir “relâché des terroristes… Ce n’est pas un déni de justice. On n’a pas le droit de priver de liberté pendant trois ans un homme  (Serge Lazarévic, s’entend) dont le seul tort est de s’être retrouvé” au Mali.

Le Chef de l’État est par ailleurs intervenu sur les antennes de Rfi, toujours hier, pour déclarer que les quatre hommes sortis de prison en échange du Français Serge Lazarévic seront traqués où qu’ils soient. “Que nul ne se méprenne sur notre détermination à poursuivre par tous les moyens ces hommes-là qui se sont rendus coupables d’une telle ignominie, où qu’ils se trouvent. A leur place, j’eus préféré rester en prison. [Nous allons les traquer], de toutes nos forces : françaises, maliennes, nigériennes. C’est un devoir”, affirmé le président Ibrahim Boubacar Kéïta.

Nous l’avons dit, ces propos du Chef de l’État sont insolites. Sont-ils des propos en l’air? Ou des propos de fermeté? Ou des propos tenus pour faire croire qu’il a agi sous la contrainte de la France? Chaque malien a le choix de son interprétation.

Baba SANGARÉ

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10 COMMENTAIRES

  1. allah soubhana wa taala ! comme lui même IBK aime à le dire souvent, nous sommes dans une situation que seul avec le temps nous pourrons être édifiés. Il n y a pas de secrets que le temps ne révèle. IBK parle, il sait mieux que quiconque le contenu de ses propos mais il ignore et se fiche l’interprétation que ses interlocuteurs en font. Il a pu glisser à travers la naïveté de certains électeurs pour devenir le président du pays et maintenant il fait du n’importe quoi. tous les jours, il déçoit et personne le croira.

  2. ” j’eusse préféré mille fois qu’on me gardât en prison ”

    C’est vrai que conjuguée comme ça, la menace n’en est que plus… menaçante! 😀 😀 😀

    Ceci dit, nous, le peuple, nous EUSSIONS préféré qu’Ibk EVITÂT de s’exprimer publiquement sur le sujet, et se RIDICULISÂT inutilement une fois de plus! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

    Surtout que ce même Wadoussène, nous le LAISSÂMES déjà s’évader une 1ère fois, et qu’à ce titre, il n’était pas question que nous EUSSIONS à son égard la moindre mesure de clémence!

    Conclusion personnelle: Le “temps” ne fait rien à l’affaire! Quand on tient des propos ridicules, il restent ridicules même à l’imparfait du subjonctif…

    Houbien? 😛

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