Projet de fusion entre les groupes armés du Nord du Mali : Déjà des dissensions sur l’application de la loi islamique

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 Après l’annonce de la fusion contre nature  entre la rébellion touarègue (Mnla) et les islamistes d’Ansar Dine pour la création d’un Etat islamique dans le nord du Mali, des dissensions apparaissent déjà entre les deux mouvements, notamment sur l’application de la loi islamique.


Après plusieurs semaines de discussions, beaucoup de sujets qui fâchent avaient été laissés de côté dans ce document signé par le Mnla, au départ sécessionniste et laïc, et Ansar Dine, qui prône l’application de la charia dans tout le Mali.
Quarante-huit heures après son annonce, le projet de fusion entre le Mouvement national de libération de l’Azawad, la rébellion touarègue et le groupe islamiste Ansar Dine dans le nord du Mali a été bloqué lundi dernier par des désaccords de fond, sur l’application de la loi islamique.
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), la rébellion touarègue, dénonce la volonté d’imposition de la loi islamique par Ansar Dine. Pour la branche politique du Mnla, cette démarche est contraire à la vision politique de  la rébellion touarègue et surtout différente du protocole d’accord signe entre les deux mouvements. «Nous avons refusé d’approuver le communiqué final, parce qu’il est différent du protocole d’accord que nous avons signé. Nous avons discuté, mais il n’y a pas eu d’entente. C’est comme si on voulait nous dissoudre dans Ansar Dine », a déclaré le Mnla à travers Ibrahim Assaley, élu du Nord.
En plus de l’application pure et dure de la loi islamique, Ansar Dine exige  du Mnla l’interdiction du Nord aux organisations humanitaires non-musulmanes. Ce dernier point jugé inacceptable par le Mnla risque de réduire le champ d’action de la rébellion touarègue et ses soutiens qui sont pour la plupart des occidentaux, à travers le Parlement européen où le Mnla bénéficie du soutien de certains députes et la France qui fait un double jeu dans sa logique de lutte contre Aqmi.
Après le protocole d’accord qui est une base de travail, le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a envoyé, de Tombouctou, un communiqué sous pli fermé. A la suite de la lecture de ce communiqué,  les éléments du Mnla ont exigé de son partenaire de revoir certains points
Du côté du MNLA, il est question de rejet du protocole.
Hama Ag Mamoud, père spirituel du MNLA, président présumé de l’Azawad et ancien ministre du gouvernement malien, a dénoncé le même accord à cause du rapprochement d’Iyad avec les terroristes d’AQMI. D’autre part, à cause des pressions qu’il a subies de la part de certains de ses partenaires Européens.
Les islamistes consolident leurs relations
Une rencontre entre Iyad Ag Ghaly et ses hommes, les principaux chefs d’Aqmi ainsi que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), présenté comme dissident d’Aqmi, s’est tenue à Tombouctou avant l’annonce du projet de fusion. Il s’agissait, pour Iyad, de renforcer sa présence militaire. De son côté, le Mujao garde son autonomie, mais n’a plus désormais de différends avec les autres jihadistes. Ils ont la même ambition de faire le jihad, mais ils se partagent le terrain.
Après le gouvernement malien, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a dénoncé à son tour la tentative de création d’un Etat islamique et rejeté cette soi-disant déclaration d’indépendance, se disant de nouveau prête à prendre toutes les mesures nécessaires, en vue de préserver l’intégrité territoriale du Mali.
Et Alors que les islamistes n’ont jamais été aussi forts dans la région, un nouveau groupe armé, le Front de libération du Nord-Mali (Flnm), a annoncé le lundi dernier sa création pour combattre les groupes islamistes voulant instaurer la loi islamique.
Face à cette situation, la communauté internationale est plus que jamais interpellée pour intervenir dans le nord du Mali.  Cette intervention est nécessaire pour éviter  la naissance d’un second Afghanistan qui risque de mettre en mal la stabilité de la sous région.
Nouhoum DICKO

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