Le projet couvre une population estimée à plus de 7 millions d’habitants
D’un coût total de 8 560 000 000 Fcfa grâce à un don de la Banque africaine de développement (BAD), le Projet d’appui à la réinsertion socio-économique des populations du nord du Mali (Parsep-NM) s’étend sur la période 2017- 2020. Il couvre une population estimée à 7 180 425 habitants dans 27 localités situées dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudénit. Ce projet vise à contribuer à la réinsertion socio-économique durable des populations vulnérables du Nord du Mali, à travers le renforcement de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale. Il a été officiellement lancé, le 29 mai dernier, par le ministre de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, Hamadoun Konaté.
Ça y est ! Le Projet d’appui à la réinsertion socio-économique des populations du Nord du Mali (Parsep-NM) a été officiellement lancé, le 29 mai dernier, par le ministre de la Solidarité et de l’Action Humanitaire, Hammadoun Konaté, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée à l’hôtel Maeva Palace. Compte tenu de l’importance de ce projet, quatre autres membres du gouvernement étaient présents: Salif Traoré (Sécurité intérieure et Protection civile) Mohamed El Moctar (Réconciliation nationale) Mme Traoré Oumou Touré (Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille) et Pr Samba Sow (Santé et Hygiène publique).
Plusieurs personnalités étaient également au rendez-vous dont des partenaires techniques et financiers, des directeurs des services centraux et organismes personnalisés du département de la Solidarité et de l’action humanitaire, ainsi que des gouverneurs de régions bénéficiaires du projet… Sans oublier le chargé de programme Pays de la Banque africaine de développement (BAD) au Mali, Alain Pierre Mbonampeka et le directeur général du Fonds de solidarité nationale (FSN) Abdoul Karim Sako, accompagné pour la circonstance de ses proches collaborateurs.
Tous les ingrédients étaient réunis pour que cette cérémonie de lancement du Projet d’appui à la réinsertion socio-économique des populations du Nord du Mali (Parsep-NM) puisse être inscrite en lettres d’or dans les annales de l’histoire du Mali.
C’est devant tout ce beau monde que le 4ème adjoint au maire de la Commune IV, Modibo Kéïta, a souhaité la bienvenue. “Ma commune est fière d’être choisie pour abriter les activités de lancement officiel du Parsep-NM. Durant la durée de ce projet, les régions fortement impactées par la crise seront touchées par la réalisation d’importantes activités au profit des populations vulnérables. Je ne doute point des actions positives de ce projet en vue d’améliorer considérablement le quotidien de nos braves populations qui ont trop souffert de la crise. Je puis vous assurer que, nous, élus communaux, jouerons toute notre partition pour accompagner ce projet afin que les objectifs recherchés soient couronnés de succès” dira-t-il.
Après ce mot de bienvenue, ce fut le tour du directeur général du Fonds de solidarité nationale, Abdoul Karim Sako, d’expliquer de façon très détaillé ce nouveau projet très ambitieux qui s’inscrit en droite ligne dans le cadre du processus de la paix et de la réconciliation nationale. “Le Parsep-NM s’inscrit dans le cadre de la consolidation du processus de paix en contribuant à la création des conditions nécessaires pour faciliter le retour, le rapatriement, la réintégration et la réinsertion des personnes déplacées et des réfugiés. Ce projet est conforme aux orientations stratégiques de développement du pays, notamment la promotion d’une croissance accélérée, durable, favorable aux pauvres et créatrice d’emplois et d’activités génératrices de revenus ; le renforcement des bases à long terme du développement et l’accès équitable aux services sociaux de qualité”, précisera-t-il.
Selon lui, le Parsep-NM renforce aussi le paquet d’initiatives du Gouvernement du Mali et de ses partenaires dans le domaine du développement durable, notamment pour les régions du centre et du nord. Ce projet, dira Abdoul Karim Sako, conforte également le Fonds de solidarité nationale (FSN) dans son repositionnement pour concentrer ses interventions en faveur des couches les plus vulnérables et des localités les plus pauvres.
S’agissant des sites, il faut préciser que ce projet sera réalisé dans 27 localités de 7 régions. Il s’agit de Ségou (Kalaké et Lanfiala) Mopti (Konna et Diaptodji) Tombouctou (Bourem Inaly, Dangha, Gossi et Haribomo) Gao (Agharous, Ersane, Djebovk, Tin Aouker et Ouatagouna) Kidal (Abeïbara, Anefif, Kidal, Aguelhoc et In- Essako) Ménaka (Ilamawane, Tedjarerte et Infourkaraitaine) Taoudénit (Agoni, Almatala, Araouane et Ziriba).
Aux dires du directeur général du Fonds de solidarité nationale, plus de 7 millions d’habitants de ses régions bénéficieront de ce projet.
La volonté de la BAD de soutenir les efforts du Mali
Le Représentant-résident de la Banque africaine de développement (BAD) au Mali, Alain Pierre Mbonampeka, était visiblement très heureux du lancement des activités de ce projet. Il a saisi cette opportunité pour saluer l’engagement soutenu des autorités lors de la conception et la préparation de ce projet, mais aussi les efforts importants déjà consentis par le gouvernement en vue de faire face à la réinsertion socio-économique des populations dans les zones post-conflits. Parmi les défis majeurs auxquels sont confrontés les autorités maliennes dans la conduite des actions de réinsertion des populations au Nord du Mali, le Représentant de la BAD retient l’amélioration durable de la situation sécuritaire, facteur indispensable du développement et la mise en œuvre intégrale de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. “Face à ces défis, je voudrais confirmer la volonté de la BAD de continuer à soutenir les efforts du Mali en vue de contribuer à stimuler une croissance économique forte, inclusive et durable sur tout le territoire national. Le Projet Parsep-NM contribue à soutenir les efforts du Mali pour le redressement des conditions socio-économiques au Nord et au Centre du Mali” dira-t-il.
Pour la réalisation de ce projet, précise Alain Pierre Mbonampeka, la Banque africaine de développement a approuvé, en novembre 2016, un don de plus de 8 milliards Fcfa. Et la contribution du gouvernement malien s’élève à près de 408 millions Fcfa, soit 5% du budget du projet. Aux dires du ministre Hammadoun Konaté, la première tranche de la contribution du gouvernement est déjà effective. D’une durée de 4 ans (2017 – 2020) ce projet permettra d’améliorer les conditions de vie des milliers de personnes. “Tout au long du projet, le Fonds de solidarité nationale va bénéficier d’une collaboration étroite de l’Agetier et du Pnud pour la réalisation des activités du projet. Le Bureau de la BAD au Mali se tient à vos côtés pour un appui-conseil permanent pour assurer une réussite totale de ce projet” a-t-il conclu.
Consolider l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali
Prenant la parole, le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hammadoun Konaté, s’est dit très heureux du processus de l’accord pour la paix. Après avoir salué la BAD pour ce don, le ministre Hammadoun Konaté estime que le Parsep-NM est une composante du parquet d’initiatives pour “consolider l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger à travers la création de conditions nécessaires pour faciliter le retour, le rapatriement, la réintégration et la réinsertion des personnes déplacées et des réfugiés. Il s’agit de développer des activités spécifiques afin d’accroitre l’offre de services sociaux de base et assurer le relèvement économique local rapide dans les zones en situation de post-conflit pour une croissance inclusive”.
Avant de préciser que “le Parsep-NM est en adéquation avec les stratégies, politiques et programmes du gouvernement du Mali dans le cadre de la relance économique et du développement durable”.
A.B. HAÏDARA
Le Directeur Général du Fonds de Solidarité Nationale (FSN)
Abdoul Karim Sako
“Nous sommes prêts pour réaliser ce projet à hauteur de souhait”
Un message que le ministre Hamadoun Konaté a bien apprécié. En effet, selon lui, ce projet est innovant car il est basé sur un concept clé de kit social qui consiste à réaliser une école, un point d’eau moderne, un centre de santé et organiser, autour de ces infrastructures, des activités de renforcement de capacités et génératrices de revenus à l’effet de fixer les populations et créer un “pôle de développement”. “La mise en œuvre de ce projet nécessite l’engagement et l’implication de différents acteurs aux niveaux national et international. Je lance un appel à toutes les parties prenantes pour leur implication dans l’exécution et le suivi des activités du projet” a précisé le ministre Hamadoun Konaté.
Ce projet, dira le directeur général du FSN, prévoit la réalisation de plusieurs infrastructures sociales et économiques. Ainsi, 27 écoles, 27 centres de santé, 54 forages équipés, 1 000 latrines améliorées, 7 marchés, 5 parcs de vaccination, 20 étangs piscicoles seront réalisés. Ce n’est pas tout. 152 ha de plaine et de bas-fond seront aménagés, 10 ha de dattiers seront plantés et 7 unités laitières installées.
S’agissant des équipements collectifs, le projet prévoit la réalisation de 20 centres multifonctionnels, 26 cantines seront appuyées, des moulins et décortiqueuses seront mises à disposition des populations bénéficiaires.
Dans le domaine du renforcement de capacités, 344 membres des comités de gestion seront formés dont au moins 103 femmes et 189 élus et membres des OSC bénéficieront aussi de la formation sur la prévention et la gestion des conflits. Sans oublier la formation de 54 agents dont 16 femmes des services de santé et d’éducation.
S’agissant de l’appui aux producteurs, il faut préciser que les agriculteurs ne sont pas oubliés. Ils vont bénéficier de 1 000 petits ruminants, 345 tonnes d’aliments bétail, équipements, outillage et matières premières.
A.B. HAÏDARA