Projet d’accord d’Alger : Autonomie du Nord ou unité nationale ?

5

En attendant la signature définitive, prévue d’ici fin mars 2015, le projet d’accord, paraphé par le gouvernement dimanche dernier à Alger, cache des notions d’autonomie, voire l’indépendance des régions du Nord. Si le terme Azawad est décrié par l’ensemble des Maliens, le document contient toujours des terminologies qui mettent à nu la volonté d’autonomie des régions septentrionales tant souhaitée par les indépendantistes.

Alger

Quel crédit accorder à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui a refusé de parapher ce document soi-disant qu’elle va concerter sa base ? Alors que le document soumis  à leur appréciation est un sous-entendu de leur aspiration, c’est-à-dire l’indépendance, le fédéralisme ou l’autonomie des régions nord. A défaut d’indépendance ou de fédéralisme, le document cache une véritable autonomie pour les régions Nord.

Dans son chapitre II, article 5, par exemple, il prévoit la gestion par les régions concernées de leurs propres affaires sur le principe de la libre administration. Au vu de l’évolution de la décentralisation, une telle gestion n’est pas mauvaise en soi, mais le cas spécifique des régions du Nord commande la méfiance d’autant plus que certaines populations de ces localités ont déjà affiché leur volonté d’indépendance.

 

Dans le même article, il est prévu une participation active et significative des populations en particulier celle du Nord à la gestion de la sécurité locale. Rejeté dans le précédent projet par une large frange des Maliens, ce point revient sous une autre forme. Ce qui veut dire que la création de la police locale est un acquis. Or créer une telle force dans les régions du Nord, c’est donner la chance à certains groupés armés de se faire enrôler. C’est surtout promouvoir le sectarisme dans le pays.

 

On parle de la mise en place d’une zone de développement des régions du Nord, dotée d’un conseil consultatif interrégional et d’une stratégie spécifique adaptée aux réalités socio-culturelles et géographiques ainsi qu’aux conditions climatiques. Elle sera financée par un fonds pour le développement dont les ressources proviendront de sources publiques et de contributions internationales.

 

Les autorités maliennes ont toujours montré leur volonté d’appuyer le développement des régions septentrionales à travers le financement de projets de grande envergure, mais les fonds ont été toujours détournés au profit d’intérêts personnels de certains chefs de tribus. Alors comment développer un terroir dont les populations sont le goulot d’étranglement ?

Toujours, dans le même article, il est envisagé une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales. C’est une injustice criarde entre les populations d’un même pays, une mesure qui viole la Constitution du Mali.

Le document tel que présenté dans son chapitre III, article 6 accorde une autonomie aux régions du Nord pour qu’elles gèrent leurs propres affaires sur le principe de la libre administration. Il est également reconnu à chaque région le droit d’adopter la dénomination officielle de son choix dans le cadre des dispositions relatives au statut juridique et fonctionnement des régions.

Cette partie du document risque d’être l’élément précurseur pour préserver le mot Azawad tant rejeté par le peuple.

Zoumana Coulibaly

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Malien si fier comme toi, cet ACCORD est la victoire pour notre pays car ils n’ont rie demandé qui n’est pas en faveu de l’Etat dont l’application, il se rendront compte c’est les pourcentage que c’était à leur perte. Vive le Mali et écoutons kidal
    UN POEME : KIDAL PARLE AU MALI
    (Kidal si triste parle enfin au Mali mais pour qui ?)
    « Plongée dans la nuit noire, nuit noire, aussi noire comme l’obscurité de la tombe,
    Ma tombe qu’ils veulent m’y enfoncer par leurs cœurs de méchants et d’opportunistes,
    Grelottant si lourdement, pas par ce froid aigri mais, mais par leur volonté malsaine,
    Leur volonté si bien animée par cette haine sans fondement contre toi
    Pour les rendre si aveugle par le fait de leur orgueil exacerbé, irrationnel
    Je suis ta Kidal, ta région si lointaine aujourd’hui de ta chaleur maternelle,
    Ta fille de moi Kidal qui te pleure, qui te pleure ma chère mère, mon Mali !

    Je suis Kidal, ta région du fonds de ce désert, ce désert chaotique qui te réclame,
    Qui te réclame tes camions remplis de vivre et de tes enfants du Sud
    Sans lesquels, je ne saurai exister ou tenir jusqu’à cette date qu’ils ont voulu,
    Qu’ils ont voulu me jeter dans cette nuit noire pour que je te réclame aujourd’hui
    Haut et fort puisque me voyant vider de mes fils, tes fils,
    Ces dignes fils de toi, tout comme moi, qui ne savent où aller ou que faire
    Puisque ne sachant comment se défaire d’eux puisque armés contre eux.

    Je suis ta Kidal, l’orpheline abandonnée dans ce désert brulant par ce soleil révolté
    Qui vagit comme cet enfant affamé, assoiffé, aux lèvres sèches, les yeux hagards
    Devant les seins flasques, sans lait de sa mère mourante sur ce désert !
    Kidal, je le suis ! Kidal, je le serai de toi, chère mère « Maliba »,
    Toi qui as toujours su me dompter, toi qui m’a tant nourri de tes seins si doux !
    Je suis ta ville de Kidal qui veut tes enfants travailleurs pour moi
    Pour que je vive encore sous le rythme de mon takamba et du tinden non aigris.

    Je ne suis pas cette Kidal de la haine pour la couleur de la peau
    Sinon, je n’allais pas être ce mélange salué par la Culture Universelle
    Où j’ai des Coulibaly, des Keita, des Soumahoro….. issus de mon brassage !
    Je ne suis pas cette Kidal du contre Dieu, l’Unique, l’Absolu
    Pour s’anéantir avec ces bombes, tuant de surcroit ces innocents qui n’ont rien fait
    Au nom de l’extrémisme jamais dictée par le Prophète, le Dernier paraclet de Lui Dieu,
    Non, je ne suis pas ces Kidal chantées par eux pour leurs buts personnels malsains.

    Je suis cette Kidal de Toi, mon Mali Unique et envié du Monde entier par ce cousinage inégalé,
    Ce Mali du Peulhs sur le dos du bwa, du sonrhaï sur la tète du dogon,
    Du bellah ami du touareg, du senoufou esclave du Minianka, du, du ……..
    Hum ! Du coulibaly et ses Keïta, du Maiga et ses Touré, du Diarra et ses Traoré,
    Du Monékata et ses Diabaté, du Diallo et ses Fané et Ballo et vis-versa, du, du……
    Oui, Je suis cette Kidal de tes biennales où le brassage m’a permis
    La connexion aux autres, les autres à moi où l’on ne parlait que toi, Mali !

    Ils ont dit ! Oui, ils ont dit : « Azawad ! Azawad ! Azawad ! » Hum !
    Que sera moi, si je suis Azawad et que Sikasso n’était pas kénédougou,
    Si Ségou n’était balanzan, Si Kayes n’était pas kasso,
    Si, si, si ce Mali n’était pas unique et indivisible devant le Monde entier,
    Ce Monde entier qui me rie, moi Kidal et non toi, Mali
    Puisque sachant que je ne serai rien sans toi Mali, toi ce Mali des grands empires
    Pour que je dise aujourd’hui à qui veut l’attendre : je ne te quitterai jamais, toi Maliba, ma mère »
    ADAMA SIDIBE « Je veux ce Mali »

  2. Si la majorité des populations du nord se laissent faire, le vin est donc tiré, buvons le. Il ne revient pas à la Diaspora du nord de gesticuler mais à ceux qui sont sur place, de façon permanente jusqu’à le faire savoir aux soutiens de ceux-là qui ont des velléités séparatistes.

Comments are closed.