Programme de réinsertion socio-économique des jeunes du Nord-Mali : Le crédo de la neutralité, de la transparence et de l'efficience

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De sa création sur les cendres de l’ADIN à nos jours, l’Agence pour le Développement des Régions-Nord du Mali s’est progressivement illustrée comme la réponse appropriée aux attentes multidimensionnelles du septentrion malien. Ses éloquentes réalisations socio-économiques sont en train d’être confortées par un programme exceptionnel et très prometteur en direction de la jeunesse. Les jalons de la réussite duquel reposent sur la rigueur, l’exemplarité et l’égalité des chances comme approche et garde-fous.   

Ce sont là, de toute évidence, les crédos qui prévalent dans la mise en œuvre du Programme de Réinsertion par l’Agence de Développement des Régions-Nord du Mali. Enfanté par l’Accord d’Alger de 2006, puis adopté au Forum de Kidal comme remède aux maux d’une jeunesse fragilisée par l’oisiveté et en proie à moult tentations, cette initiative nouvelle ambitionne d’insérer dans la population active dix (10) mille jeunes des trois régions du Nord dans les proportions suivantes : 4000 pour Kidal, 3000 pour Tombouctou et autant pour la Région de Gao. Le cout du Programme est estimé à 22 milliards dont la mobilisation ainsi que l’utilisation judicieuse repose sur l’ADN, qui s’est dotée des directives appropriées pour atteindre ses objectifs.     

           Une procédure axée sur la rigueur, l’impartialité et la transparence

La réinsertion socio-économique des jeunes dans les régions concernées s’effectue à travers le financement de projets individuellement ou collectivement initiés par ces derniers.

En vue de lever toute équivoque sur l’impartialité de la procédure d’éligibilité à cet apport financier tant convoité, la direction de l’Agence a opté pour un crédo de neutralité, lequel repose sur un abandon de prérogatives aux paliers de l’administration fortement impliqués dans la procédure.

Le mécanisme de la sélection des projets, de l’éligibilité jusqu’à leur admission définitive, passe par un système rigoureux allant de la vérification des formalités primaires dans la commune de résidence des postulants (état civil, etc.) à la conformité des projets aux grands objectifs du Programme.

Ainsi, après sa réception à la Mairie de la commune concernée, le dossier d’un postulant au financement de l’ADN parvient à la commission correspondante par les soins du premier responsable de ladite collectivité. Il s’agit de la Commission communale de réinsertion qui, sous l’égide du sous-préfet du ressort administratif afférent, statue sur ledit dossier avant leur transmission au niveau administratif supérieur : la Commission Locale de Réinsertion socio-économique. Présidée par le Préfet, la tâche de celle-ci se résume à une sélection beaucoup plus approfondie des souscriptions aux financements, en application notamment de ses attributions d’Appui-conseil et d’analyse.

Dans chacune des trois régions couvertes par le Programme, des tâches similaires sont également dévolues à une Commission régionale de réinsertion socio-économique. Précisément dénommé Commission Régionale de Sélection de Contrôle et de Suivi, ce palier administratif supérieur, sous l’œil vigilant du Gouverneur, intervient à son tour dans le processus pour approuver ou rejeter les projets après une vérification rigoureuse de leur conformité aux critères établis.

Quant aux structures de l’ADN, leur intervention dans ledit processus commence seulement après cette ultime étape du long travail de filtrage administratif. Les dossiers triés sont ainsi réceptionnés aux niveaux des sous-directeurs régionaux de l’Agence où la faisabilité des projets passe par l’examen et le jugement d’experts huppés.

          Leurs avis et indications sur les rapports coût/résultats comptent sans doute dans la validation des dossiers par la Commission Régionale de Sélection, mais c’est la Direction Générale qui juge en dernier ressort de la pertinence des initiatives socio-économiques émanant des promoteurs.

Sous l’égide du DG Mohamed Ag Mahmoud Aklinine, celle-ci a toutefois moins de regard sur l’émanation et la paternité desdits projets que sur leur adéquation avec l’objectif principal du Programme : contribuer au développement socio-économique durable de chaque zone couverte. C’est dire que la sélection ou leur rejet dépend moins du sommet de la pyramide que de ses échelles inférieures essentiellement constituée de démembrements de l’administration.

           L’option d’efficacité, d’efficience et de durabilité    

La rigueur procédurière est par ailleurs doublée d’un souci indéniable de transparence et d’efficacité du mécanisme. La première caractéristique apparaît dans la nette propension à privilégier l’information des postulants et potentiels promoteurs (y compris pour le rejet des dossiers toujours accompagnés d’avis motivés), tandis que la seconde est visible dans une exceptionnelle diligence dans le traitement des dossiers aux différentes étapes de la sélection. La suite réservée à une candidature est par exemple connue trois jours après réception au niveau des mairies où les commissions communales ne disposent guère de plus d’échéance pour se prononcer sur les dossiers.

Quant aux experts  des Commissions Régionales de sélection, ils sont chacun soumis au rythme infernal de travail,  qui consiste à traiter une trentaine de dossiers en deux semaines. 

Mais la démarche la plus révolutionnaire réside dans le bouleversement de l’ancienne approche ayant jadis consisté à distribuer des appuis financiers sans la moindre assurance quant à leur impact réel sur l’épanouissement socio-économique des bénéficiaires.

Pour une contribution véritable du nouveau Programme au développement intégré des Régions Nord du Mali, la Direction Générale de l’ADN, enseignements tirés sans doute de précédentes initiatives comme le PAREM ou CARE-Nord, se montre cette fois-ci très regardant sur la gestion des appuis consentis dans le cadre de la Réinsertion socio-économique des jeunes. La durabilité des emplois, la croissance économique, etc., constituent des critères privilégiés pour l’admission des projets, tandis qu’une kyrielle de garde-fous techniques et prudentiels doit contribuer à la réussite de chaque initiative.

Ainsi, dans le souci apparent de juguler les échecs antérieurs, les initiateurs de projets retenus par l’Agence ne disposent pas directement du financement en liquidité, mais plutôt en nature.

Pour ce faire, l’Agence se charge elle-même de la procédure d’acquisition des biens, services et équipements nécessaires à l’exécution des projets, en procédant notamment au lacement des appels d’offres afférents en y associant les promoteurs.

Une telle approche renferme pour le moins l’avantage de stimuler l’initiative dans les rangs de la frange de la jeunesse réellement consciente d’un besoin d’épanouissement durable. Elle est confortée, en outre, par un mécanisme d’accompagnement assez efficace mis en place par l’ADN pour suivre de plus près l’évolution des projets retenus.

Décentralisé de la même façon que le mécanisme de sélection des dossiers, le système permet un suivi-évaluation de proximité et assure du même coup le recouvrement des prêts que les promoteurs perçoivent à travers des lignes de crédit logés aux niveaux d’établissements bancaires.

 

Avec une telle méthode organisationnelle, une rigueur impartiale et des garde-fous aussi rassurants, le Programme de Réinsertion socio-économique des jeunes semble bien parti pour jeter les bases d’un réel développement septentrion, pourvu que cette dynamique soit confortée par une révolution des mentalités dans le sens d’un épanouissement individuel et collectif. 

A. KEITA                                               

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