Processus du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration : Vers une surévaluation des effectifs réels des groupes armés

Parmi les points qui risquent de constituer un blocage, on peut citer le processus du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration. Faute d’un effectif exact, certains mouvements armés se lancent d’ores et déjà dans la surenchère et dans des spéculations.

Ainsi, rien que la semaine dernière, le, qui n’a toujours pas trouvé de point de chute, a revendiqué à lui seul près de 2 000 combattants. Pourtant, si ce chiffre était réel, il trouverait facilement un repreneur, mais le fait que la plateforme et la CMA ne veuillent pas de lui, en dit long sur l’effectif réel de ses hommes.

Il n’est pas le seul. D’autres groupuscules, essentiellement au sein de la CMA, réclament pas moins de 5 000 combattants qui doivent être concernés par ce processus. En tout cas, faute d’une estimation réelle, il sera très difficile d’établir des points de cantonnement et de démobilisation pour organiser l’intégration progressive de ces hommes au sein des forces de défense et de sécurité maliennes.

Ainsi, si le nombre de celles-ci venaient à être pléthorique, avec ces nouvelles recrues opérées dans les rangs des groupes armés, on se demande ce qu’il en deviendrait. Pourvu, en tout cas, qu’elles soient efficaces et prêtes à défendre l’intégrité territoriale, comme le prévoit l’accord. En tout état de cause, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Le processus prendra du temps et sera surement déterminé par les réalités du terrain.

Un autre point de discorde est relatif aux critères spécifiques qui seront définis par la commission qui sera mise en place à cet effet. Le concept ” un combattant, une arme ” risque de ne pas prendre en compte les effectifs réels. Dans ce cas, on peut estimer que certains mouvements comme la CMFPR de Me Harouna Toureh qui revendique environ 6 000 hommes risquent de se retrouver bien en deçà de ce chiffre au motif que leurs combattants n’ont pas eu la chance de vider les magasins d’armes comme l’ont fait les éléments de la CMA.

Tout compte fait, même s’il faut aller vite pour un redéploiement de l’armée, il reste beaucoup de chemin à parcourir.       M. Diop

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