Le gouvernement va entamer ce mercredi 16 juillet à Alger un dialogue inclusif avec l’ensemble des groupes armés signataires de l’accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013. Il s’agit du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), du Mouvement des arabes de l’Azawad (Maa) et du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla). Certains groupes représentant les communautés sédentaires du Nord du Mali seront également associés.
En prélude à cet important rendez-vous d’Alger, le Premier ministre Moussa Mara a animé samedi 12 juillet un point de presse dans la grande salle de réunion de la Primature, pour faire le point de 12 questions pour comprendre le processus de dialogue inclusif. Il en ressort que la piste d’accord préliminaire de Ouagadougou est toujours d’actualité.
Pourquoi négocier ?
Selon le PM, le Mali est un pays de dialogue d’où la volonté du gouvernement de favoriser un dialogue et des pourparlers inclusifs, qui associeront les communautés du Nord. À une crise politique, «il nous faut trouver une solution politique, qui épargne nos populations de la guère. La violence ne règle aucun problème», a-t-il déclaré. À en croire le conférencier, la négociation aura comme vertu de distinguer les groupes armés, avec lesquels un dialogue est possible, des terroristes et narcotrafiquants qu’il faudra combattre avec la dernière énergie.
Pour Moussa Mara, l’objectif est d’aboutir à un accord de paix durable, qui ferme définitivement le chapitre de la guerre au Mali. «Les négociations devront aboutir à un nouveau mécanisme institutionnel qui préserve l’intégrité territoriale du Mali, l’unicité de la nation et le caractère laïc de l’Etat, tout en tenant compte de certaines aspirations pour un meilleur développement dans les zones défavorisées», a affirmé le PM. Avant d’insister sur les points non négociables pour le Mali : intégrité du territoire, souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire, laïcité de l’Etat et unicité de la nation.
Ni indépendance ni autonomie ne seront à l’ordre du jour
Pour ces négociations, d’après Moussa Mara, c’est le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop qui a été désigné par le gouvernement comme négociateur principal pour le compte de l’Etat malien. Il aura un mandat clair et précis. Il sera appuyé par une équipe pluridisciplinaire dont des ministres. Il s’agira d’une équipe expérimentée, connaissant parfaitement le Nord du Mali et ses acteurs, et rodée aux techniques de négociations. Le choix d’Algérie pour abriter ces négociations, selon Mara, s’explique par sa proximité géographique et ses liens historiques et culturels avec le Mali. En outre, «l’Algérie s’est impliquée dans le processus de paix à la demande des autorités maliennes, en organisant des consultations exploratoires auprès des groupes armés signataires de l’accord de Ouagadougou», a ajouté le Premier ministre. «Les premières réunions se sont tenues à Alger en février 2014, puis en juin ; cette seconde fois, en présence de représentants de l’Etat malien. Le gouvernement malien a accepté que le processus entamé en Algérie se poursuive avant de tenir le dernier round des négociations au Mali», a déclaré Moussa Mara.
Qu’en est-il de l’accord préliminaire de Ouagadougou ?
D’après Moussa Mara, l’accord préliminaire de Ouagadougou est toujours d’actualité. Il stipule que l’intégrité territoriale du Mali est inviolable ; que la forme laïque et républicaine de l’Etat malien doit être préservée. C’est donc le document de base pour tous les signataires qui seront représentés à Alger, de même que les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations unies notamment la résolution 2164 du 25 juin 2014, croit savoir le PM.
Pour ce qui concerne le rôle du Burkina Faso et de la Cédéao, Moussa Mar estime qu’ils ont joué un rôle important qu’il faut saluer. Il a souligné que la récente visite du président Blaise Compaoré au Mali et les échanges avec son homologue Ibrahim Boubacar Keita témoignent de leur volonté de renforcer ce partenariat. «Dans ce sens, les pourparlers d’Alger sont endossés par la Cédéao et chacun de ses pays membres, y compris le Burkina Faso, comme stipulé dans le communiqué final du Sommet d’Accra de juillet 2014. Les pourparlers bénéficient également de l’appui de l’ensemble de la communauté internationale, notamment l’Union africaine et les Nations unies», a poursuivi le Premier ministre.
Par ailleurs, selon les explications du Premier Moussa Mara, si le haut représentant du président de la République a pour mission de faciliter le dialogue inclusif entre Maliens ; le rôle du ministère de la Réconciliation nationale est d’élaborer et de suivre la mise en œuvre de la politique du gouvernement pour recoudre le tissu social, recréer l’esprit de vivre ensemble entre les différentes communautés qui composent la nation.
Alhousseini TOURE
Bonjour,
Il serait judicieux de créer une plateforme de négociation et de dialogue et qu’il y ait, en plus des collèges prévus, un collège d’experts et de personnes ressources.
Espérons que les pourparlers inclusifs inter-Maliens puissent intégrer les représentants de TOUTES les communautés de TOUTES les régions du Mali, pas seulement celles du nord du Mali.
Sans cela, on arrivera à des résultats qui seront décriés très vite et qui nous amèneront dans une instabilité notoire.
Réagissons, donc, pendant qu’il est temps en associant, dès le départ, TOUS les Maliens (jeunesse, populations dans TOUTES les régions, terroir, …) y compris les groupes armés du Nord composés de Maliens, la société civile, les forces de défense et sécurité, les religieux et les députés.
Chacun (e) a son mot à dire afin qu’on avance, TOUS, ensemble, pour une réconciliation nationale, une sécurité et une paix durables dans un Mali Un et Indivisible.
Cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
EXPERT TIC/GOUVERNANCE
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