Processus de sortie de crise au Mali : La médiation algérienne perd de son assurance

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L'Algérie veut garder sa position de leader
Ramtane-Lamamra-, ministre des affaires étrangères algérien

A la faveur du dernier  sommet de l’Union Africaine,  tenu à  Addis-Abeba les 30 et 31 janvier dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères, et non moins  médiateur en chef des négociations de paix au Mali, Ramtane Lamamra, s’est lâché sur le processus de paix dans notre pays. Il a exprimé son souhait de voir la signature de l’Accord de paix dans moins de six mois. Une profession de foi qui tranche avec ses récentes déclarations après le 4ème round, lorsqu’il affirmait qu’un accord était possible dès le prochain round  c’est –à- dire le 5ème en vue.

Faut-il désespérer ou non de cette foultitude de rounds en n’en pas finir à Alger, au moment où les Maliens, exaspérés par la chienlit installée au Nord par le Mnla et ses affidés, aspirent à une paix durable  et définitive .En tout cas, les dernières déclarations du Ministre Algérien des affaires étrangères  ne sont guère rassurantes et laissent entrevoir une issue aux lendemains incertains, même si par simple convenance diplomatique,  il fait une projection dans le temps. Lors du 24ème sommet de l’Union Africaine, le ministre algérien des Affaires étrangères, et médiateur en chef des négociations de paix au Mali, Ramtane Lamamra, a été approché par des confrères de « Jeune Afrique »  au sujet des négociations inter-maliennes. Se prononçant sur le processus en cours à Alger, le diplomate Algérien a indiqué que les discussions entre l’Etat Malien et les groupes armés ont bien avancé. Ce qui a permis, dit-il, vers la fin du mois de novembre à l’élaboration d’une synthèse appelée « Projet d’accord de paix »  afin de permettre aux parties de régler les questions en suspens. Au sujet des points de blocage, il a fait savoir que la médiation dispose de plusieurs options sur les différentes questions à résoudre, qu’elles soient institutionnelles, politiques, ou sécuritaires. « Le diable est dans les détails et tout cela demande à être fignolé. Certains aspects demanderont peut-être des dispositions transitoires, notamment en matière de sécurité, parce que la construction d’une armée nationale prendra du temps. Le travail n’est donc pas fini, mais en ce qui concerne le fond, il est quasiment ficelé », a-t-il déclaré. Avant d’écarter d’un revers de main le projet fédéraliste des groupes armés. A ses dires,  le 24 juillet dernier, après une série de négociations, les différents mouvements armés du Nord ont signé une feuille de route consacrant le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali. A la question de savoir quand peut-on espérer la signature d’un accord de paix, il a souhaité  «qu’un accord de paix soit signé dans moins de six mois ». En dépit de l’optimisme du chef  de file de la médiation, la situation sur le terrain n’est guère reluisante. Les récents évènements trahissent quasiment les espérances d’une paix à portée de main. Tant les agitations du Mnla  renvoient à une tentative de prise en otage du processus  de paix. Toute chose qui n’est pas de nature à favoriser  l’élan  vers le terminus des pourparlers d’Alger.

IBK doit orienter le voile

Le navire «Mali» tangue dangereusement depuis quelque temps. Cette situation ne manque pas de  mettre à mal les actes  déjà posé dans le sens de l’unification du territoire nationale. Et pourtant,  s’il y a un dossier pour lequel l’actuel Président  de la République doit son accession à la magistrature suprême, c’est la gestion de la crise du nord du Mali. Il a été quasiment plébiscité par les Maliens afin de mettre fin à ce cycle de rébellion qui n’a que trop duré. Nonobstant les appuis extérieurs, le processus de sortie de crise traine. Tout se passe comme si certains partenaires internationaux se délectent dans ce statu quo de ni paix ni guerre. Plus précisément la force onusienne « Minusma » qui avait pour mission principale de stabiliser les grandes agglomérations et de protéger la population civile. Il faut le dire, les dérives dont se sont rendus coupables certains contingents de la Minusma postés à Gao  ont fait grincer des dents. En attendant la suite de l’enquête, le chef de l’Etat se doit de reprendre le contrôle de la situation. A défaut d’être le seul capitaine du navire pour conduire le Mali à bon port, le Président Ibrahim Boubacar Keita  a le devoir d’orienter le voile au risque de se trouver dépassé par les évènements. Son prédécesseur  Amadou Toumani Touré en a appris à ses dépens. Le temps n’est pas notre meilleur allié dans ce dossier. Dès lors, il urge pour le président de la République de recadrer non seulement son équipe mais aussi et surtout les partenaires internationaux pour sauver l’essentiel.

Boubacar SIDIBE

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2 COMMENTAIRES

  1. Seuls les ignorants et faux types croient et croiront à un accord signé entre le Mali et ces Bandits armés et autorisé par la communauté Internationale. On le signe pas d’accord entre un pays organisé et des bandits armés. La France à son problème Corse qu’elle ne gère pas de cette façon. Cet accord d’Alger même, si il est signé, il ne servira rien et rien, on le verra.
    Ces Bandits méritent d’être corrigés, mais on les dorlotent, c’est dommage.

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