A l’exception du MNLA, du HCUA et du MAA, toutes les parties prenantes du processus de paix ont répondu à la signature du vendredi 15 mai dernier.
C’est le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, qui a été le premier à apposer sa signature sur le document paraphé à Alger le 1er mars dernier. Ensuite, c’était le tour des groupes de la Plateforme ; à savoir : Me Harouna Toureh de la CMFPR, Ahmed Ould Sidi Ahmed du MAA et Fahad Ag Almahmoud du Gatia. Du côté de la Coordination, sur les cinq mouvements, deux ont accepté de signer.
Pr. Younoussa Touré de la CMFPR-II et Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA ont sauvé l’honneur en comblant le vide laissé par les autres mouvements de la CMA (MNLA, HCUA et MAA).
En plus de ces groupes qui ont donné leur quitus à l’accord de paix, la Médiation, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Tchad, la Minusma, l’UA, la Cédéao, l’OCI, l’UE, la France ont emboité le pas. Cependant, les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas signé, sa représentante s’étant contentée d’une simple déclaration.
Adhésion massive
Le fait marquant de cette cérémonie jugée historique est la forte adhésion des différents acteurs pour la réussite du processus de paix. D’abord, celui qui a représenté la Coordination réfractrice, dira toute sa joie de se retrouver parmi ses frères du pays, sous un tonnerre d’applaudissement. Comme pour dire que la paix est scellée.
“Nous avons compris qu’il ne peut en être autrement”, a-t-il avoué. Non sans faire remarquer que l’accord qui vient d’être signé apporte de la valeur ajoutée par rapport aux autres.
Pour sa part, Me Harouna Toureh de la Plateforme des groupes loyalistes, est revenu sur les raisons qui ont poussé les forces patriotiques à s’engager dans la lutte armée. Il s’agit, selon lui, de mettre fin à l’insécurité par la résistance populaire et de favoriser une prise charge de la population et de son destin.
Au nom des notabilités et légitimités traditionnelles du Nord, Bajan Ag Hamatou a confirmé l’entière adhésion à l’accord de paix. Partenaire privilégiée de notre pays, la France, par la voix de sa secrétaire d’Etat au Développement et à la Coopération, Annick Girardin, dira que le processus de dialogue a été long mais nécessaire. “Le paraphe de l’accord par la CMA est un signal positif”, souligne-t-elle.
Le ton est plutôt provocateur de la part du secrétaire général adjoint des Nations unies, Hervé Ladsous, qui a appelé toutes les parties à observer le cessez-le-feu. Parlant de l’accord de paix, il précisera que ce n’est qu’un pas ! La sous-secrétaire générale chargée de l’Afrique de l’Ouest des Etats-Unis, Bissa Williams, a plaidé le rétablissement du cessez-le-feu et de la réconciliation durable pour tous les Maliens.
Au nom de l’OCI, Djibril Bassolé a démontré que la signature d’un accord est rarement le retour de la paix. Artisan de cette retrouvaille de paix, le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, Ramtam Lamamra, a manifesté toute sa satisfaction, car le processus a été inclusif et transparent. “La cérémonie d’aujourd’hui est une mobilisation supplémentaire. Nous avons espoir que cet accord mettra fin à cette effusion de sang dans le Nord”, a-t-il souhaité.
IBK, entre colère satisfecit
Dans un discours empreint de révolte notamment sur la gestion de la crise par la communauté internationale, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita a laissé parler son cœur. “Que les Nations unies fassent preuve de justice. Chaque fois qu’il y a eu violation du cessez-le-feu, elles ont été informées. Le peuple malien a besoin d’un minimum de respect”, parlant du fait que le cessez-le-feu est violé constamment par la CMA.
En réplique aux déclarations d’Hervé Ladsous qui fera remarquer que la signature de l’accord ne donne pas raison de s’attaquer à ceux qui ne l’ont pas signé, IBK a haussé le ton : “Que ça ne soit pas une prise en otage du Mali. Depuis que l’armée malienne est cantonnée, elle n’a jamais manqué à ses obligations. Que le jeu soit transparent et soit d’égal partage”, a tempêté le chef de l’Etat.
Aux groupes armées réfractaires, IBK a lancé un appel du cœur à Bilan Ag Achérif, a Alghabass Ag Intallah et à Ambery Ag Rhissa, que le temps est venu de se faire confiance.
Satisfait d’avoir réussir à obtenir a arraché la signature de l’accord, le défi intime qui s’impose à Ibrahim Boubacar Kéita est de parvenir à son application dans les jours é venir.
Alpha Mahamane Cissé
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