Processus de paix : Un nouveau départ

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Désaccord entre Bamako et la rébellion : Ce qui bloque l’Accord

Signé et parachevé en mai et juin 2015, l’accord pour la paix et la réconciliation qui a mis fin aux hostilités entre l’Armée malienne et les groupes armés du nord, connait un nouveau départ. Un départ cette fois-ci, beaucoup plus rassurant, compte tenu de l’engagement avéré des parties signataires.

La mise en œuvre de l’Accord d’Alger ne peut être possible que si toutes les parties feraient preuve de bonne foi pour parvenir à une paix définitive.

La réunion du CSA

 C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision prise à l’unanimité, le vendredi 10 février 2017, à la faveur de la réunion de haut niveau organisée par le CSA, toutes les parties prenantes au processus de paix (différents groupes armés et gouvernement), afin de finir avec les hostilités, en faisant taire les armes pour parvenir à l’enterrement rapide de la hache de cette guerre qui n’a fait que trop durer et inutilement.

En tout cas, à l’issue de la dernière réunion, l’adhésion de toutes les parties aux dispositions prises est acquise.

 La réunion de haut niveau des Chefs a permis de mettre de l’ordre dans la cohésion qui devait prévaloir dans le processus de mise en œuvre de l’accord. Les points de blocages comme la répartition des Régions et la désignation des autorités intérimaires ont trouvé leur solution dans un débat franc où chacun a affirmé sa pleine et entière disponibilité à user de toutes ses capacités à cesser les hostilités tendant à freiner le processus de pacification du pays.

La sortie définitive de la crise se profile à l’horizon avec cette deuxième réunion de haut niveau, des Chefs des groupes armés et aussi de la partie malienne en plus de la médiation. Tous ont fait état de l’unanimité qui est assortie de cette séance. Il s’est agi de voir ce qu’il y a lieu de faire pour améliorer les choses sur le terrain.

Sincère mise en œuvre de l’accord

Déjà, à l’ouverture des travaux, Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’intégration africaine, n’a pas caché la détermination du Président de la République et des partenaires du Mali et toutes les classes concernées, à faire de cette réunion une réelle chance à saisir par tous pour une sincère mise en œuvre de l’accord.

Selon lui, cette rencontre est importante pour le gouvernement du malien qui, en venant à cette réunion, sur instruction du Chef de l’Etat, compte réitérer sa détermination, son engagement à ramener la paix et la stabilité au Mali, en prônant l’esprit de dialogue, un climat d’entente entre les frères maliens.

Et d’ajouter que, comme d’habitude, le gouvernement, sur instruction du Président de la République, ne ménagera aucun effort pour que la paix et l’entente reviennent entre les Maliens. Il faut comprendre que l’accord a enregistré des avancées notables dans le cadre du renforcement de l’intégrité territoriale du Mali mais aussi de son unité nationale.

La communauté internationale

 Ainsi, au cours de cette réunion de haut niveau, toutes les parties se sont engagées pour l’application de l’accord avec, naturellement, l’appui de nos partenaires à travers la communauté internationale.

Beaucoup de difficultés ont surgi dans le cadre de cette mise en œuvre de l’accord mais la difficulté majeure a été le fait, surtout, de la situation sécuritaire sur le terrain qui n’a pas permis de mettre en œuvre les dispositions de l’accord conformément à ce qui avait été convenu.

C’est pourquoi le gouvernement du Mali, à travers son Ministre des Affaires étrangères, a souhaité que la présente rencontre puisse permettre à toutes les parties prenantes de pouvoir procéder à une évaluation du chemin parcouru et de ce qui reste à faire pour la mise en œuvre effective de cet accord. Il fut entendu et tous ont parlé un seul langage : Œuvrer la paix et le développement pour tous.

 Le plan  sécuritaire

Le Ministre Diop a, enfin, souhaité que les débats puissent déboucher sur une accélération du processus de pacification du pays en cours. Cela, au bénéfice de l’ensemble des Maliens non seulement sur le plan  sécuritaire mais aussi sur la vie de tous les jours.

Il faut rappeler que tous les chefs politico-militaires se sont prononcé sur les avancées que la présente session va offrir au processus de paix même s’il reste du chemin à parcourir. Cette réunion de haut niveau plus que jamais consensuelle, a servi de cadre pour la répartition des régions et la désignation des autorités intérimaires qui étaient des points de blocages récurrents.

Il faut retenir de cette 2e réunion de haut niveau du CSA a permis le retour de la CMA au tour de la table des négociations pour la mise en œuvre de l’Accord de paix sur le terrain. Car, la CMA et la Plateforme avaient boudé la dernière session du CSA et c’est d’ailleurs ce qui a provoqué la présente réunion de haut niveau.

Il a été décidé de la mise en place des autorités intérimaires dans les Régions entre aujourd’hui, 13 et le 20 février prochain.

Le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC)

L’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) aussi bien à Gao qu’à Kidal,  bien avant la fin de ce mois de février.

Et la fourniture des listes des combattants pour Kidal avec, à l’appui, un consensus sur la question du pré cantonnement.

La nomination des conseils régionaux dans les cinq régions du Nord entre les parties signataires fait partie des acquis de la présente rencontre.

De ce fait, il appartiendra désormais au gouvernement de nommer le Président du Conseil régional de Kidal. Mais, pour ce qui concerne les Régions de Ménaka et Tessalit, ces deux cas feront l’objet de discussions ultérieures, car il reviendrait au gouvernement de proposer des noms pour assurer leur présidence.

L’esprit de sacrifice

L’objectif final, ultime, fondamental de l’accord est de permettre à l’Etat malien d’exercer, à terme, sa pleine souveraineté sur la toute l’étendue du territoire national. Nous pouvons, sans nul doute, affirmer que, désormais, toutes les conditions sont réunies pour faire avancer sur le terrain le processus de mise en œuvre de l’Accord de  paix et de réconciliation nationale en cours.

Déjà, sont définies les Régions concernées par le MOC et l’installation des autorités intérimaires, selon les accords communs. Ainsi, à l’issue de la présente réunion, la CMA obtient Tombouctou, la Plateforme a eu Gao et l’accord de paix est sauvé parce que les participants ont décidé d’éviter tous les sujets qui pouvaient faire fâcher.

Ce qui démontre plus qu’une maturité, une réelle sincérité et un engagement ferme des différentes parties à venir à bout de la souffrance endurée par les populations assoiffées de paix et de quiétude. Par cet esprit de sacrifice, les Maliens voient déjà le bout du tunnel et la paix est imminente.

 Discussions fructueuses

A cet effet, Me Haroune Toureh de la Plateforme dira : «Les discussions d’aujourd’hui ont été fructueuses. Elles ont permis d’aborder des questions qui étaient difficiles à l’origine et qui portaient essentiellement sur l’absence de communication, de dialogue et que maintenant nous avons l’occasion de nous retrouver ensemble entre parties maliennes à travers un cadre permanent de dialogue».

Un dialogue, aux dires de tous les participants, qui sera désormais permanent. En tout cas, il serait convenable de conclure que cette réunion de haut niveau est une réelle chance pour tous de faire sien le processus de paix et de réconciliation nationale en cours.

Sinaly M DAOU

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1 commentaire

  1. Bonjour,

    Des avancées, Mais, les problèmes ne sont pas résolus, soyons proactifs, MIEUX VAUT PREVENIR QUE GUERIR : S’ATTAQUER AUX CAUSES DE LA CRISE AU MALI ET A LA SOURCE DES INCOMPREHENSIONS ENTRE ACTEURS (SURTOUT SUR le choix des membres des AUTORITES INTERIMAIRES (voir ci-dessous) ET SUR L’INCLUSIVITE) ET REAGIR AVANT LES EFFETS INDUITS.

    EST-CE QUE LA RÉPARTITION DES PRÉSIDENCES DES RÉGIONS DU NORD DU MALI, initiée par la réunion, des chefs politico-militaires et des ministres, du 10 février 2017, entre les regroupements armés ou d’autodéfense, EST LA SOLUTION IDOINE POUR LES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES sachant que le protocole d’entente, entre parties prenantes Maliennes sous la supervision de la médiation internationale, dit que les membres des autorités intérimaires doivent être issus de la société civile, des membres des services déconcentrés de l’État et des conseillers sortants ?

    Comme la convention subsidiaire (qui répartissait les membres des autorités intérimaires entre les parties prenantes Maliennes) qui avait générée des blocages et avait été rejetée au profit du protocole d’entente entre parties prenantes Maliennes sous la supervision de la médiation internationale, une telle répartition des régions, entre regroupements armés et d’autodéfense, engendrera des problèmes et des blocages.

    Face à la persistance de la menace terroriste ou djihadiste ou toute menace contre la République et la souveraineté nationale, il y a bien une réponse efficace : c’est constituer un FRONT UNI s’appuyant sur le dialogue ET la conférence d’entente nationale inclusive, s’engageant, avec franchise et sans complaisance, indépendamment des bords politiques, autour de l’accord de paix et dynamisant sa mise en œuvre stricte et franche.

    Comme dit l’accord de paix, le DIALOGUE doit être la base du règlement de tout différend ou tout conflit.

    Mais DIALOGUE ne signifie pas immobilisme, laxisme, il faut AGIR pour garantir la mise en œuvre, inclusive, stricte, franche et sans complaisance, de l’accord de paix.

    J’avais déjà écrit plusieurs lettres ouvertes et fait des appels dans ce sens à tous les acteurs.

    Il est temps d’AGIR EFFICACEMENT en impliquant TOUS les Maliens, TOUTES les Maliennes et TOUS LES ACTEURS à travers la mise en œuvre inclusive, stricte, franche et sans complaisance, de l’accord de paix et la conférence d’entente nationale inclusive.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    Expert Consultant de la conférence d’entente nationale inclusive
    Président de l’ONG TILWAT International
    E-mail : tilwatinternational@yahoo.fr
    TEL 00223 95 58 48 97

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