En dehors des hauts faits du Gatia sur le terrain, il y a des questions fondamentales qui méritent d’être posées. C’est pourquoi de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer une nouvelle pratique qui a fait son apparition au sein de ce groupe dit loyaliste : le retour massif et sans condition des éléments du MNLA dans ses rangs. Tout se passe comme s’il y a une prime à la rébellion et l’impunité.
D’abord tout a commencé à partir des affrontements de Tabankort ou une bonne partie des combattants ont regagné en catimini les troupes du Gatia. Et depuis, ils font partie de ses effectifs sur plusieurs fronts. C’est dans ce cadre que la bande à Jimmy avait fait cause commune avec les forces de la Plateforme dont le Gatia est membre.
La vague de ralliement s’est poursuivie avec l’arrivée d’un leader du MAA, Aly OuldHamaha au sein de la même Plateforme des loyalistes. Et son allié principal n’est autre que le Gatia. A la faveur des affrontements entre le MNLA et les forces patriotiques à Ménaka, le colonel Assalat Ag Habi a annoncé son adhésion au Gatia. Pourtant, c’est bien lui qui avait régné en maître absolu dans la localité au profit de son mouvement, le MNLA.
A son actif, on compte plusieurs braquages et violations des droits de l’Homme. Il nous est revenu qu’ils sont nombreux les combattants du MNLA qui aujourd’hui sont identifiés dans l’ossature du Gatia. Le hic est que des jeunes gens qui ont semé la terreur dans les localités du Nord sous contrôle du MNLA deviennent sans autre forme de procès des éléments du Gatia.
De quoi indigner et révolter les populations locales. Interrogés sur la question, des responsables du Gatia préfèrent jouer au mutisme et évoquent plutôt de cas isolés. Le retour massif des éléments du MNLA et des autres mouvements est en partie encouragé par l’Etat.
Car, chaque fois qu’un leader des mouvements ennemis annonce son retour dans la République, il est accueilli en grande pompe sans préalable.
Alpha Mahamane Cissé