Processus de paix : La CMA et le gouvernement libèrent leurs détenus respectifs

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Les Forces Armées maliennes (FAMA)
Les Forces Armées maliennes (FAMA) (Photo archive)

La semaine dernière a été celle d’une sensible détente dans les relations entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord, notamment la CMA qui a consenti à libérer 23 éléments de forces armées malienne (FAMA). Les tractations entre les parties concernées ont commencé à porter fruit en début de semaine, mais la libération des militaires maliens a finalement pris l’allure d’un échange de prisonniers, quand les militaires maliens qui étaient détenus à Tessit (Gao) et Ber (Tombouctou) et des combattants de la CMA, détenus à Bamako, ont été libérés au cours d’une cérémonie organisée à Gao, le jeudi. Ces libérations consécutives à l’implication du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire et de la Reconstruction citoyenne Hamadoun Konaté et celui de la Décentralisation et de la reforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, doivent avoir un impact sur la marche des travaux du Comité de suivi et accélérer l’organisation et le fonctionnement du Comité technique de sécurité (CTS).

Impunité ?

Lors de précédents échanges de prisonniers, plusieurs organisations de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme, ont critiqué et dénoncé, avant de s’opposer à ces libérations réclamées par les groupes armés. Elles ont assimilé ces libérations à de l’impunité, lorsque ces individus sont suspectés de graves violations des droits humains ou d’attaques contre les casques bleus de la Minusma. Dans ces cas, la voix de l’ONU se fait entendre aussi.

Les ministres sont arrivés à Gao, accompagnés de certains combattants de la CMA. Ils sont 21 combattants à être libérés, selon des sources proches de la Dirpa. Ce résultat est à mettre au compte de la mission gouvernementale à Anefis : « après le retrait d’Anefis de la plateforme au profit de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) suite à la  requête  du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, l’Etat malien s’est engagé davantage à trouver un terrain d’entente entre les rebelles séparatistes et unionistes », selon le quotidien Le Combat. La mission gouvernementale, dirigée par les ministres Hamadoun Konaté, Mohamed Ag Erlaf et Tiéman Hubert Coulibaly, aura réussi à obtenir un accord au tour de cinq points entre Bamako-Plateforme-CMA au cours d’une rencontre à Anéfis. Il s’agit selon le journal  « de libérer les prisonniers ; de mettre fin aux hostilités ; de garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens ; la mise en place d’une commission pour faciliter le règlement des conflits communautaires  et le redéploiement de l’administration malienne au plus tard le 20 janvier 2016 sur toute l’étendue du territorial national ». Dans ce lot de 28 prisonniers de la CMA, les 7 ont été arrêtés à partir de Tessit ; 6 de Douentza ; 5 de Gao ; 2 de Sikasso ; 2 de Ségou ; 1 de Kadji ; 1 de Sofara ; 1 de Tombouctou ; 1 de Ménaka ; 1 d’Ansongo et 1 de Niamey. Certains sont arrivés le mercredi dernier par vol à Gao, précise Le Combat.

Selon nos informations, les responsables de la CMA ont exigé et obtenu la présence du CICR et de la Division des Droits de l’Homme de la Minusma, avant de procéder à la libération des militaires maliens. Les 23 éléments des forces maliennes comprennent 21 éléments des FAMA qui étaient détenus à Tessit, ainsi qu’un gendarme et un policier qui étaient détenus à Ber. Libérés, ils devaient passer par Kidal, mais tous ont refusé catégoriquement de se rendre dans la capitale des Ifoghas. Ainsi, de Tessit, les 21 militaires sont arrivés à Gao où ils ont été remis à nos autorités. Ceux de Ber ont également préféré passer par Tombouctou, plutôt que de se rendre à Kidal. Aucun n’a finalement passé par Kidal.

Après les affrontements de Tessit, le 22 mai, la CMA à travers un communiqué avait fait état de militaires maliens faits prisonniers, au nombre de 19, ainsi que des armes saisis, lors de la prise de cette ville dans la région de Gao. Des sources militaires dignes de foi avaient confirmé à l’un des correspondants de la BBC à Bamako, que plusieurs militaires avaient manqué à l’appel depuis vendredi, après des affrontements entre l’armée et les rebelles. Des images de militaires ligotés, présentés comme étant ceux arrêtés à Tessit le 22 mai, ont circulé sur le net, en violation du droit international humanitaire. Est-ce bien celles des soldats maliens ? Contacté le lundi 25 mai, le ministère de la Défense a indiqué qu’il y a « beaucoup de confusion autour de ce sujet », affirmant cependant que « les militaires ayant manqué à l’appel ont pu regagner la troupe ». On voit que ce n’était pas le cas.

B. Daou

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3 COMMENTAIRES

  1. La paix n’a pas de prix 😀 😀 😀 donnons nous les mains pour mieux avancer 😀 😀 😀 Nous sommes faits pour vivre ensemble et nous sommes du même sang 😀 😀 😀 Personne ne viendra bâtir ce pauvre pays à notre place donc il est temps que nous prenons conscience de faire la paix pour le bonheur de nous tous 😀 😀 😀 Vive la paix au Mali ❗ ❗ ❗

  2. Les prisonniers qui ont tué plusieurs personnes innocentes méritent d’être maintenus en prison, car ils demeurent des dangers pour la vie des hommes et femmes du monde entier. Il ne faut pas libérer des criminels connus, sinon se sera le KO.

    • Non mon ami 😀 😀 😀 le pardon c’est un signe de la sagesse et de la grandeur 😀 😀 😀 pardonnons nous et faisons face à d’autres défis pour tourner cette page noire que nous vivons il y’a quatre ans.

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