La Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (Cmfpr) invoque encore une fois l’article 67 de l’Accord de paix ainsi que la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer le caractère «non inclusif» du processus de mise en œuvre du document issu des négociations d’Alger.
Dans un communiqué en date du 26 janvier 2016 et signé de leur porte-parole, en l’occurrence Mohamed AB Sidibé, les mouvements de la Cmfpr disent prendre acte de la décision de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) d’accepter en leur sein le retour de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA) et de la Cmfpr 2, «antérieurement écartés du processus de suivi de la mise en œuvre de l’Accord».
Partant, ils félicitent les bonnes volontés ayant contribué à rendre possible cette décision des groupes de la CMA qui ont su ainsi privilégier le dialogue à l’interne de façon à permettre à toutes les sensibilités de la CMA de se retrouver dans le processus de suivi de la mise en œuvre de l’Accord. «Par la même occasion, les mouvements membres de la Cmfpr rappellent les multiples efforts et de renoncements que la Cmfpr a déployés depuis la signature de l’Accord et continue de faire, afin d’arriver au sein de la Plateforme, dont ils sont membres fondateurs, à un consensus acceptable sur la question de l’inclusivité et de l’article 10 du règlement intérieur du Comité de Suivi de l’Accord (CSA)», indiquent les mouvements de la Cmfpr, tout en se disant ouverts au dialogue au sein de la Plateforme pour trouver une solution acceptable pour tous. Ce, en vue d’améliorer leurs représentations au sein du Comité de suivi de l’Accord (CSA), de ses démembrements et de tous les autres organes prévus par l’Accord.
Convaincus que l’implication des différentes communautés est indispensable à la mise en œuvre diligente de l’Accord de paix et de réconciliation nationale, les mouvements de la Cmfpr attirent l’attention du gouvernement malien et de la médiation internationale sur la nécessité de leur engagement dans la recherche et la conclusion d’une entente au sein de la Plateforme des mouvements d’autodéfense sur le caractère inclusif de l’Accord. «L’exclusion du processus dont la Cmfpr a été l’objet a assez duré et a créé des frustrations au sein des communautés longtemps meurtries mais qui sont restées attentives au traitement réservé à la question de leur représentativité au sein des instances de suivi et de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Pour l’heure, elles en sont complètement exclues», affirme le communiqué. Partant, le document invoque la résolution 2100 des Nations Unies et le texte de l’Accord pour justifier le caractère inclusif du processus de paix et de réconciliation.
Par ailleurs, les mouvements membres de la Cmfpr expriment leur surprise de constater la signature du chef du groupe de contact, en l’occurrence le Président Pierre Buyoya, sur ce document qui «traite les mouvements de non signataires» de l’Accord d’Alger en violation, disent-ils, de l’article 67 de l’Accord.
Il importe de rappeler que la veille de la publication dudit communiqué, soit le 25 janvier 2016, les représentants de la CMA et ceux de la Plateforme se sont réunis à l’initiative de Pierre Buyoya, patron de la Misahel et non moins chef du groupe de contact pour la résolution de la question de la représentation des parties au sein du CSA. Cette rencontre qui s’est déroulée en présence des représentants de la Cmfpr 2 et de la CPA a décidé de la réunification de cette dernière, conformément à un arrangement convenu entre Ibrahim Mohamed Assaleh et Mohamed Ousmane, deux membres influents de la Coalition. Ainsi, la CPA et la Cmfpr 2 ont intégré la CMA sans condition de quota, selon le communiqué qui a sanctionné la rencontre. Ledit communiqué rappelle par ailleurs que les deux formations, notamment la CPA et la Cmfpr 2, siègeront au sein de la délégation de la CMA à raison d’un représentant chacune au CSA et d’un représentant chacune dans un seul sous-comité de leur choix.
Bakary SOGODOGO