7 mois après sa signature, l’accord issu des pourparlers d’Alger est toujours enlisé. Aucune avancée significative n’est enregistrée dans sa mise en œuvre. La capitale algérienne accueille depuis hier, une assemblée d’évaluation de la mise en œuvre de l’accord. Une évaluation pour faire bouger les lignes, car les différents acteurs du processus (groupes armés, médiation internationale …) s’inquiètent du retard pris dans l’application de l’accord. En plus des signataires de l’accord de paix (le gouvernement malien, la CMA et la Plateforme), la médiation internationale, des membres du conseil de sécurité de l’ONU, les pays du champ, l’UA, la CEDEAO, l’UE et l’OCI participent à ce round d’évaluation d’Alger.
« Procéder à un examen rigoureux des avancées ainsi que des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l’accord de paix » est l’objectif recherché par cette rencontre, selon l’Algérie. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, le lundi 11 janvier passé, Hervé Ladsous, le chef des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, a regretté les retards dans la mise en œuvre de l’accord de paix entre les autorités et les groupes armés du nord du pays. « Ces retards menacent la confiance qui s’est développée entre les parties signataires de l’accord de paix », déclarait Hervé Ladsous. Le responsable onusien mettait l’accent sur l’urgence de la mise en œuvre de l’accord. «Vous comprenez dans ces conditions l’urgence de la mise en œuvre de l’accord de paix. Seule l’opérationnalisation des patrouilles mixtes et du cantonnement peuvent être à même d’inverser la dynamique sécuritaire, même si les racines du conflit sont politiques et il n’y aura pas de solution pérenne en l’absence des réformes politiques et institutionnelles prévues par l’accord », avait souhaité Hervé Ladsous.
7 mois de surplace
7 mois sont passés depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali et le processus de paix est toujours dans l’impasse. Des blocages sont notés au sein du Comité de Suivi de l’Accord(CSA). Le comité est, en effet, confronté à des sérieux problèmes à savoir : la composition de ses membres, le manque de budget, la non effectivité du processus de cantonnement des groupes armés… Les groupes armés, signataires de l’accord de paix, accusent le gouvernement malien de trainer volontairement les pieds. Me Harouna Toureh, président de la Plateforme, un groupe armé signataire de l’accord et jugé proche du gouvernement malien, s’inquiétait du processus de paix. « L’accord est en péril parce que nous avons remarqué qu’il n’y a pas suffisamment de motivation, d’engagement global bien porté, réfléchi de la part du gouvernement du Mali à aller de façon claire et nette dans la mise en œuvre de cet accord», estimait Me Toureh. Des leaders de l’opposition malienne, aussi, fustigent l’ « immobilisme » et le « manque de vision » du gouvernement malien dans la mise en œuvre de l’accord de paix. Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition malienne estime que peu de progrès ont été accomplis dans sa mise en œuvre: « La dernière réunion du Comité de suivi de l’Accord d’Alger a tiré la sonnette d’alarme sur les risques d’un enlisement du processus de paix du fait de l’immobilisme du gouvernement. L’opposition attire votre attention sur les risques et les conséquences de l’enlisement du processus de paix ».
Madiassa Kaba Diakité