Processus de paix au Mali : Les combattants de Raz-El-Ma démissionnent du MNLA

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Le Mouvement nationale de libération de l’Azawad (MNLA) vient de subir une grosse saignée avec la perte des combattants de la zone militaire de Raz-El-Ma  basés dans le cercle de Goundam (région de Tombouctou). Ce groupe de combattants, avec à sa tête le Colonel Abbas Ag Mohamed Ahmed, dit ne plus croire aux idéaux du MNLA et rejoint le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad(HCUA).

Dans un communiqué rendu public le 26 novembre 2015, le porte-parole des démissionnaires, Ehameye Ag Mohamedoun, a indiqué que le départ des combattants de la zone de Raz-El-Ma  s’inscrit dans le souci de donner une orientation plus responsable à leur « engagement dans la révolution ». Selon le communiqué du porte-parole du mouvement, la décision a été prise à la suite d’une large concertation avec la quasi-totalité de la population de la zone de Raz-El-Ma.

Le Colonel Abbas Ag Mohamed Ahmed, le chef des dissidents n’est pas une figure bien connue du MNLA, mais l’argument qu’il a avancé pour justifier son départ est assez significatif de la confusion qui ne cesse de s’agrandir à l’intérieur du mouvement indépendantiste. Par le passé, de nombreuses autres défections ont affaiblit le mouvement dont celle d’Ibrahim Ag Assaleh qui est parti dès 2014.

Cette défection de combattants du MNLA intervient au moment où le processus de paix est ralenti par des réticences dans la mise en œuvre de certaines recommandations de l’accord, notamment en ce qui concerne l’organisation des patrouilles mixtes. Ces patrouilles visant à combattre le terrorisme doivent impliquées l’armée nationale, les soldats des Nations Unies et les groupes armés.

De sources militaires, les  éléments de la CMA ont refusé par deux fois de prendre part à ces patrouilles. Les ex-rebelles auraient réclamé le paiement de leurs primes. Au sein de la CMA, des responsables auraient fait savoir que le paiement de cet argent constitue un préalable à leur participation aux patrouilles mixtes.

La nouvelle dissidence du MNLA présage de nouveaux blocages au sein du comité de suivi de l’accord d’Alger. Depuis la signature dudit accord en mai et en juin dernier, le comité de suivi peine à se mettre au travail afin de régler les questions urgentes dont le cantonnement et le désarmement des groupes armés signataires de l’accord.

L’incapacité du comité de suivi à travailler normalement entrave davantage la paix, particulièrement la réinsertion socioprofessionnelle des ex-combattants. C’est en fait toute l’architecture de paix élaborée par l’ONU qui est suspendue à la bonne tenue du comité de suivi.

Soumaila T. Diarra

 

 

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