Pour cette nouvelle coordination composée de six mouvements armés signataires de l’Accord du 15 mai 2015, la dégradation de la situation sécuritaire est la conséquence logique de la non mise en œuvre de l’accord de paix et la prise en otage du processus par un groupe de personnes voulant exclure certains acteurs dans la composition du comité de suivi.
Selon eux, cette mauvaise volonté de bloquer le processus est une aubaine pour les terroristes de réoccuper le terrain au moment où Bamako, la communauté internationale, la CMA et les autres signataires de l’accord s’activent dans l’incertitude et la tergiversation. « L’armée reste toujours confinée dans certaines parties du territoire et ne peut prétendre se déployer au delà. C’est ce à quoi nous assistons actuellement et auquel il faut mettre un terme pour isoler ces groupes qui n’ont pas intérêt à ce que le processus de paix prenne corps. Les errements et hésitations ne pourront que leur profiter et aggraver la souffrance de nos populations », regrette-t-on, les responsables de la Compis15.
La Coordination des mouvements prônant l’inclusivité et signataires de l’Accord du 15 mai hausse le ton face à la volonté de la CMA d’exclure certains mouvements dans la composition du Comité de suivi de l’Accord. Selon cette coordination, la prise en otage du processus par la CMA bloque la composition du Comité de suivi. Pour eux, il est inacceptable de parler de la mise en œuvre de l’accord sans intégrer les groupes armés membres de la CMA qui ont été écartés après avoir accepté de signer l’accord le 15 mai.
C’est pourquoi, le Secrétaire général du CPA, Mohamed Ousmane Mohamedoun appelle les différentes parties à la responsabilité face à l’histoire pour sauver le caractère inclusif du processus. «L’accord de paix ne peut pas être la propriété de quelques personnes. Sinon, ce serait une violation flagrante des pourparlers qui reconnaissent le caractère inclusif du processus de paix au Mali. Ce qui suppose que toutes les entités, principalement les mouvements armés, doivent en faire partie. J’ai été l’un des premiers au sein de la CMA à parler et à défendre le fédéralisme et j’ai encore été l’un des premiers à défendre le caractère unitaire de l’Etat. C’est pourquoi nous avons signé l’accord le 15 mai 2015, personne ne peut nous exclure du Comité de suivi.»
Pour la Compis 15, le déclic viendra du Gouvernement et de la communauté internationale en invitant les uns et les autres à la responsabilité. Après la signature, le 20 juin dernier, de l’accord pour la paix et la réconciliation, il n’y a pas de raison que la mise en œuvre ne puisse pas démarrer, a fait savoir la Coordination. «Ceux qui sont venus pour nous stabiliser sont en train de nous déstabiliser. Si nous ne faisons pas attention, nous nous acheminons vers une situation de confusion totale. Le Comité de suivi ne doit pas être un obstacle à la mise en œuvre de l’accord».
Nouhoum DICKO
Ibk Traitre lache
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