La dynamique du processus de désarmement démobilisation et réinsertion (DDR) a pris son envol la semaine dernière par la remise d’une première liste de combattants par la CMA. L’information a été donnée le jeudi par le chef de la section de réforme du secteur, démobilisation, désarmement et réinsertion de la MINUSMA, M. Samba Tall, au cours de la conférence hebdomadaire de la mission onusienne.
Depuis quelques jours, une lueur d’espoir semble se dessiner dans la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger pour la paix et la réconciliation dans notre pays. Après la visite du secrétaire général adjoint Hervé Ladsous pour accélérer la mise en œuvre, les choses commencent à bouger. C’est dans cette dynamique que la CMA a déposé une première liste de combattants pour leur désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Coté plate forme, la remise devrait avoir lieu avant la réunion de la Commission Technique de Sécurité des 18 et 19 mai prochain. En effet, le DDR est une étape très importante du processus de paix, mais qui semblait être relégué au second plan à cause des antagonistes des groupes armés.
Selon M. Tall, la liste de la CMA se trouve actuellement entre les mains de la CTS, une entité présidée par la MINUSMA et composée du gouvernement malien des mouvements armés et de la médiation internationale. Cette annonce fait tomber la tension perceptible dans les états-majors des mouvements armés qui accusaient l’Etat de piétiner le processus de mise en œuvre de l’Accord. Ce qui a fait dire à M. Tall que ”des progrès substantiels ont été accompli dans la mise en œuvre des futurs processus de cantonnement et DDR”. Pour ce dernier, la seule référence, pour les trois processus est l’Accord de paix et de réconciliation qui en fixe les modalités. Cet Accord indique que le processus de cantonnement de DDR et d’intégration sont mise en œuvre de manière consensuelle par les différentes parties signataires de l’Accord.
Aux dires de M. Samba Tall, c’est le gouvernement de la République du Mali qui a la responsabilité de la coordination et de la direction des activités. Cependant souligne t-il, la MINUSMA soutient le gouvernement malien pour rendre le processus irréversible. C’est qui a en charge la construction et l’équipement des sites de cantonnement qui sont au nombre de huit (8).
A la date actuelle dira, M. Tall, trois sites sont prêts à accueillir les combattants. ”Les tentes sont disponibles, il y a les forages, l’électricité sur place.” Ce qui est important, c’est le respect de l’esprit du contenu de l’Accord qui dit qu’avant le cantonnement, les trois parties doivent s’entendre sur les critères d’éligibilité au cantonnement. Les mouvements armés doivent ensuite soumettre la liste de leurs combattants et de leur localisation. Cela permettra de savoir qui ira au DDR ou dans un service quelconque de l’Etat.
Pour mieux accompagner ce DDR, il y aura un projet de réduction des violences communautaire. Il s’agit des projets à base communautaire pour faciliter la réconciliation avec comme objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurité et le renforcement des capacités des bénéficiaires, à la promotion du dialogue et la réconciliation entre communauté locales.
Au cours de la conférence, la porte-parole de la mission, Madame Radhia Achouri avait fait une mise à jour au sujet des initiatives entreprises par la MINUSMA suite aux évènements tragiques qui ont eu lieu dans le cercle de Ténenkou et qui fait plusieurs victimes. A ses dires, plusieurs missions de la MINUSMA ont eu lieu dans les localités de Malemana (40 km au sud de Dioura) pour enquêter sur les incidents et apaiser les tensions entre les populations dont une partie s’est déplacée vers Diabaly et Nampala dans la région de Ségou et vers Ténenkou dans la région de Mopti. Au total, la division des Droits de l’homme de Mopti a effectué trois missions depuis le 30 avril.
La première mission s’est effectuée du 4 au 5 mai, dans le cercle de Ténenkou où se sont produits une partie des affrontements intercommunautaires. La deuxième mission s’est effectuée le 6 mai dans la commune de Kareri, où l’équipe a pu se rendre dans les localités de Dioura (ville principale de la commune) et de Malemana où se sont produits les évènements du 30 avril et d 1er mai. La troisième, s’est effectuée du 10 au 13 mai, dans le cercle de Niono pour évaluer la situation des personnes déplacées en lien avec les incidents.
Amadou Coulibaly