Le lundi 8 août dernier, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tièman Hubert Coulibaly, et la représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Mme Mbaranga Gassarabwe, ont effectué une visite de terrain sur le site de cantonnement de Fafa, dans la région de Gao.
Cette mission avait pour objectifs d’informer les autorités locales, militaires, les leaders religieux, la société civile et les mouvements armés de la région de Gao sur l’état d’avancement des travaux du site de cantonnement.
Les deux personnalités étaient accompagnées d’une forte délégation composée de Mohamed El-Amine Souef, chef du bureau régional de la Minusma à Gao, du Gouverneur de la région de Gao, Seydou Traore, du Général de Brigade Adama Dembélé, Directeur de cabinet du ministre de la Défense, de Pierre Julien, Directeur Afrique de l’Ouest de l’Unops (Bureau des Nations Unies pour les services d’Appui aux Projets), de M. Ndiaga Ndiagne, responsable de la section DDR de la Minusma.
Pour Tièman Hubert Coulibaly, cette visite a pour but de s’enquérir de l’état d’avancement du site de cantonnement et de porter le témoignage du travail qui a été fait. «Ce travail est important parce qu’il est fait pour la paix. Le cantonnement est une étape très importante dans le processus de mise en œuvre de l’Accord. C’est à la suite de ce cantonnement que les ex-combattants qui ont décidé de continuer dans le métier des armes pourront continuer s’ils répondent aux critères, et ceux qui auront décidé de faire autre chose pour mener une vie tranquille en dehors de la violence, au service de la nation et de la République, pourront suivre le processus de réinsertion», a-t-il déclaré.
Mbaranga Gasarabwe a fait savoir que la Minusma a financé cinq projets dans la localité de Fafa, dont l’objectif est de contribuer au développement et au relèvement local ainsi qu’à la réduction du chômage des jeunes et des femmes. Selon lui, en 2015, Fafa a bénéficié d’un financement de la Minusma à hauteur de plus de 18 millions de francs CFA pour réaliser son projet de maraîchage et la clôture du périmètre. En marge de cette réalisation, précisera-t-elle, la Minusma, à travers les partenaires, a financé d’autres projets de réduction de la violence communautaire dans la zone de Fafa et aux alentours du site de cantonnement pour un montant estimé à plus de 170 millions de Fcfa. Il s’agit de la construction d’une salle de classe avec un bureau pour le dépôt des kits scolaires, une clôture et des latrines; l’installation de trois moulins multifonctionnels avec la construction d’abris pour moulins à l’endroit des femmes; l’adduction d’eau potable aux communautés du village de Fafa, un périmètre maraîcher de trois hectares aux femmes de Leloye, la construction d’un parc de vaccination de bétail à Bentia, ainsi que de deux moulins multifonction pour les associations de femmes «Annia» et «Naneye», et enfin un puits et des périmètres maraîchers à Bentia.
«Tous ces projets vont permettre aux jeunes à risque, aux populations environnantes du site de cantonnement de trouver un travail temporaire, de gagner un salaire journalier temporaire et participer ainsi au développement de leur communauté et dans le processus de paix et de réconciliation», a souligné Mbaranga Gasarabwe.
Selon les experts du bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets Unpos, le site sera opérationnel d’ici la fin du mois d’août. Par ailleurs, ils ont fait savoir que le site de cantonnement de Fafa a été construit sur une longueur de 320 mètres et une largeur de 150 mètres. Il comporte deux salles de classe, une clinique, deux bureaux d’enregistrement des combattants, une cuisine, huit hangars dont chacun sera entouré par 16 tentes et un forage pour l’eau potable.
Boubacar SIDIBE