Prise en charge psychologique des déplacées : L’AJM et ONU femmes créent un pool national d’assistance

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Face aux conséquences sociopolitiques de la crise au Nord de notre pays, et surtout à leurs impacts psychologiques évidents sur les populations déplacées, il urge de fournir une réponse humanitaire adaptée aux femmes et aux filles qui ont quitté leurs domiciles pour se retrouver ailleurs au Mali.

Victimes de violences flagrantes, tant individuelles que collectives, de la part des occupants, les femmes et filles déplacées du Nord du Mali n’ont pour le moment pu bénéficier d’aucune prise en charge psychologique adaptée à leur vécu Elles sont pourtant nombreuses parmi les plus de 400 000 déplacés recensés.

S’ajoutent à elles nombres d’épouses et d’enfants de militaires qui vivent dans une situation de psychose généralisée suite aux évènements sanglants qui ont précédé le retrait de l’armée des trois régions du Nord et aux différentes confrontations entre unités de l’armée qui se sont déroulées après le 22 mars.

Pour prendre en charge de manière professionnelle les chocs psychologiques subis, qui amènent souvent les victimes au repli sur soi, à la honte, à la peur, et même à souffrir de la stigmatisation dans leurs communautés, il fallait mettre en place des initiatives de prise en charge pour appuyer les médecins qui travaillent dans les zones occupées en liaison avec l’OMS.

ONU Femmes a donc sollicité et obtenu un financement du CERF (Fonds central d’intervention d’urgence) pour appuyer ses partenaires, dont l’AJM, dans le cadre d’un programme de mise en œuvre de prise en charge holistique des déplacées et autres victimes du conflit armé, qui couvre les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Mopti, Kati et Bamako, avec un grand volet psychosocial.

C’est donc pour mettre en place un pool national d’assistance psychosociale à leur intention que l’Association des juristes maliennes, avec le Bureau pays d’ONU femmes, vient d’organiser un atelier de formation de trois jours à l’intention de 35 psychologues à la Maison de la Femme et de l’Enfant de Sabalibougou.

L’ouverture de cette session de renforcement de capacités était placée sous la présidence de Mme Ichata Alwata Sahi, ministre de la Promotion de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, qui avait à ses côtés Mme Rachelle Djangone Mian, Directrice pays d’ONU femmes et Mme Dembélé Fatoumata Doumbia, Présidente de l’Association des juristes maliennes.

Les formateurs étaient deux psychologues consultants, Dr Djénéba Coulibaly et Dr Maximilien Zimmermann. Ils ont renforcé les capacités des participants sur les violences basées sur le genre, leurs conséquences physiques, psychologiques et sociales et les aspects pratiques du soutien psychosocial.

Ramata Diaouré    

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