Face à l’explosion de l’international jihadiste dans le Sahel et dans le monde de manière générale, le Mali doit à tout prix s’armer pour se prémunir contre ce mal. Des actions ont certes été entreprises dont notamment la refondation de l’Armée nationale. Mais seulement, le vide juridique en matière de lutte contre le terrorisme reste béant. Aussi, est-il urgent que l’Administration IBK s’y emploie. Nous proposons une loi anti terroriste incluant la peine de mort, tout aussi répressive que l’idéologie des groupes islamistes armés. Un exemple à suivre, la Tunisie qui a adopté, il y a deux semaines une loi prévoyant la peine de mort contre les terroristes après les attentats de Sousse qui ont fait une vingtaine de victimes. Au Mali, qu’à Dieu ne plaise, il ne faut pas attendre que pareil drame se produise pour que l’Etat se décide à rétablir la peine capitale. La prise d’otages de l’hôtel Byblos à Sévaré est déjà un avertissement qu’il faut prendre avec le plus grand sérieux. Agir vite et maintenant est vital.
Pour le moment, deux fortes actions sont en cours pour faire face au péril jihadiste : d’un côté, il y a le programme de reconstruction par l’Etat d’une armée forte et républicaine et de l’autre, nous avons les religieux qui sont à pied d’œuvre sur le plan idéologique pour contrer les inerties et prouver que la barbarie et la violence que prônent les groupes extrémistes armés n’ont rien à voir avec l’Islam. Mais, l’Etat doit également songer à se doter d’un arsenal juridique performant capable d’anéantir dans la durée toute personne animée de cette diabolique intention de faire du Mali une République d’hommes barbus aux pantalons taillés et des femmes « endeuillés » de la tête aux pieds tous les jours de l’année.
L’application effective de la peine de mort contre les terroristes permettra, dans un premier temps, de prouver que l’Etat malien est résolu à lutter contre ce fléau et à neutraliser jusqu’à leurs derniers combattants. L’élimination de poids lourds du narco jihadisme sera un outil de dissuasion efficace. Dans un second temps, elle permettra d’écourter la condamnation à perpétuité des individus convaincus, par la « foi » qui les anime, qui jouissent d’une éloquence redoutable et qui sont capable d’endoctriner d’autres détenus en prisons en leur chantant que s’ils meurent pour la cause, ils iront au paradis. Le milieu carcéral est reconnu comme étant un des lieux idéal de recrutement d’apprentis jihadistes.
Dans les textes, la peine de mort existe toujours au Mali. Mais depuis une vingtaine d’années, elle n’est point appliquée même si elle est systématiquement prononcée à l’issue des deux sessions annuelles de la Cour d’Assises. Depuis plusieurs années, le débat entre abolitionnistes et partisans de la peine capitale fait rage. D’ailleurs, le président ATT avait tenté d’introduire un projet de loi visant à l’abolir auprès de l’Assemblée Nationale avant de reculer sous la pression de la Rue, notamment des chefs religieux. En réalité, c’est un débat et mieux un combat de civilisation et de religion. D’un côté, le christianisme qui pense qu’il ne revient pas à l’Homme d’ôter la vie qu’il ne peut pas donner et l’Islam qui prône la peine de mort dès lors que l’Homme a enfreint aux choses que DIEU lui même a proscrit en ôtant la vie a son prochain de façon délibérée et consciente.
Cependant, la crise multidimensionnelle de 2012 nous invite à une autre réflexion. Nous sommes désormais dans une nouvelle configuration géo politique fortement fragilisée par le péril jihadiste. Des groupes armés violent, décapitent, lapident, enlèvent et violent au nom de l’Islam. La seule manière d’y faire face, c’est d’adopter la même approche que la leur. Et le Mali qui a connu près d’une année d’occupation islamo-fasciste ne doit pas être en marge de toute action pouvant anéantir ce péril. Très certainement, les maliens, abolitionnistes comme partisans de la peine de mort, seront d’accord pour éliminer des individus qui sont plus nuisibles vivants que morts. Des chefs jihadistes tels que Iyad Ag Ghaly, Oumar Ould Hamaha ou encore Sanda Ould Boumama garderont leur aura même en prison où ils endoctrineront d’autres pour la cause salafiste. Il faut se débarrasser de ces mauvaises graines au risque de les voir contaminer d’autres. Plus tard, le débat de l’élargissement ou pas de la peine pourra se poursuivre. Mais pour le moment, il est urgent de prendre des mesures contre des individus qui n’ont aucunement leur place dans la République.
Un pays frontalier, l’Algérie a condamné les chefs jihadistes Abdelmalek Droukdel et Mokhtar BelMokhtar à la peine de mort par contumace. Souffrez, Me. Badinter et autre Kassoum Tapo que la Justice malienne commence d’ores et déjà, elle aussi à condamner par contumace Iyad Ag Ghaly ou encore Oumar Ould hamaha alias barbe rouge. Ce serait un très bon début !
Ahmed M. Thiam