Le président du CVJR au forum de la presse : « Notre mandat concerne toutes les graves violations des droits de l’homme sur le territoire malien pas seulement celles relatives aux rébellions»

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Le président de la Commission vérité justice et réconciliation, M. Ousmane Oumarou Sidibé  était l’invité de l’émission Forum de la presse, le jeudi 13 avril à la Maison de la presse. Devant les directeurs de publication Alexis Kalambry des Echos, Chahana Takiou du 22 Septembre et Abdramane Keita du journal le Témoin, le président la CVJR a expliqué les missions de la structure qu’il dirige, l’étendue de son mandant, les actions menées jusque-là dans le cadre de ses missions, ses conditions de travail face à l’Etat, les mouvements  signataires de l’accord ainsi que les perspectives.

Le président de la commission Vérité, Justice et Réconciliation a tout d’abord fait une présentation de la commission en situant le contexte tout en soulignant la différence qu’il y a avec d’autres expériences dans le monde. Il dira que la CVJR a été créée pour contribuer à l’instauration d’une paix durable au Mali à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques. La CVJR, selon M. Ousmane Oumarou Sidibé, est chargée d’enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme, individuelles et ou collectives, commises dans le pays et spécifiquement celles commises à l’égard des femmes et des enfants ; de mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à la mémoire individuelle et ou collective et au patrimoine culturel ; établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme ; créer les conditions de  retour et de réinsertion sociale des personnes réfugiées et déplacées ; favoriser le dialogue intra et inter communautaire, la coexistence pacifique entre les populations etc.

Le président de la CVJR est revenu sur les différentes crises que notre pays a connues depuis son indépendance. Le Mali a connu quatre rébellions (1963, 1990, 2006, 2012 et trois coups d’Etats (1968, 1991 et 2012), qui ont entrainé des violations des droits de l’homme et occasionné des souffrances énormes pour l’ensemble de la population a rappelé M. Ousmane Oumourou Sidibé.

Sur l’étendue du mandat de la CVJR, l’ancien ministre Ousmane Oumarou Sidibé a été on ne peut plus clair : « Notre mandat concerne toutes les graves violations des droits de l’homme sur le territoire malien, pas seulement celles relatives aux rébellions» affirme-t-il. Pour lui ce mandat constitue le traitement du passé douloureux de 1960 à nos jours tout en précisant que la CVJR ne juge ni ne condamne les auteurs, ce rôle, conclut-il, est réservé aux cours et tribunaux du Mali. La Commission recense les victimes et mènera des enquêtes pour établir la vérité sur le conflit, mais le dernier mot revient à la justice.

S’agissant des activités déjà menées par la CVJR, son président se félicite des avancées. Au jour d’aujourd’hui, les antennes régionales de la commission ont reçu plus de 300 dépositions sur des graves cas de violations des droits de l’homme a t-il indiqué. Une centaine de victimes ont été identifiées et ont besoin de prise en charge immédiate.  « On est en train de mener des enquêtes pour savoir les besoins des victimes, afin de développer une politique de réparation. On se penchera sur les causes profondes des conflits et crises cycliques, afin de trouver une solution idoine pour le bonheur de tous les maliens », a-t-il ajouté. Concernant l’indépendance de la CVJR, le président à été clair.

Sur les questions relatives à ses conditions de travail et d’indépendance, le président de la CVJR se veut rassurant : « Notre commission est indépendante et nous n’avons reçu aucune pression de l’Etat ou de qui que ce soit » dit-il. Le président de la CVJR ne doute pas de la volonté et de l’accompagnement des plus hautes autorités du pays dans l’accomplissement de ses missions. Pour terminer  il a dit qu’après les enquêtes, sa structure va présenter un rapport avec une proposition de réparation avec une liste de toutes les victimes qui sera soumis aux autorités.

Daniel KOURIBA

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