Trois mouvements armés et les responsables des organisations de la société civile des régions du nord sont en conclave, depuis hier mardi et pour deux jours au CICB, pour harmoniser leurs points de vue afin de faire face aux prochaines négociations d’Alger entre le gouvernement du Mali et les mouvements armés du nord. Cette rencontre, financée par le centre pour le dialogue humanitaire (HD), est élargie aux organisations de la société civile des régions du nord du Mali.
Les négociations pour une paix globale et définitive au nord du Mali vont s’ouvrir à Alger le 16 août prochain. En vue d’harmoniser leurs points de vue, trois groupes armés et les organisations de la société civile du nord du Mali sont en conclave pour concilier leur vision sur les négociations. Il s’agit de la coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CM-FPR), la coalition du peuple pour l’Azawad (CPA) et le mouvement arabe de l’Azawad.
Pendant deux jours, les participants se pencheront sur quatre thématiques. Il s’agit de la mise en place d’institutions politiques et d’une administration répondant aux aspirations légitimes des populations, la sécurité, le développement socio économique, le vivre ensemble et la réconciliation nationale.
A l’ouverture de la rencontre, le président du CM-FPR Me Harouna Toureh a affirmé que cette rencontre est très importante pour concilier les points de vue sur les questions de fond contenues dans la feuille de route en vue de résoudre définitivement la crise dans le septentrion du Mali.
Pour Harouna Toureh, le moment est venu pour poser de vraies questions et de débattre de façon franche les problèmes qui ont secoué le Mali en général et les régions du nord en particulier. C’est dans ce sens qu’il a exhorté les participants à analyser le contenu de la feuille de route signé entre le gouvernement du Mali et les groupes armés le 24 juillet dernier et les thématiques pour faire sortir des propositions concrètes qui feront l’objet des négociations le 17 août prochain.Abondant dans le même sens, le président du CPA Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a dit ” nous devons faire en sorte de ne pas tomber dans les pièges des pouvoirs politiques et des Etats dont la duplicité, à cause de la divergence des intérêts et agendas, pousse à la manipulation des communautés qu’ils embarquent dans des guerres civiles et intercommunautaires “. En outre, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh estime qu’il n’est pas important de spéculer sur les terminologies à savoir le statut de l’Azawad, la décentralisation, l’autonomie ou la fédération, mais plutôt de se pencher sur les thématiques proposées pour faire sortir un contenu qui puisse satisfaire les attentes des populations durement éprouvées. En effet, le président du CPA a exprimé son souhait de voir l’élargissement du gouvernement et des institutions de la République aux représentants des groupes armés. Notons que le haut représentant du président de la République pour le dialogue inter-malien était représenté par l’un de ses conseillers, en l’occurrence l’ancien gouverneur de Ségou sous le régime de Moussa Traoré, Modibo Sidibé.
Moussa SIDIBE
