Le premier ministre Moussa Mara a entamé, le jeudi 15 Mai 2014, sa première visite au Nord du Mali. Accompagné d’une dizaine de ministres, le chef du gouvernement a procédé, à Goundam, au lancement du redémarrage des travaux de réhabilitation de la route Goma Coura-Tombouctou. Le premier ministre s’est rendu, le même jour, à Tombouctou. Le premier ministre a rassuré, lors de ses rencontres, les populations du redéploiement rapide et complète de l’administration dans le septentrion.
C’est au pas de charge que Moussa Mara a commencé son premier périple au Nord du Mali. Reçu à Goundam par le maire de la ville, Mme Seck Omou Sall, le premier ministre procéda, avec à ses côtés le commissaire au développement de l’Union Européenne, Andris Piebalgs et la ministre française au Développement, Annick Girardin, au lancement du redémarrage des travaux de réhabilitation de la route Goma Coura-Tombouctou. D’une longueur de 484 km, le tronçon est financé à hauteur de 105 milliards FCFA par l’Union Européenne. Selon Moussa Mara, la construction de cette route est un évènement majeur car il va lier le Sud au Nord. Le maire de Goudam, Oumou Sall Seck, après avoir remercié et salué les hôtes de sa ville, a égrené un chapelet de doléances pour sortir sa ville du marasme occasionné par l’occupation djihadiste. « Le développement se fera du local au global ou ne se fera pas », a-t-elle dit. Pour sa part, le commissaire au développement de l’Union Européenne, Andris Piebalgs a affiché la volonté de l’UE d’augmenter son soutien au Mali dans les années à venir. « Les routes c’est le développement économique. Mais c’est aussi la paix et la sécurité. Cet investissement est hautement symbolique. Ça permet de reconnecter le peuple malien », a déclaré Andris Piebalgs.
Visite aux notabilités, visite aux forces Armées et de sécurité maliennes… ont meublés le séjour de Moussa Mara et sa forte délégation dans la ville des 333 saints, Tombouctou. Le premier ministre, après avoir rendu visite aux notabilités de la ville, a rencontré l’administration, les élus et la société civile au centre Hamed Baba. Une rencontre qui a permis à ces différents acteurs d’exprimer les préoccupations de la ville sainte. Dans son allocution, le gouverneur de la région de Tombouctou, le colonel major Mamadou Mangara, a expliqué que l’occupation djihadiste, ayant semé la terreur, la désolation et le dénuement, a négativement affecté les infrastructures, les équipements publics et parapublics et poussé bon nombre de tombouctiens à l’exil.
Selon lui, depuis la reconquête, l’administration d’Etat, les services techniques et les partenaires évoluent dans un contexte de précarité avec les triples défis de la consolidation de la paix, de la sécurité et de la mise en marche de l’appareil administratif et de la relance de la machine économique, sociale et culturelle. Mais néanmoins, ajoute-t-il, la reprise se fait graduellement par la volonté politique clairement exprimée par les Hautes Autorités Nationales à travers la mise en œuvre rigoureuse du programme d’urgence de relance des activités de développement.
Les autres préoccupations de Tombouctou, de l’avis des participants à la rencontre, sont entre autres : le manque de financement de certaines activités par l’Etat, le mauvais état des voies d’accès de la ville et les problèmes de santé. Pour résoudre ces problèmes soulevés, Moussa Mara a promis que l’Etat fera tout pour que les choses rentrent dans l’ordre. Avant d’ajouter que cela demande l’engagement de tout un chacun. Il a indiqué que le redéploiement de l’administration est incontournable. « Il doit être accéléré et complet ». Au camp militaire de Tombouctou, le premier ministre a pris connaissance des avancées et des difficultés rencontrées par les forces armées et de sécurité dans la lutte contre les djihadistes et les terroristes.
Selon le commandant de la zone de défense N°5, le colonel Keba Sangaré, la situation sécuritaire demeure relativement calme à Tombouctou, mais reste toujours virulente et imprévisible. « Les cas de vol et de braquage sont fréquemment rencontrés », a-t-il dit. Les difficultés rencontrées par les forces de sécurité, de l’avis de Keba Sangaré, sont : le manque de logement pour le personnel, la lenteur dans les travaux d’urgence, le manque de soute à munition, le manque de protection, l’absence d’eau et d’électricité, l’absence de l’équipement pour le combat mobile, les cas répétés d’absence et de défense, les cas de désertions…
Madiassa Kaba Diakité, envoyé spécial