Le préaccord d’Alger, les malversations financières du régime et le virus Ebola étaient les principaux sujets au menu de la conférence de presse animée par la Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas-Faso Hèrè,) C’était le 18 novembre à son siège.
En sa qualité de force politique avant-gardiste, la Cnas Faso Hèrè a violemment critiqué le document de synthèse proposé par la médiation, appelé préaccord, les malversations financières et l’introduction d’Ebola dans notre pays.
Préaccord d’Alger
Au sujet du processus de médiation d’Alger et du document de synthèse proposé par la médiation internationale, la Cnas Faso Hèrè n’est pas parti avec le dos de la cuillère. Elle conteste vigoureusement le document proposé aux différentes parties. «Le bureau politique national de la Cnas- Faso Hèrè rejette sans réserve le document de synthèse mis sur la table des pourparler d’Alger», a déclaré son secrétaire général, Zoumana Tangara. Partant, il dénonce le double langage des pouvoirs publics. Car il est incompréhensible que le gouvernement clame son attachement au caractère républicain et laïc de l’Etat ainsi qu’au respect de l’intégrité territoriale du pays et que ce même gouvernement se dit satisfait d’un document de synthèse qui propose un système confédéral pire que le fédéralisme. Pour la Cnas, ce qui est proposé par les médiateurs et que le gouvernement est sommé de faire avaler aux Maliens n’est rien d’autre que le programme politique du Mnla, d’Iyad Ag Ghali et de leurs commanditaires étrangers. A en croire les responsables de la Cnas, le préaccord « propose une architecture déséquilibrée qui, tout en consacrant l’autonomie (les délibérations des conseils régionaux étant immédiatement exécutoires) de Kidal, voire des autres régions abusivement réclamées par les tenants du fantasmagorique Azawad, met en même temps la responsabilité du développement desdites zones sur le gouvernement central». Pour eux, ce préaccord renvoie non seulement le désarmement des groupes rebelles aux calendes grecques mais aussi leur simple cantonnement. Cet accord légitime les groupes séparatistes et cautionne le retrait de l’armée nationale d’une bonne partie du nord, indique Zoumana Tangara. Il consacre également la mise du Mali sous tutelle de l’Algérie et dénote le manque de perspective historique-rétrospective ou prospective sur les tenants et aboutissants de la rébellion déclenchée en 2012. La Cnas s’interroge sur le rôle que joue le haut représentant de l’Etat et son mutisme à cette phase cruciale des pourparlers d’Alger. Elle regrette que le document n’envisage pas de poursuites contre les auteurs de crime contre l’humanité dans le nord du Mali. Partant, le parti du Dr Soumana Sako dénonce l’amateurisme de la délégation gouvernementale qui, sans consulter le peuple et sous la pression de François Hollande, s’est montrée prête à conclure ce préaccord. La Cnas dit avoir pris à témoin le peuple de l’acte de forfaiture et de haute trahison que constituerait la signature de tout accord basé sur l’ossature inchangé dudit préaccord. Elle estime que le sens de responsabilité guidera le président de la République à ne pas signer cet accord tel qu’il est présenté. Car « celui qui a fait de la critique des accords d’Alger de 2006 un fonds de commerce politique ne saurait signer la fin de l’Etat républicain, démocratique, laïc et unitaire du Mali » soutiendra-t-elle.
Malversations financières : un événement inédit au Mali
Visiblement choqué, le secrétaire général de la Cnas, Zoumana Tangara dira dans son intervention que «jamais, depuis la proclamation de la République en novembre 1958, notre pays n’a connu une telle frénésie boulimique de détournement de l’argent public et une telle atmosphère nauséabonde de pratiques proprement mafieuses de la part d’agents de l’Etat et de leurs partenaires affairistes étrangers. S’abritant derrière une interprétation élastique mais erronée de l’article 8 du code des marchés publics et exploitant à son profit l’exigence populaire d’un réarmement des forces armées et de sécurité, un réseau mafieux d’officiels publics, miné par des luttes intestines entre clans rivaux, s’est adonné à un véritable festival des brigands aux dépens du peule malien et de ses maigres ressources financières» s’indignait M. Tangara. Il dénonce le recours à des paradis fiscaux qui ne laissent subsister aucun doute quant à la nature délibérément criminelle des transactions. Car non seulement le retour du nom du parrain corse, Tomi Michel qui n’a pas bonne presse, revient dans l’exécution de ces marchés sulfureux de l’avion d’IBK et des équipements militaires, mais aussi la technique des sociétés-écran créées express et ad hoc pour les besoins de la cause est honteux. Nonobstant l’ampleur de la situation, la Cnas s’interroge sur les raisons du silence coupable du Président IBK comme pour dire que qui ne dit rien consent. Partant, elle demande au Chef de l’Etat de s’adresser publiquement et solennellement à la nation et d’éclairer sur son rôle et sa part éventuelle de responsabilité personnelle dans l’attribution des contrats d’armement et du marché de son aéronef. Aussi, la Cnas exige des sanctions politiques, administratives et pénales contre toute personne impliquée de près ou de loin dans cette affaire.
Ebola
Au regard des informations distillées par la presse, la Cnas se demande si la clinique Pasteur n’a pas mis l’argent avant la santé des populations. Elle doute sérieusement d’une connivence affairiste entre la clinique Pasteur et le patient guinéen et certains milieux politiques, vu le silence et la tentative de dissimulation de l’information. Toutefois, Cnas Faso-Hère salue la décision du Président IBK d’ordonner une enquête sur cette affaire. Elle exige qu’une suite judiciaire appropriée soit donnée à cette enquête à l’encontre de toute personne, y compris la Clinique Pasteur impliquée dans cet imbroglio ayant mis en danger la vie de la nation.
Oumar KONATE
Des traitres
Bravo Zou…. une courageuse et lucide position….
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