Pratique de l’esclavage par ascendance au Mali : Le combat de l’association Temedt

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L’association Temedt
L’association Temedt (photo archives)

Dans le cadre de la célébration de son 8ème anniversaire, l’association Temedt a organisé une conférence de presse sur la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali. Au cours de laquelle une projection a été faite sur les temps forts de la conférence sous-régionale, tenue à Bamako sur la problématique de l’esclavage au Sahel et des témoignages de 8 victimes qui ont décidé très récemment de briser les sels de l’esclavage. C’était le jeudi 14 août au Centre international de conférence de Bamako.

 

 

D’entrée de jeu, le président de l’association Temedt, Ibrahim Ag Idbaltanot, qui a animé la conférence de presse, a rappelé que son organisation qui lutte pour la consolidation de la paix, le développement et la protection des droits humains, a été créée en 2006 sur la base du constat issu des différentes frustrations de toute une communauté composée d’hommes et de femmes victimes du statut d’infériorité discriminant. Ce statut, dit-il, découle du fait qu’un nombre important des membres est descendant d’esclaves de tribut vassal et qui est concentré dans le vocable appelé Béla. Il a indiqué que les conditions inégalitaires marginalisantes et persistantes ainsi que la recherche de paix dans les zones du Nord du pays sont à la base de la création de l’association Temedt.

 

 

À en croire le conférencier, Temedt association est une réponse aux recommandations du forum de Ménaka dans la région de Gao, tenu du 10 au 12 août 2006, qui avait regroupé plus de 3500 personnes et qui a été organisé au départ par les Tamasheks noirs du pays communément appelés Béla. Il s’agissait, selon  lui, d’une prise de conscience collective de cette communauté jusqu’ici mal connue et ignorée dans la mise en place des stratégies de développement et de gouvernance. «Ces recommandations soulignaient avec force et conviction la pertinence et l’urgence d’initier une action citoyenne visant la suppression des certaines pratiques et tares héritées de notre passé, qui constituent un handicap à notre démocratie, en particulier la pratique de l’esclavage par ascendance», ajoute-t-il.

 

 

En outre, le conférencier a expliqué que son association s’est fixé comme objectifs de protéger et promouvoir les droits humains en particulier par l’éradication de l’esclavage et ses pratiques assimilées au Mali ; promouvoir la paix, la stabilité et la cohésion sociale pour tous et renforcer les acquis en la matière. Notamment en œuvrant à la prévention et à la gestion des conflits entre les communautés en privilégiant le dialogue comme moyen de règlement ; de protéger et préserver les droits sociaux et économiques pour réaliser le progrès social en faveur de tous en veillant au respect des principes d’équité et de justice ;  et d’apporter sa contribution au développement du pays.

 

 

Par ailleurs, il dira que Temedt association, qui a plus des 38.100 membres détenant chacun sa carte, est une organisation dont la lutte vise essentiellement l’approfondissement de la démocratie en facilitant la participation de tous à la construction de la nation. «Notre action vise une véritable réconciliation nationale avec à la clé une culture du vivre ensemble durable», poursuit-il. Avant de souligner que Temedt conformément au principe républicain réaffirme son engagement et sa détermination pour la consolidation de la paix, le développement, la protection et la promotion des droits humains et invite tous les démocrates maliens à s’investir pour épargner du pays la tragédie, la barbarie, l’anarchie et à s’impliquer pour la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale.

 

Selon toujours le conférencier, en vue du rétablissement de la paix, Temedt sollicite ou se met à la disposition du gouvernement pour son implication à tous les niveaux du processus en cours en matière de recherche de paix, notamment l’implication dans la commission justice vérité et réconciliation, le processus de dialogue et de réconciliation, la mise en œuvre d’une gouvernance adaptée aux spécificités locales, la reconnaissance du fait de l’esclavage et la réhabilitation des communautés victimes. Il a enfin noté que Temedt est en train de travailler pour réaliser les préoccupations de l’adoption d’une loi criminalisation sans équivoque de la pratique de l’esclavage au Mali, le développement d’une stratégie à même d’amoindrir les souffrances des Maliens sans défense.

 

 

Notons qu’une projection a été faite sur les temps forts de la conférence sous-régionale tenue à Bamako sur la problématique de l’esclavage au Sahel, et des témoignages de 8 victimes qui ont décidé très récemment de briser les sels de l’esclavage.

 

 

Diango COULIBALY

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