Pourparlers inter-maliens : L’Algérie juge et partie

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Il est prévu que les pourparlers se déroulent en trois phases. Il s’agit, dans un premier temps, de valider une feuille de route des négociations, ensuite d’aborder les négociations proprement dites avant d’aller au fond des problèmes et d’en ressortir avec un accord consistant, tout cela sous la houlette d’un collège de médiateurs et un collège de facilitateurs.  Mais les choses risquent de se dérouler autrement, l’Algérie qui est censée être l’arbitre neutre est juge et partie.

 
Le pays hôte des pourparlers inter-maliens, l’Algérie, est juge et partie à la fois. En vérité, la grande préoccupation de l’Algérie dans le dossier malien est comment protéger ses 1 200 km de frontière avec le Mali, et cette frontière se trouve dans la partie convoitée par les groupes armés. Le nord du Mali est au sud de l’Algérie. Il faut le dire, le Mali se retrouve autour de la table des pourparlers en position de grande faiblesse. Une faiblesse qui affecte même sa souveraineté. Sa marge de manœuvres est largement réduite et c’est pour cette raison que les Maliens se sont tournés vers l’Algérie pour en finir avec le problème de la rébellion. En effet, l’Algérie, de sa position géographique, n’a pas intérêt à ce que les Touaregs maliens obtiennent une quelconque autonomie. Toute chose qui pourrait donner des idées indépendantistes aux touaregs qui se trouvent dans le sud de l’Algérie.

 
Même si des actions ont été entreprises pour instaurer un climat de confiance entre les deux parties, avec l’échange de prisonniers. La ligne de conduite des Mnla, Hcua et MAA n’augure rien de bon. En effet,  le Mnla estime que ce qui se tient actuellement à Alger n’est qu’un préliminaire au dialogue, au cours duquel la partie malienne devra mettre sur table les garanties de sa disponibilité aux pourparlers. Concernant l’autonomie de l’Azawad, le Mnla n’a pas bougé d’un iota dans sa position. On en veut pour preuve  le document entériné le 14 juin dernier, qui  détaille comment serait créé, par une loi organique votée par l’Assemblée nationale du Mali, la collectivité de l’Azawad. Laquelle collectivité s’étend géographiquement de Douentza à la frontière algérienne. Alors que l’Etat malien tient plus à une décentralisation poussée, qu’il a baptisée régionalisation pour mieux s’entendre avec « les
frères armés ». Ne pas enlever cela de la tête des groupes armés serait suicidaire pour l’Algérie. Elle a donc du pain sur la planche.
Rokia DIABATE

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