C’est cet après-midi que s’ouvrent, en principe, les pourparlers inter-maliens entre gouvernement et quelques groupes armés terroristes, sous la médiation et la facilitation de la Communauté internationale. Attendus depuis les premiers mois qui ont suivi l’investiture d’IBK, conduiront-ils à la paix ? Rien n’est moins sûr.
En prélude aux négociations qui ne démarreront que demain, les parties signataires de l’Accord préliminaire du 18 juin 2013 à Ouagadougou devraient se rencontrer cet après-midi à Alger pour la validation de la feuille de route que le gouvernement malien propose comme document principal de travail qui sera présenté par le Haut représentant du président de la République pour le dialogue inclusif inter-malien.
Après cette première réunion, la phase II se poursuivra dans ce même pays pour des négociations jusqu’à l’adoption de l’accord de paix. La phase finale devrait aboutir à la signature au Mali de l’Accord de paix.
Cette rencontre intervient dans un contexte particulier. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), par qui le scandale est arrivé, veut toujours ravir la vedette aux autres groupes armés terroristes, alors qu’il ne représente plus rien, à lui seul. En effet, depuis sa déroute face au Mujao en juin 2012, le Mouvement indépendantiste qui a perdu beaucoup de ses moyens humains, logistiques et financiers, ne se maintenant que grâce à la propagande active de ses responsables réfugiés en Occident, à ses relations privilégiées avec le Burkina Faso, médiateur désigné de la Cédéao dans la crise malienne, au soutien de la France qui espérait le voir jouer un rôle de supplétif plus actif aux côtés de la force Serval. Son délitement a continué avec l’acceptation en son sein de certains apatrides songhay et peulh précédemment actifs dans les mouvements d’autodéfense sédentaires, une acceptation mal perçue par une communauté fortement féodale et esclavagiste, et qui poussera à plusieurs dissidences. La Cpa et le Hcua sont nés en partie de cette situation même si, en plus, le deuxième a été créé également pour servir d’agence de recyclage des transfuges d’Ansar Eddine et du Mouvement islamique de l’Azawad.
Les Touareg ne sont pas les seuls à aller aux négociations en rangs dispersés, malgré la signature de plusieurs plate-formes de revendications communes. Les Arabes ont également été atteints par le virus de la division autour du Maa. Tout comme les mouvements d’autodéfense sédentaires.
Signataires de l’accord préliminaire
Devront prendre à ces pourparlers les représentants du gouvernement malien, les émissaires des mouvements armés signataires et adhérents de l’Accord préliminaire signé à Ouagadougou le 18 juin 2013, les représentants des communautés du nord. Ces représentants des communautés seront issus des collectivités locales (à désigner par le Haut conseil des collectivités territoriales), des formations politiques (à désigner par les groupes parlementaires constitués à l’Assemblée nationale), du Conseil économique, social et culturel, des organisations de la société civile, des organisations des femmes, des mouvements des jeunes.
Pour encadrer les négociations entre ces différents représentants, un collège de médiateurs, chargé de la police des débats, des reformulations, du rapprochement des points de vue, du cheminement vers des accords et des consensus, est mis en place. Il comprendra l’Algérie, l’Union africaine, la Cédéao et les Nations unies.
A leurs côtés, des facilitateurs témoigneront, apporteront leur caution politique et leur soutien aux opérations qui découleront de l’accord de paix, assureront la liaison entre les animateurs des pourparlers et les structures, pays et organisation qu’ils représentent. Ce collège de médiateurs comprend le Haut représentant du président de la République du Mali, l’Union africaine, l’Union européenne, les Nations unies, la France, la Suisse, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria et le Burkina Faso.
Un statut particulier pour le nord ?
Tous ces acteurs se référeront aux documents suivants : la résolution 2100 du Conseil de sécurité du 25 avril 2013 portant mandat de la Minusma, l’accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali, les modalités de mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014, la déclaration d’Alger du 9 juin 2014, la plate-forme préliminaire d’Alger du 14 juin 2014, les décisions pertinentes arrêtées par les présidents algérien et malien.
Au cours des pourparlers, les discussions seront relatives essentiellement à l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du nord ; aux stratégies de développement intégré des collectivités territoriales ; à la réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi qu’au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des groupes armés ; aux mesures d’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique du Mali ; au retour des réfugiés et des personnes déplacées et aux modalités de leur réinsertion socioéconomique ; aux mesures de protection et de promotion des droits de l’homme ; à la réconciliation nationale et à ses relations avec la justice.
Selon la feuille de route, les pourparlers comprendront une plénière délibérative et des sous-commissions de travail assistées par les collèges de médiateurs et de facilitateurs.
Exclusion des communautés du nord
La plénière doit délibérer sur les questions qui lui seront directement soumises et sur les conclusions des sous-commissions de travail. Elle se saisira également directement des mesures de confiance et des dispositions diverses et finales. Elle sera composée des représentants du gouvernement et des représentants des mouvements armés. Quant aux communautés du nord, elles sont censées ne pas participer aux délibérations de la plénière.
Les sous-commissions seraient au nombre de quatre : volet politique et institutionnel, volet sécuritaire, volet socioéconomique, volet justice et réconciliation. Elles devraient comprendre les représentants du gouvernement, les représentants des mouvements armés et les représentants des communautés du nord.
A noter que la rencontre de ce mercredi n’est que le début d’un processus, le premier round d’un combat pour la paix et la réconciliation nationale.
Une très belle feuille de route qui ne prend pas en compte certains facteurs. Même si tout le monde demande le retour à l’accord du 18 juin 2013 de Ouagadougou, le gouvernement, poussé par certaines communautés internationales aux intérêts divergents, va sans doute s’inscrire dans une logique de respect et de continuité des accords de Tamanrasset (1991), de Bamako (1992) et d’Alger (2005), qui préconisent l’allègement du dispositif militaire dans le nord. Un point qui intéresse particulièrement les groupes jihadistes qui savent que les forces armées maliennes sont en train de monter en puissance malgré leur récente débâcle à Kidal en mai dernier. Qui arrange aussi les indépendantistes touareg qui, forts de la protection de la France et du non interventionnisme des troupes onusiennes, continueront d’imposer leur loi aux populations de Kidal, déjà de facto doté d’un statut spécial. Les indépendantistes et rebelles touareg, signataires de l’accord de Ouaga, ne sont que des marionnettes dont les fils sont tirés par les jihadistes et narcotrafiquants. Tous se retrouvent dans le mouvement international du terrorisme.
La France croit pouvoir gagner dans la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et ces groupes armés terroristes parce qu’elle ambitionne de faire de Gao un poste de commandement avancé de son nouveau dispositif militaire de soumission du Sahel, mais ignore que la paix n’est pas à ce prix.
En effet, les présents pourparlers pourraient aboutir à raviver le feu qui couve sous la cendre. Pour plusieurs raisons. En premier lieu, tous les groupes armés qui pullulent dans le septentrion malien ne sont pas signataires de l’Accord de Ouagadougou et ne se sentent pas concernés par le cessez-le-feu du 23 mai dernier. En témoigne la recrudescence de la violence dans le nord, due également à la volonté de certains de faire bouger les lignes. Ainsi, des drapeaux du Mnla qui flottent dans les régions de Tombouctou et de Gao ne sont pas du goût de tout le monde. Notamment des mouvements d’autodéfense sédentaires, de dissidents du MAA, de milices armées proches de l’armée loyaliste, de la quasi-majorité des populations du nord. Ceux-ci ne sont pas signataires de l’Accord de Ouaga et ne participent pas aux pourparlers censés inclusifs d’Alger. Il n’y aura pas de paix sans leur accord, d’autant plus que tous sont également enclins à se tourner vers les jihadistes également exclus de la salle de négociation. Pour un accord de guerre !
Abdel HAMY
'est une bonne chose mais il faut lutter contre la corruption,le mal du siècle elle tue plus que toute les maladies réunies
eh oui il y a toujours une injustice quelques part:
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En meme temps le Mali doit s’acheter des avions de combats et se préparer à la guerre totale au cas il y aura échec.. IBK n’a qu’à vendre les deux avions et acheter des helicos. 8) 8) 8) 8)
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