Pourparlers inter maliens à Alger : Faut-il y croire?

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Des leaders touareg MNLA
Des leaders touareg lors d’une rencontre avec le gouvernement malien, le 7 juin 2013
© AFP Ahmed Ouoba

C’est parti pour le second round des pourparlers de paix ce matin à Alger entre les autorités maliennes et les groupes armés du nord malien. Dialogue qui constitue un tournant majeur dans la résolution du conflit armé au Mali, mais ne représente qu’un premier pas dans la bonne direction. Tous les Maliens qui souhaitent une paix durable doivent maintenant se mobiliser pour soutenir ces pourparlers afin de tourner la page de cette crise.

 

 

La communauté internationale a évité au Mali de sombrer dans le chaos au cours de ces deux dernières années et doit maintenir intact son engagement militaire, politique et financier. L’évolution du processus de paix ne doit pas être dictée par les seules ambitions des deux protagonistes de l’accord de Ouagadougou et de la feuille de route d’Alger mais aussi par l’objectif de la construction d’une paix durable au Mali, qui est cruciale pour la stabilité de toute l’Afrique de l’Ouest.

 

IBK a compris que l’impasse politique pourrait à terme menacer ses propres intérêts et a su tirer parti de la lassitude générale. Cela a accru la pression sur le Mnla et les autres responsables des groupes armés qui avaient besoin d’une porte de sortie qui préserverait leur influence dans un Mali réunifié. L’accord signé à Ouagadougou en 2012 est davantage un compromis entre deux camps qui veulent une sortie de crise préservant leurs intérêts particuliers qu’un accord qui garantirait une paix durable. L’opposition politique apparaît plus affaiblie, mais elle a un rôle important à jouer pour donner une chance à une réelle sortie de crise.

 

Les pourparlers inter maliens qui débutent ce jour à Alger dans la capitale algérienne devront survivre à l’épreuve des cessations des hostilités afin d’enclencher les grandes réformes dans les régions nord du pays. Le grand défi pour ces pourparlers est de tout faire pour que les accords qui découleront d’Alger soient exécutés comme il se doit. Le rôle de l’Algérie, nouvel arbitre, sera crucial à cet égard. Il faudra également surmonter les difficultés logistiques et financières inhérentes au redéploiement de l’autorité dans certaines régions du nord. Les partenaires extérieurs doivent aider le gouvernement malien mais ne doivent pas devenir les complices d’un chaos dans la mise en pratique des accords qui en découleront. Même correctement mis en œuvre, les différents accords à savoir : Ouagadougou et Alger ne suffiront pas à eux seuls à mettre fin à la crise politique qui a profondément divisé la société malienne. C’est maintenant que les organisations de la société civile malienne doivent également prendre leurs responsabilités, et ne pas laisser à nouveau l’avenir du pays dépendre de la soif de pouvoir d’une poignée de leurs concitoyens.

 

Paul N’GUESSAN

 

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2 COMMENTAIRES

  1. on y croit ,car le peuple malien ne désire que la paix rien que la paix .Pour cela le gouvernement mettra tout leur savoir faire à la question ;eux aussi ils tiennent à cela prions pour sa.
    Vive le Mali UN et Indivisible

  2. Le nord du Mali ou la stratégie de la multiplication explosive

    En 1990, les groupes rebelles armés qui se sont levés contre le régime de Moussa Traoré, étaient déjà disparates et n’avaient pas un agenda politique ni une stratégie internationale élaborée pour porter un projet politique clair.

    Les accords successives qui ont été signés depuis, Tamanrasset, pacte national et accord d’Alger de 2006, ont à défaut de résoudre la crise, repoussé ses effluves jusqu’en 2012.

    Les tentatives vaines d’Iyad Ag Ghali et d’Ag Bahanga, se sont cristallisées et ont inspiré les initiateurs du projet Mnla qui fait de l’extérieur du pays l’épicentre de sa force politique et de l’intérieur son combat militaire.

    Il y a une dichotomie entre le militaire (réel et sur place) et le politique (virtuel et ailleurs) que le Mnla maîtrise plus ou moins depuis deux ans.

    Quand il est faible militairement, le Mnla s’associe aux groupes islamistes pour arriver à ses fins mais quand cette association devrait lui causer un souci, il s’adosse à sa branche politique internationale pour “blanchir” ses actions en “revendications politiques légitimes”.

    Dans cet exercice, le plus grand succès du Mnla, reste politique que quoi virtuel et c’est quand il a reçu à faire dépeindre la quasi totalité des autres groupes armés du nord du Mali comme “terroristes” aux yeux de la communauté internationale et à se positionner comme seule force “politique” ou presque.

    En un mot les djihâdistes combattent mais c’est le Mnla qui en reçoit les dividendes en reconnaissances politiques.

    Mais comment comprendre que l’ONU, la France, l’Algérie et les autres partenaires qui jurent, la main sur le cœur de l’intégrité du territoire malien, n’ont pas compris cela?

    En jouant à ce jeu de dupes, ces charitables âmes de la “paix éternelle” courent le dangereux risque d’un embrassement général dans le septentrion malien pire qu’au moyen orient.

    Car ce qui se dessine au nord du Mali est un affrontement plus long et plus violent qu’en Syrie, Gaza, Irak ou autre Ukraine ou Libye.

    Une constellation de tribus et ethnies rivales se trouvent subitement sur un fait accompli de la hiérarchisation par les armes.

    Comme le Mnla en fait usage et obtient des dividendes sans en être le plus fort, il est certain que la vermine ait fait des petits.

    La multiplication des groupes armés à connotation tribale n’est que la prémisse de l’apocalypse que les pseudos pourparlers d’Alger 2014 cherchent à être le détonateur.

    Parce que arracher à un pays souverain une autonomie clochardisée et l’attribuer à une bande de parvenus va-nu-pieds qui ne représentent que leur ombre sur une terre de contraste et de complexité ethnique et anthropologique est le pire jeu que la communauté internationale ne s’est jamais adonné depuis la création de l’État d’Israël.

    Touareg ifoghas versus Touareg Imghas, Touareg versus arabes, Touareg versus peuls (subtilement dépeint en Mujao par le Mnla), Iyad et copains djihâdistes versus Mnla, sonraï versus Touareg, le tout versus le gouvernement du Mali (en fait s’il en reste) et dans un jeu d’alliances et de séparations faits de complots et de trahisons, voilà quelques uns des thrillers macabres du futur.

    Le compte à rebours n’attend que la fameuse autonomie clochardisée en provenance d’Alger 2014 ou 2015 si affinité.

    Et le serpent de mer que les généraux d’Alger tentent d’ouvrir la boîte de Pandore grandira aussi rapidement qu’ils n’imaginent et ne tardera pas à secouer gravement et aussi durablement le sud algérien qu’ils croient sécurisé dans le pire des cas.

    Le gouvernement corrompu de Bamako avec à sa tête le nouveau champion de la prière, Ladji avion-motos-mosquée, contemplera la chienlit depuis son Boeing à chaque fois qu’il s’évertue un voyage inutile, en fait si son régime inutile résiste à la déflagration.

    Donc que tout le monde se ressaisisse à temps et que Paris sonne la fin de la recréation des bébés carnivores en appelant la racaille Mnla et acolytes de rentrer à la maison et en sommant IBK de former une vraie armée pour sécuriser durablement le Sahara malien.

    L’ONU et son machin truc de minuscule ou minus quoi encore, doit plier bagage puisqu’elle ne sert à rien sauf à rendre les voyous armés plus voyous encore dans une perspective de cristallisation de la chienlit pour l’apocalypse dans nos murs.

    Wa salam!

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