Bien qu’il ait un rapprochement de forme entre les groupes armés du Nord du Mali aujourd’hui, le danger le plus inquiétant et le plus important ne se trouve pas à Alger entre le gouvernement et les groupes armés. C’est plutôt sur le terrain entre les différentes fractions ethniques et communautaires où des affrontements réguliers étaient enregistrés aux moments mêmes où les pourparlers inclusifs inter-maliens se déroulaient à Alger en juillet dernier. ?
En tout cas, de la manière dont vont les choses, la communauté internationale et les autorités maliennes doivent faire dès maintenant la bonne lecture de la situation. Avant la reprise des rounds à Alger, si des solutions ne sont pas trouvées pour faire taire les armes sur le terrain, alors les pourparlers d’Alger seront un échec. Une bonne partie des zones de conflit constitue des théâtres d’affrontement entre les groupes armés rebelles et leurs dissidents qualifiés par ces derniers de pro-gouvernementaux.
A l’heure où le pays n’a nullement besoin de cette situation, tout doit être mis en place pour calmer le jeu sur le terrain. Cette situation révèle tout simplement que les autorités de Bamako et la communauté internationale ont encore du chemin à faire. Aujourd’hui, les pourparlers d’Alger couvrent une infime partie de la crise qui prévaut au nord de notre pays. Ce qui signifie que les gros problèmes risquent de demeurer. Ils se trouvent au Mali entre les différentes fractions des communautés résidant dans les régions du nord.
Si auparavant le conflit opposait uniquement les groupes séparatistes à l’Etat malien, actuellement, au jour d’aujourd’hui, il s’est généralisé. Toute chose qui menacerait le bon vivre ensemble que ces différentes communautés connaissaient depuis des temps immémoriaux. La création des nouveaux groupes armés comme le plus récent, le GATIA (Groupe d’Autodéfense des touareg Imghad et Alliés), complique-t-elle la tâche.
A l’allure où vont les choses, l’Etat et la Communauté internationale ont intérêt à revoir leurs copies et à faire des pourparlers inclusifs une réalité à partir du second round initialement prévue le 17 Août dernier, mais qui a commencé le lundi 1er septembre 2014.
Ce report, d’une part, a retardé l’échéance, mais d’autre part a constitué une bonne chose. Car, ce qui pouvait se passer au moment où les parties étaient au milieu des pourparlers s’est déjà passé. Il s’agit bien des affrontements intercommunautaires. Du fait que cela s’est produit à une période intermédiaire, c’est-à-dire entre l’adoption de la feuille de route et le début des négociations proprement dites, est une chance que les autorités de Bamako et la Communauté internationale doivent saisir, afin de trouver des solutions d’ensemble et aboutir à une paix définitive dans cette partie du pays. Ce côté, depuis un certain temps, a constitué une grande inquiétude de la part des observateurs avertis et des fins connaisseurs de cette partie septentrionale du Mali.
La généralisation du conflit ou encore sa transformation en un conflit intercommunautaire ou intracommunautaire demeure l’un des dangers les plus importants. Raison pour laquelle la vigilance doit être de mise. Et aucune communauté ne doit être mise de l’écart lors des pourparlers inclusifs à Alger. Que Dieu nous en garde ! Selon un adage, un homme averti en vaut deux.
Par Bouba